Les associations de protection du consommateur entrent en jeu dans le bras de fer qui oppose parents d’élèves et écoles privées sur le paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre 2020. En attendant la réaction du gouvernement, aux abonnés absents, les parents résistent face à l’insistance des écoles.
S’il y a bien une question qui taraude les esprits en ces moments c’est celle des frais de scolarité du 3ème trimestre. Sans pitié et sans prendre en compte les circonstances exceptionnelles que traverse le pays à l’instar du reste du monde, les écoles privées (pas toutes) n’ont pas froid aux yeux et revendiquent le paiement de la totalité des frais de scolarité du 3ème trimestre. En d’autres termes, même en période de crise et en l’absence de toute visibilité sur la situation financière des familles, les écoles nous exigent de payer leur marge de bénéfice.
Un geste qui va à l’encontre de l’orientation du pays qui a sacrifié son économie pour préserver les vies des Marocains. Pis encore, elles osent revendiquer le paiement d’un service qu’elles n’ont pas fourni ou que partiellement. La loi est claire dans ce sens comme nous l’avons déjà expliqué.
Toutefois, le silence radio du gouvernement sur cette question inquiète voire même indigne les parents qui doivent ramer à contre-courant pour faire valoir leur droit. Et une fois de plus on se demande si le gouvernement aura le courage nécessaire pour trancher sur cette question et faire face au lobbying des écoles privées qui face à une école publique en panne et en l’absence de cadre qui réglemente l’aspect financier de ses entreprises, elles font régner leur propre loi.
Les associations entrent en action
Mais comme les droits ne se donnent pas mais s’arrachent, les parents se mobilisent pour faire entendre leur voix. Courriers aux écoles, protestations au niveau des établissements et dépôt de réclamations auprès des associations de protection du consommateur sur le Portail du consommateur, tous les moyens sont bons pour dénoncer la cupidité des écoles qui en fin de compte ont démontré qu’elles ne sont que des entreprises qui cherchent à faire le maximum de bénéfices. Nous ne cherchons pas à attaquer ces établissements à qui nous avions confié l’éducation de nos enfants, mais nous sommes outré de voir qu’en réalité les intérêts financiers sont au-dessus de toutes considérations.
Plusieurs réclamations ont atterri au niveau du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique qui les oriente aux différentes associations. Ces dernières saisissent à leur tour les établissements concernés pour trouver une conciliation à l’amiable entre les écoles et les parents d’élèves.
« L’association est saisie par le Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie Verte et Numérique, afin de trouver une conciliation à l’amiable entre votre entreprise et sa clientèle », lit-on dans un courrier adressé par l’Association de protection du consommateur UNICONSO à une école au niveau de Casablanca.
Les associations du consommateur ont donc saisi tous les établissements objet des réclamations et leur ont accordé un délai ne dépassant pas 72 heures après réception du courrier, faute de quoi, elles agiront pour le bien du consommateur et la sauvegarde de ses intérêts.
Même chose pour les missions françaises, la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC) après être saisie par ses associations membres a adressé le 23 mai un courrier à l’ambassadrice de la République Française au Maroc (voir courrier). Le président de la Fédération Mohammed Benkaddour a rapporté à l’ambassadrice les doléances des parents qui « dénoncent le coût improportionnel à la prestation à distance ».
« Actuellement la scolarité ne se déroule plus dans des circonstances contractuelles, ce qui suppose des frais de gestion en moins pour les écoles, alors que ce changement a entraîné pour le consommateur des frais supplémentaires pour accomplir l’obligation d’enseignement à distance au profit de l’élève. Le consommateur a dû investir dans les outils électroniques : ordinateurs, impressions en plus que son obligation présentielle pour un bon déroulement des cours, en tout cas pour les élèves d’un âge précis », précise le président.
Rappelons que les parents d’élèves scolarisés dans les AEFE et les OSUI sont montés au créneau pour dénoncer la pression qu’exercent ces établissements pour le règlement des frais de scolarité. Autrement, la réinscription des enfants pour la prochaine rentrée scolaire serait compromise.
Aujourd’hui, et en ces temps de crise il est plus que nécessaire de faire valoir les droits du consommateur qui sont souvent bafoués. Pas question de s’enrichir sur le dos des Marocains qui souffrent et souffriront davantage des conséquences de cette crise sanitaire. Nous sommes tous sur le même bateau et nous devons tous partager les aléas de cette situation exceptionnelle. Tout ce qu’espèrent les parents aujourd’hui c’est la réaction du gouvernement qui est indispensable pour éviter une avalanche de cas devant la justice. En attendant, prenons notre mal en patience.
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Absence de reaction du gouvernement, il ya certainement anguille sous roche. Pire encore absence des parlementaires senses nous representer!