L’approche des élections signifie l’ouverture de la saison du théâtre politique. Un théâtre dont les rideaux se lèvent tous les 5 ans et pour lequel les troupes se préparent (durement) pour entrer sur scène. Casting des comédiens, répétition, costumes, décors, maquillages, texte des pièces à jouer, chansons, financement… Bref, toute la panoplie doit être prête pour ne pas rater ce rendez-vous quinquennal tant attendu.
Bien entendu les règles du théâtre politique sont résolument différentes de celles du père des arts. A commencer par le ticket d’entrée. Dans le cas du théâtre politique, ce sont les comédiens qui « paient » les spectateurs pour venir apprécier leur spectacle contrairement au théâtre classique où il faut passer à la caisse pour voir une pièce.
Mais, méfiez-vous, pour les comédies politiques, il ne s’agit nullement d’une générosité des troupes mais d’un prêt que vous risquez de rembourser bien cher.
Deuxième différence, la prouesse théâtrale. Les troupes politiques contrairement à celles théâtrales se livrent une guerre sans merci où tous les coups sont permis. L’objectif étant d’attirer dans leurs filets le plus grand nombre d’électeurs coûte que coûte. D’autant que la récompense est beaucoup plus alléchante (sic).
Sauf que la course aux Césars (sièges) des prochaines élections, dont certains ont déjà démarré leur campagne, s’annonce bien plus compliquée. Et pour cause, le peuple a perdu toute confiance dans les partis politiques encore plus dans les leaders politiques. Il sera bien plus difficile de faire salle comble dans une conjoncture marquée par un profond malaise social. Encore moins une standing ovation !
Malheureusement, la déception du peuple est, limite, à l’image des sitcoms télévisés du mois sacré. Ils sont très attendus sauf que la désillusion est tellement grande que le spectateur finit par zapper. Même chose pour la politique. Aujourd’hui, on zappe une classe politique qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez voire son intérêt. Une classe qui est souvent en décalage par rapport à la réalité de la rue.
Résultat, la rue se pose de plus en plus de questions substantielles.
Pour qui voter ? Vaut-il encore la peine de se déplacer aux urnes ?
Et même lorsqu’il y a une lueur d’espoir qui se dessine à l’horizon d’un avenir meilleur, d’un nouveau modèle de développement, le château de sable est aussitôt rasé par la première petite vague.
Les propositions des partis politiques sur le nouveau modèle de développement, présentées récemment à la Commission spéciale, en disent long sur la capacité des politiciens à réellement porter ce chantier.
Car on a beau construire le plus beau théâtre au monde, à défaut d’une troupe théâtrale à la hauteur des aspirations du public, les rangées se videraient aussi vite qu’elles s’étaient remplies.
L’enjeu est d’avoir ou plutôt espérer avoir une classe politique en mesure de porter ce projet décisif pour tracer l’avenir de notre pays. Donc avant de repenser un nouveau modèle de développement, ne serait-il pas plus judicieux de commencer à revoir cette classe politique qui fait du Royaume un éléphant au pied d’argile ?
Une classe qui devrait moins nous prendre pour des dupes et se montrer moins béate dans une conjoncture morose. On a beau cherché cet optimisme qu’avancent nos dirigeants dans leurs discours mais on ne parvient pas à le percevoir. On a beau cherché le vert dans les indicateurs macroéconomiques annoncés glorieusement par le gouvernement mais on ne le voit pas (surement sommes-nous daltoniens (sic)). On a beau croire (une, deux… nième fois) en nos troupes politiques, on finit toujours par déchanter.
C’est dire que la prochaine saison du théâtre politique (élections) s’annonce sous les « pires » auspices qui soient.
La crise ne fait que creuser le fossé entre les Marocains et les partis politiques, à moins que ces derniers n’aient un sursaut de conscience !
1 comment
Magnifique article! Dommage qu’il manque le nom de l’auteur!