Invitée au Forum de la MAP ce lundi 22 juillet, la présidente de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), Bahia Amrani, a passé en revue les enjeux et les défis d’un secteur en mutation continue. Cette rencontre est la sixième du genre après celles animées par le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed Laaraj, les anciens ministres de la Communication, Mohamed Nabil Benabdellah, Khalid Naciri et Mustapha El Khalfi, et l’écrivain et journaliste Mohamed Brini et qui rentre dans le cadre de la célébration des 60 ans de la MAP.
En guise de préambule, Bahia Amrani a tenu à faire le focus sur les différentes phases par lesquelles le secteur de la presse a transité tout en s’arrêtant sur les moments forts. Elle rappelle les pages tournées pour faire du secteur ce qu’il est aujourd’hui, malgré les écueils qui persistent.
Dans le même sillage, elle a abordé le processus de révision de la loi régissant le secteur de la presse de 2003 à 2016, date de l’adoption du nouveau code de la presse et de l’édition, mettant en avant la contribution de la FMEJ et de ses partenaires à ce processus et à l’auto-organisation du secteur.
La présidente de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux s’est aussi arrêtée sur deux principales étapes ayant marqué la mise à niveau et la réforme juridique du secteur de la presse, à savoir le message adressé par SM le Roi Mohammed VI le 15 novembre 2002 à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’information et la Constitution de 2011 qui a consacré la place de la presse.
En parlant d’écueils sur lesquels bute le secteur, Bahia Amrani n’a pas fait dans la dentelle pour dire que l’entreprise de presse vit ses moments les plus durs.
D’ailleurs, le choix du thème débattu hier dans les locaux de la MAP : « Les contraintes de l’organisation du secteur de la presse au Maroc » n’est pas fortuit. Il révèle les difficultés ô combien nombreuses sur lesquelles bute l’entreprise de la presse.
A ce titre, elle clame haut et fort le soutien et l’accompagnement de l’entreprise de presse. Cette dernière se heurte aujourd’hui avec acuité plus que par le passé à la baisse des ventes et des recettes publicitaires qui jadis étaient la principale ressource d’une entreprise de presse. Dans la même veine, la présidente de la FMEJ relève que la subvention accordée au secteur ne constitue pas et ne porte pas atteinte au principe d’indépendance mais elle souligne tout de même que cette subvention reste insuffisante eu égard aux besoins importants de l’entreprise professionnelle. « Le secteur de la presse bénéficie de la subvention puisque sa production n’est pas ordinaire et il a pour missions d’éclairer le citoyen et de renforcer son droit d’accès à l’information », a-t-elle expliqué.
Outre ce qui précède, elle rappelle à titre indicatif que l’organisation du secteur de la presse n’est pas chose facile, eu égard aux concepts des libertés, de liberté d’expression, des droits de l’homme et de la démocratie et de la liberté de la presse.
Sur un autre registre, elle annonce que dans un souci de lutte pour la crédibilité et pour servir les citoyens, la presse écrite pour être dans l’ère du temps, s’est acharnée à développer ses sites électroniques dans le total respect des principes déontologiques.
Suite à ce diagnostic non exhaustif, la présidente de la FMEJ, consciente de la nécessité d’élaborer un nouveau modèle économique, plaide pour la tenue des assises nationales de la presse. Les deuxièmes du genre, les premières ayant été organisées les 11 et 12 mars 2005 à Skhirate, sous l’ère Benabdallah.