Bien qu’elle soit en amélioration, soit 23,4% en 2017, la participation des particuliers dans le développement de la Bourse reste assez limité.
Les études ayant porté aussi bien sur les marchés émergents que développés ont mis en exergue le poids de la participation des particuliers dans le développement de la Bourse. Cette participation permet non seulement de renforcer la légitimité de l’investissement boursier, mais également de participer à l’amélioration de la profondeur et de la liquidité du marché. Durant les périodes d’instabilité, les investisseurs individuels réalisent en général des transactions fréquentes et s’engagent dans des stratégies opposées à celles des institutionnels qui s’intéressent plus aux placements dans le long terme. D’ailleurs, il est démontré que les Bourses, ayant des taux élevés de participations des particuliers, enregistrent globalement des ratios de liquidité relativement élevés. L’exemple de la Thaïlande est édifiant, avec un taux de participation des particuliers de 84%, le ratio de liquidité est de l’ordre de 81%. Au Maroc, le ratio de liquidité sur le marché central actions s’est légèrement amélioré passant de 6,4% en 2016 à 6,5% en 2017. Autant dire qu’en dehors de la légère amélioration, le taux reste relativement bas par rapport à ceux d’autres économies telles que le Brésil (75,4%), l’Inde (51,2%), le Vietnam (43,7%).

Ratio de liquidité (en %)
Pourquoi cette réticence des particuliers ?
En effet, il ressort d’une étude, réalisée sur un panel de pays émergents, qu’en dehors du cadre réglementaire, la hausse des rendements boursiers et la baisse des transactions boursières renforceraient l’attrait des particuliers. Par contre une augmentation des taux d’intérêt les fait fuir. Le choix d’une action pour un particulier doit se fonder son historique et sur sa résilience dans les moments difficiles. L’investissement dans la bourse risque de subir la forte volatilité, caractéristique de ce type de placement.

Niveaux de participation des particuliers et liquidité boursière (moyenne 2016)
Il est également recommandé de développer l’éducation financière pour aider à renforcer la culture de l’investissement et du coup, booster un tant soit peu le placement boursier.
Et la fiscalité dans tout cela ? Elle diffère selon que l’on intervient sur le marché via un compte titre ordinaire ou le Plan d’épargne action (PEA). Mais elle importe peu dans le choix d’investir en Bourse.
En guise de rappel, force est de constater qu’à partir de 1998 (après l’euphorie des années de privatisation), le marché s’est inscrit dans un trend baissier qui s’est traduit par une perte de confiance et une sortie progressive des particuliers.
Au cours de la dernière décennie bon an, mal an, la participation des particuliers s’est inscrite en baisse avec une part dans les transactions revenant de 40,8% en 2007 à 8,4% en 2015. Sur les deux dernières années, le rebond de la performance boursière a induit un retour des particuliers, soit 15,7% en 2016 et 23,4 % en 2017. Des taux qui restent pourtant loin des pays émergents.