Les marchés boursiers patientent jeudi, après deux séances mitigées, attendant la réunion à l’issue incertaine de la Banque centrale européenne coincée entre l’inflation persistante et une économie déclinante.
Les places européennes ont ouvert autour de l’équilibre: vers 09H15 Paris perdait 0,06%, Francfort 0,07%, Milan 0,46%, mais Londres prenait 0,36%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a gagné 1,41%, au lendemain d’un vaste remaniement ministériel et après des déclarations du nouveau ministre de la revitalisation économique Yoshitaka Shindo, qui a promis d’utiliser « toutes les mesures possibles » pour soutenir l’économie du pays. Hong Kong prenait 0,37% dans les derniers échanges, Shanghai 0,09%.
Les regards des investisseurs sont désormais tournés vers Francfort. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé neuf hausses successives des taux d’intérêt depuis juillet 2022. L’issue de sa réunion de rentrée, s’annonce incertaine sur fond d’inflation persistante et de croissance au ralenti.
Face à ce dilemme, qui devra être tranché pour 12H15 GMT, « la décision de Christine Lagarde n’aura certainement jamais été aussi difficile à prendre depuis qu’elle est à la tête de la banque centrale » selon John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.
Si l’inflation est passée de 10% à l’automne 2022 à 5% en août, c’est encore trop loin de la cible des 2% de l’institution, un élément qui incite la BCE à relever ses taux, d’autant plus que le reflux est venu principalement de la baisse du prix des matières premières.
Mais, d’un autre point de vue, avec des indicateurs de confiance (PMI) en chute libre, une distribution du crédit en berne et une économie au bord de la récession, voir déjà tombée dedans comme en Allemagne, une nouvelle hausse des taux directeurs pourrait laisser d’importantes séquelles.
« La trajectoire à suivre pour la BCE est donc moins claire comparée à celle anticipée pour la banque centrale américaine », écrit Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro IS.
Mercredi, l’inflation américaine a accéléré un peu plus qu’attendu par les analystes dans l’indicateur CPI en août, mais la hausse des prix excluant les matières premières et l’alimentation a continué de freiner comme attendu. Ces données n’ont pas changé la vision des investisseurs sur la réunion de la Fed la semaine prochaine, avec une pause attendue.