Dans le cadre des mécanismes de financement innovants, l’Etat veut faire porter l’investissement à un institutionnel. Une forme de leasback. L’exemple le plus récent est celui de la Caisse Marocaine des Retraites qui aujourd’hui a besoin de rendement.
Dans un souci de préservation des équilibres macroéconomiques, l’Etat va faire appel à des mécanismes innovants pour maintenir le niveau d’investissement dont le pays a grandement besoin dans une phase cruciale de son cycle économique.
Lors d’une rencontre restreinte avec le ministre des finances tenue le 5 novembre, Mohammed Benchaâboun, la question des modes de financement innovants ravive le débat. Hormis la titrisation, le partenariat public-privé… de quoi s’agit-il exactement ?
D’emblée, il a été précisé que le terme innovant signifie tout simplement que c’est la première fois que l’on recoure à ces mécanismes, mais qu’ils n’ont rien d’exceptionnel.
Dans la Loi de Finances 2020, il est consacré à ces modes de financement l’article 45, qui précise que 15% des investissements seront financés par ledits modes de financement. C’est-à-dire 15% des 78,2 Mds des dépenses d’investissement du budget général prévues pour l’année 2020. Dans le cadre de ces nouveaux mécanismes de financement, ce n’est pas l’Etat qui investit, mais il fait porter l’investissement par un groupe de privés, un institutionnel (Caisses de retraite, assurances…) qui souhaite investir à long terme ou par le public (CDG, OCP…).
Pour donner un exemple concret de ces mécanismes, il y a quelques jours, la CMR a racheté 5 CHU pour un montant de 4,5 Mds de DH. Il ne s’agit pas des CHU en cours de construction mais certains d’entre-eux sont quasi-finalisés.
Donc après le rachat d’une partie du capital de Maroc Telecom, avec un budget de 2 Mds de DH, la CMR rachète les CHU. Une occasion pour se procurer du rendement.
D’autres opérations sont prévues avec la CDG et certains établissements publics. Ce mode de financement novateur se traduira par une rétrocession de l’investissement déjà réalisé par l’Etat à une tierce partie. Cette dernière injectera l’équivalent de l’investissement dans les caisses de l’Etat et acquiert de ce fait la propriété des biens. L’exploitation des murs et des équipements, objet de la rétrocession, sera exploité par l’Etat pour la réalisation du service public moyennant le paiement des redevances au profit de la tierce partie.
Cette opération connue sous la dénomination leasback permettra d’injecter des fonds dans les caisses de l’Etat et, partant, permettre la continuité du service public.