Au lendemain de la signature du contrat-programme 2023-2037 entre le gouvernement et Royal Air Maroc (RAM) le PDG de la compagnie aérienne, Abdelhamid Addou, a tenu une conférences de presse pour en révéler les détails.
La signature du contrat- programme 2023 – 2037 entre le gouvernement et la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) le 11 juillet vise le renforcement du rôle du transport aérien dans la réalisation du développement économique et social et l’accompagnement de l’ambition du Royaume d’attirer 65 millions de voyageurs à l’horizon 2037.
Au titre de ce contrat-programme, l’État augmente sa participation au capital de la RAM pour la mise en œuvre de son plan de développement, le renforcement de sa compétitivité et la digitalisation et l’amélioration de la qualité de ses services. Aussi, au cours des 15 prochaines années, RAM va quadrupler sa flotte aérienne en passant de 50 appareils actuellement à 200 appareils.
Toutes les conditions sont réunies aujourd’hui. Nous avons tous les moyens pour aller encore plus loin, vers de nouvelles zones d’expansion, a soutenu Abdelhamid Addou, le PDG de RAM, lors d’une rencontre de presse tenue ce 12 juillet 2023.
Il explique que ce contrat-programme se déclinera en deux phases de développement : une à court terme avec une croissance globale maîtrisée, un plan d’ouverture de nouvelles lignes long courrier, le lancement de plus de routes point-à-point touristiques…
Et une phase à moyen terme qui consiste en un changement de dimension, le quadruplement de la flotte en deux temps puisqu’il faut passer les commandes des appareils.
En termes d’ouvertures, cela se traduira par 73 nouvelles destinations en Europe, 12 en Afrique pour couvrir toutes les capitales du continent, 13 sur le continent américain et 10 en Asie et Moyen-Orient.
Sous un prisme purement touristique, la RAM ciblera dans une première phase les bassins émetteurs de touristes et de la diaspora avec de nouvelles ouvertures et un élargissement des routes vers d’autres destinations dans une seconde phase.
Par ailleurs, pour les vols domestiques, il n’est plus nécessaire de passer inéluctablement par le hub Casablanca puisque 46 nouvelles lignes seront desservies sur la durée du contrat-programme et qui permettront de connecter directement les régions du Royaume.
L’un des axes majeurs de ce contrat-programme est celui de la décarbonation, révèle le PDG de RAM.
Dans ce sens, la compagnie privilégiera dès qu’il est disponible, le carburant bio pour réduire ses émissions carbones.
Il existe déjà un plan à horizon 2050 sur lequel la compagnie s’est engagée et elle est en pleine mutation technologique aussi bien sur le bio carburant que sur l’industrie aéronautique, bien que ce dernier point prendra quelques années pour voir se développer des avions à hydrogène.
Financement : motus et bouche cousue !
Passer d’une compagnie traditionnelle avec un hub régional Nord-Sud à un transporteur global ou Global Player avec un réseau point-à-pointe et un réseau national transverse implique un nouveau business modèle.
Autrement dit, passer de 13 millions de sièges à plus de 38 millions de sièges, de 7 millions de passagers à 31 millions de passagers, de 100 à 143 destinations sur 4 continent (sauf Australie ), de 50 à 200 appareils.
La réalisation de telles ambitions passe par la mobilisation des équipes de la compagnie et une orientation stratégique au plus haut de l’État.
Pour ce qui est du financement de ce contrat-programme, Abdelhamid Addou explique qu’un environnement changeant rythme la cadence de réalisation de cette ambition, suivant la fluctuation de la conjoncture, et l’investissement qui varie selon les performances de la compagnie qui permettent d’évaluer les besoins. Donc un comité de suivi sera mis en place dans le cadre de ce contrat-programme pour évaluer le besoin en dette et l’apport en cash qui représente cette augmentation de capital nécessaire à l’acquisition des avions. Il n’y a donc pas une d’enveloppe globale déterminée, par contre ce contrat-programme permet de travailler sereinement, estime le PDG de RAM.
Par exemple, nous avons déjà lancé une consultation pour ces dix avions, et grâce aux réalisations de cette année, 7 investissements sont sécurisés et les contrats signés sans demander d’apport de l’État. Et le premier avion, un Boeing 7-37 a déjà été livré.
Par ailleurs, en termes d’accompagnement humain, que ce soit pour les pilotes, le personnel naviguant ou le personnel au sol, le PDG de RAM explique que pour 200 avions il faut compter entre 9.000 ou 10.000 personnes au sein de RAM, donc il faudra tripler l’effectif de la compagnie.