Tant attendu, le programme intégré d’appui et de financement des entreprises entre en application dès demain mardi 04 février. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Economie, des Finances et de la Fonction publique, Mohamed Benchaâboun, ce lundi 3 février en marge d’une conférence de presse relative à la présentation dudit programme organisée conjointement avec le ministère, Bank Al-Maghrib et le GPBM.
Cette conférence qui intervient après la signature des conventions devant SM le vendredi 27 janvier, a été marquée par la présentation des détails du programme, du mode de commercialisation des produits et des mécanismes d’opérationnalisation des conventions de financement.
Le coup d’envoi du dispositif a été donné après la signature de conventions entre le secteur bancaire et la Caisse centrale de Garantie (CCG) pour une commercialisation à partir du mardi 4 février.
Mohammed Benchaâboun a précisé dans son allocution que ce dispositif qui répond aux instructions Royales marque un tournant majeur dans l’histoire du financement des porteurs de projet. Sa particularité consiste à opérer une rupture par rapport à ce qui a été pratiqué jusqu’à présent. Le ministère en a énuméré trois dont notamment :
La 1ère grande rupture a trait à l’accès au financement qui constitue 75% des préoccupations des TPE selon une étude récente du HCP. « La problématique de financement devait être adressée à travers les mécanismes qui s’appuient essentiellement sur des garanties pouvant aller jusqu’à 80 %. Lesdites garanties s’appuient à leur tour sur le fonds d’affectation spécial prévu dans la LF 2020 et amendé par les 2 Mds de DH qui sont injectés par le Fonds Hassan II ». Le Fonds d’affectation spécial est le socle des produits mis en place par la CCG.
La 2ème rupture concerne les garanties liées aux crédits. Dans le cadre de ce dispositif, les banques vont se limiter à l’étude de la viabilité et la pertinence du projet lui-même sans trop s’attarder sur le risque ou les garanties personnelles.
La 3ème rupture concerne les taux d’intérêt qui sont historiquement les plus bas voire exceptionnellement inférieurs au taux directeur appliqué par BAM (2,25 %), à savoir 2% dans le milieu urbain et 1,75% dans le rural. Alors que le Produit Start TPE est à zéro intérêt.
Outre ces ruptures, le ministre a tenu à préciser qu’il faut retenir deux éléments d’accompagnement de cette construction d’ensemble à savoir :
- Une évaluation périodique (mensuelle) pour le suivi des réalisations de ce dispositif afin d’apporter les réajustements nécessaires en cours de route. Le concept est de mettre en place un processus dynamique, flexible et adaptable aux réalités du marché.
- La mise en place d’un dispositif important en matière d’accompagnement qui constitue l’une des clés de succès de ce dispositif. Une convention avec le ministère de l’Intérieur a été signée pour la mobilisation des 12 CRI, de la CGEM et l’OFPPT pour le suivi des projets pré et post-projet à accompagner au-delà des aspects de financement.
De son côté le Wali de BAM, Abdelatif Jouahri a parlé d’un changement de paradigme dans l’accès au financement et l’accompagnement des porteurs de projet. Une nouvelle étape qui requiert la mobilisation et l’implication des tous les acteurs afin de répondre à l’appel de SM à relever les défis fixés.
« Nous avons balisé dans le détail toutes les phases du lancement d’un projet. Les banques se sont engagées à couvrir l’ensemble du territoire national et se mobiliser pour apporter l’accompagnement nécessaire », a précisé le Wali.
Concernant le taux appliqué par les banques, le plus bas dans l’histoire du secteur bancaire, A. Jouahri a affirmé que le taux préférentiel octroyé à ce chantier est de 1,25%.
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COMMENTAIRE A PROPOS DU PROGRAMME INTEGRE D’APPUI ET DE FINANCEMENT
J’ai l’impression, selon la lecture de ce compte rendu, que les Banques associées à ce programme se mobilisent bien pour promouvoir ce programme à travers les divers média et leurs agences centrales et locales. Cependant il me semble qu’elles vont sauter un maillon important, à savoir une période de formation préalable au b a ba de ce qu’est la gestion, l’éthique des affaires, le respect des concurrents, le respect des obligations sociales, économiques et environnementales de l’entrepreneur. Et surtout de comprendre que ce programme, ordonné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste, doit être considéré dans le cadre d’une « mouatana » profonde, comme une bataille contre la pauvreté, pour le développement économique et social de notre pays.