Les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire auraient augmenté de 3,8% en 2023, marquant le pas par rapport aux fortes hausses enregistrées ces deux dernières années, a indiqué la Banque mondiale dans un communiqué.
L’institution financière internationale a alerté sur le risque d’une baisse des revenus réels des migrants en 2024 dans un contexte mondial marqué par l’inflation et de faibles perspectives de croissance économique.
Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire auraient atteint 669 milliards de dollars en 2023, la résilience des marchés du travail dans les économies avancées et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ayant préservé la capacité des migrants à envoyer des fonds dans leur pays d’origine, a ajouté la Banque mondiale.
« Au niveau des régions de destination, on observe une hausse des remises migratoires vers l’Amérique latine et les Caraïbes (8%), l’Asie du Sud (7,2%), l’Asie de l’Est et le Pacifique (3%), et l’Afrique subsaharienne (1,9%) », a noté l’institution de Bretton Woods.
Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont en revanche diminué pour la deuxième année consécutive (-5,3%), en raison principalement de la baisse des envois à destination de l’Égypte.
Les remises migratoires vers l’Europe et Asie centrale ont fléchi de 1,4%, alors qu’elles avaient connu un boom de plus de 18% en 2022.
Les États-Unis restent la principale source d’envois de fonds des migrants. Les cinq principaux pays bénéficiaires cette année sont l’Inde (125 milliards de dollars), le Mexique (67 milliards de dollars), la Chine (50 milliards de dollars), les Philippines (40 milliards de dollars) et l’Égypte (24 milliards de dollars), relève l’institution financière.
Les pays dans lesquels le poids des remises migratoires en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) est particulièrement élevé — signe de l’importance de la contribution de ces fonds au financement des déficits du compte courant et des finances publiques — sont le Tadjikistan (48 % du PIB), les Tonga (41 %), le Samoa (32 %), le Liban (28 %) et le Nicaragua (27 %).
Compte tenu des tendances à la baisse de l’activité économique mondiale, la croissance des transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire devrait encore ralentir en 2024, pour s’établir à 3,1%, estime l’institution financière internationale.
« Les migrants sont parvenus à surmonter les crises et ont fait preuve de résilience pour continuer d’aider leurs familles restées au pays. Mais la forte inflation et la faible croissance mondiale pèsent sur les montants qu’ils sont en mesure d’envoyer », a expliqué Iffath Sharif, directrice mondiale du pôle Protection sociale et emploi à la Banque mondiale.
Selon la Banque mondiale, les envois de fonds des migrants à destination du Moyen-Orient et Afrique du Nord poursuivent leur tendance à la baisse et devraient s’établir à 61 milliards de dollars en 2023. Ce recul d’environ 5,3 % est imputable principalement à une chute des flux vers l’Égypte, où un écart important entre le taux de change officiel et le marché parallèle s’est probablement traduit par la non-comptabilisation d’une grande partie des transferts d’argent.
Dans le même temps, la hausse des envois de fonds vers les pays du Maghreb a en partie compensé cette baisse, relève la même source.