Ecrit par L. Boumahrou |
Le ministre de la Santé persiste et signe devant le Parlement à propos de la décision gouvernementale d’imposer le Pass vaccinal. Une décision, qui selon Ait Taleb, va obliger les retardataires, les hésitants, voire les récalcitrants à se faire vacciner.
La décision gouvernementale d’imposer le « pass vaccinal » sans délai et sans prévoir une période de transition et de préparation a suscité une grande polémique mais aussi un grand désarroi des Marocains. Une mesure qui a conduit le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb devant le Parlement pour apporter des précisions et des réponses aux questions qu’a suscitées cette décision.
Le ministre a précisé que le « Pass Vaccinal » n’a pas été adopté pour être contraignant. Au contraire, l’adoption de ce document officiel permettra aux personnes vaccinées de reprendre une vie presque normale dans une optique d’assouplir les procédures de la communauté vaccinée qui constitue désormais la grande majorité dans notre pays. Ait Taleb a également souligné que cette mesure contribuera inévitablement à se prémunir contre les risques de propagation du virus par des personnes non vaccinées.
« De nombreuses études et recherches scientifiques ont confirmé qu’une personne non vaccinée a 11 fois plus de chance de mourir du Covid-19, et 10 fois plus de chance d’être admise dans les services de réanimation que si elle était vaccinée, et permet au virus de se propager beaucoup plus en l’absence de vaccination », a-t-il précisé.
Interpelé sur la manière dont a été adoptée ladite décision (sans délais ni préavis), le ministre a rappelé que l’adoption du Pass vaccinal ne date pas d’aujourd’hui mais que depuis des mois, le ministère sensibilisait sur l’entrée en vigueur imminente de cette mesure qu’il juge inévitable.
Khalid Ait Taleb a avoué que le Pass vaccinal va obliger les retardataires, les hésitants, voire les récalcitrants à se faire vacciner, ce qui permettra au Maroc d’atteindre l’objectif de l’immunité collective. « Imposer le Pass vaccinal ne peut que contribuer à pousser les groupes non vaccinés à s’engager massivement dans la campagne nationale de vaccination, car c’est la seule option actuellement disponible qui leur assure une protection adéquate contre l’infection par des formes dangereuses du virus Covid-19 », a précisé le ministre.
Chose qui s’est confirmée depuis l’adoption de cette décision, selon les propos du ministre. « Les données enregistrées ont montré une augmentation record de la ruée des citoyennes vers les centres de vaccination répartis sur le territoire national au premier jour de l’entrée en vigueur de l’obligation du « Pass vaccinal » pour accéder aux administrations publiques, ainsi que les institutions privées et les services publics », a précisé le ministre.
Chiffres à l’appui, le nombre des bénéficiaires a augmenté de 109.915 personnes/24 heures (soit 464.69%) pour la 1ère dose, 114.305 personnes/24 H pour la 2ème dose (soit une hausse 409,43%) et 66.749 personnes pour la 3ème dose (soit 442,1%), explique le ministre tout en faisant l’impasse sur les complications d’extraction d’un pass vaccinal pour la 1ère dose ou la panne du système relevée dans certains centres de vaccination.
Sauf qu’avant cette décision, la vaccination des Marocains a, depuis son lancement, été volontaire. Et donc en imposant le Pass, le gouvernement impose la vaccination. Il aurait fallu commencer par rendre la vaccination obligatoire, fixer un délai pour l’effectuer et ensuite imposer le Pass vaccinal. Et pour cause, cette mesure a ouvert une boîte de pandore notamment après l’enregistrement de certains dépassements qui touchent les libertés individuelles.