Au Maroc, la consommation d’électricité n’est pas qu’une grandeur physique mesurable puisque sa forte corrélation à la croissance économique peut même être un moyen pouvant être utilisé pour estimer l’évolution du PIB.
Cet article portant sur les chiffres de l’électricité au Maroc durant l’année 2023 adoptera une approche « top-down« , c’est-à-dire qu’il partira des données agrégées avant de descendre vers les détails. Il nous semble qu’il s’agit ici de la première diffusion complète de chiffres de l’électricité de 2023.
Dans un état qui a atteint une « maturité démocratique » et qui est géré par des responsables respectant les contribuables, la diffusion périodique de chiffres fiables doit être faite de façon globale et précoce dès qu’ils sont disponibles par une institution officielle digne de foi et non par un enseignant-chercheur de Province à la retraite. Les explications de leur diffusion retardée au mois de novembre sont simplement inacceptables.
Sauf quand spécifiquement mentionné, les sources de données sont officielles : internationales pour les revenus[1], nationales pour les données énergétiques[2], [3], [4], [5], [6]. Toutefois, pour que le panorama soit le plus actuel possible, nous avons dû estimer une partie, mais seulement une partie, des données des derniers mois.
LES DONNÉES DE BASE DE L’ÉLECTRICITÉ DU MAROC EN 2023
La Figure 1 montre les capacités (à gauche) et les productions électriques réalisées (à droite) par les quatre groupes de producteurs d’électricité agissant au Maroc en 2023 :
- l’ONEE-BE, créé en 1963 par absorption des divers producteurs locaux,
- les producteurs concessionnels, dont les premières livraisons datent de 1996,
- les producteurs indépendants (IPP) agissant dans le cadre de la Loi 13/09 relative aux énergies renouvelables (LER), qui n’ont commencé à alimenter le réseau électrique qu’en 2013,
- les Tiers Nationaux, qui injectaient déjà leurs excédents dans le réseau avant la deuxième guerre mondiale. Leur production autoconsommée n’est pas concernée ici. Non que cela nous convienne, mais cela laisse le lecteur avec des chiffres les plus proches possibles des bilans nationaux.
Certaines abréviations utilisées dans la Figure 1, seront réutilisées plus bas. Ce sont les suivantes :
- « FC » désigne le facteur de charge, soit la fraction de temps moyenne annuelle que chaque capacité a été utilisée à plein régime,
- « Abs » désigne les absorptions des auxiliaires et des compensateurs indispensables à la production et au fonctionnement du réseau électrique ainsi que la consommation d’électricité de pompage par la Station de Transfert d’Energie par Pompage (STEP d’Afourer),
- « PBL » désigne la Production Brute Locale, somme brute de toutes les production locales,
- « PNL » désigne la Production Nette Locale obtenue par déduction des absorptions de la PBL.
Figure 1 Capacités et productions électriques par les différents groupes de producteurs d’électricité en 2023
On remarquera que les capacités de production des Tiers Nationaux (que nous estimons tout de même autour de 530 MW à fin 2023) sont absentes de l’inventaire national publié par l’ONEE-BE et même le total de leur production a disparu des Annuaires Statistiques du Maroc depuis qu’en 1995, on s’est limité à ne communiquer que leurs excédents injectés dans le réseau électrique national. De toutes façons, leur production autoconsommée est devenue inconnue depuis lors et il aurait été impropre de calculer leur facteur de charge à partir de leurs seuls excédents cédés au réseau.
En l’absence des capacités d’autoproduction industrielle des Tiers Nationaux à partir de chaleur industrielle, et sous réserve de confirmation des mises en service effectives avant fin Décembre 2023, il s’avère que la capacité de production, qui a atteint 11’907 MW dont 56% est détenue par l’ONEE-BE, a permis 42’348 GWh de production brute (dont 42’189 GWh nette) dont seulement 20,8% a été générée par l’ONEE-BE. Ceci est tout à fait normal car, si les opérateurs privés ne font que vendre la totalité de leur production électrique à l’ONEE-BE via des contrats « take-or-pay » (33’334 GWh soit 78.7% de la PBL), c’est bien l’ONEE-BE qui assure la satisfaction de la demande 24h & 365j en évitant les délestages, ce qui suppose une énorme sous-utilisation de capacités réservées à l’usage aux heures de forte demande (nous avons préféré cette désignation générique car, au Maroc, « heures de pointe » a une définition horaire précise).
Nous étions d’ailleurs bien contents de ces réserves quant, en 2022, les centrales de Tahaddart et de Aïn Beni Mathar ont été arrêtées par manque d’approvisionnement en gaz naturel algérien[7]. Il est donc bien évident que le facteur de charge moyen des centrales de l’ONEE-BE s’en ressente fortement (19%)… un peu comme l’échelle de pompier atteignant une vingtaine de mètres alors qu’une telle longueur n’est que très rarement exploitée. Ceci étant dit, en Figure 1, les facteurs de charge sont imputés aux groupes de producteurs et non au type de centrales électriques, ce qui ne permet pas d’abonder plus en commentaires.
Figure 2 Schéma des flux d’électricité du Maroc en 2023
En attendant, de revenir vers la combinaison opérateur / alimentation des centrales dans la Figure 3, à l’inverse, la partie gauche du schéma des flux d’électricité de la Figure 2 ignore les opérateurs mais montre la répartition de la production pour les différentes centrales électriques qui utilisent :
- des sources primaires fossiles (charbon, dérivés de pétrole ou gaz naturel), qui, en atteignant 33’039 GWh, ont représenté 78,31% de la production brute locale tout en ayant baissé de 1,9%, dont la décomposition et la variation annuelle sont montrées dans la Figure 2 (nous avons complété la décomposition du 4ème trimestre en considérant une variation saisonnière des données),
- des sources primaires renouvelables (hydraulique, éolienne et solaire), qui, en atteignant 33’039 GWh, n’ont certes représenté que 21,30% de la production brute locale, en ayant augmenté de 25,9%, dont la décomposition et la variation annuelle sont montrées dans la Figure 2,
- des sources de chaleur industrielles, qui, en atteignant 268 GWh, n’ont représenté que 0,63% de la production brute locale tout en ayant baissé de 18,4% (nous avons complété la décomposition du 4ème trimestre en considérant une variation de données saisonnières),
- une partie de l’électricité sont produite ci-dessus ou bien importée, comme la STEP d’Afourer qui, en atteignant une production de 147 GWh, n’a certes représenté que 0,35% de la production brute locale tout en ayant baissé de 55,3% (par manque d’eau pour faire l’appoint en eau des bassins ou pour une autre raison encore inconnue). Ici aussi, nous avons complété la décomposition du 4ème trimestre en considérant une variation de données saisonnières.
Les intensités des émissions des gaz à effet de serre, à 671 g par kWh de la production nette locale de 2023, auraient baissé de 10.9% par rapport à 2022, celle-ci ayant été une année très particulière[8].
Quand on prend en compte d’une part, la déduction des absorptions (-249 GWh) et, d’autre part, le solde échanges extérieurs (1’861 GWh), on aboutit à une électricité nette injectée de 44’049 GWh qui a augmenté de 4,0%. Nous ne commenterons pas les échanges extérieurs qui ont déjà fait l’objet d’un autre article[9].
La partie droite du schéma des flux d’électricité de la Figure 2 montre que les sorties desservies pas les réseaux de l’ONEE-BE ont augmenté de 3.8% en atteignant 37’420 GWh qui se décomposent comme suit :
- les livraisons à péage d’électricité THT et HT réalisées pour le compte des opérateurs de la LER, qui ont augmenté de 18,3% pour atteindre 3’108 GWh, nous avons calculé celle-ci à partir de la production LER imputée d’un rendement estimé des réseaux THT-HT,
- les ventes directes d’électricité aux abonnés THT et HT de l’ONEE-BE, qui ont baissé de 5,1% pour atteindre 2’654 GWh (baisse liée à la hausse précédente[10]),
- les ventes directes d’électricité aux abonnés MT et BT de la Distribution de l’ONEE-BE, qui ont augmenté de 4,7% pour atteindre 17’530 GWh,
- les 14’128 GWh, soit +2,1%, des ventes d’électricité THT, HT et MT aux autres distributeurs que sont : Lydec, Redal, Amendis (Tanger et Tetouan), Radeema, Radeef, Radem, Rak, Radeej, Radeel, Radees, Tanger Med Utilities.
Il s’ensuit que les pertes des livraisons totales de l’ONEE rapportées à l’électricité nette appelée auraient été de 15,05% en 2023 après avoir été de 14,48% en 2022.
La Figure 3 montre l’éclatement de la Figure 1 selon les différentes alimentations des centrales électriques pour les différents groupes de producteurs.
Figure 3 Décomposition de la production des différents groupes de producteurs en 2023
Le lecteur trouvera dans ce diagramme satisfaction réponse à tous type de questions qu’il pourrait se poser sur ce genre de chiffre et nous ne ferons qu’un nombre limité de commentaires :
- Le très faible facteur de charge des centrales à base de produits pétroliers (fuel et gasoil) est un bon signe de faible utilisation de cette électricité chère sollicitée dans les seuls moments difficiles. Le faible facteur de charge de la STEP abonde dans le même sens, même s’il est vrai que ce genre de centrales atteint rarement les 3 heurs par jour soit 12,5%.
- Il n’est pas judicieux de comparer les facteurs de charge des centrales au charbon de l’ONEE de l’ONEE avec celles des opérateurs privés pour les raisons déjà évoquées plus haut.
- Dans la filière gaz naturel, la substantielle différence de facteur de charge entre le public et le privé peut parfaitement être due à un approvisionnement insuffisant de Tahaddart durant l’année 2023 à cause du nouveau mode de fonctionnement du Gazoduc Maghreb Europe.
- Si le facteur de charge des parcs éoliens ne dépend que du site, il apparaît incompréhensible que l’ONEE ait placé ses propres parcs et ceux des concessionnaires sur des sites offrant un moins bon facteur de charge que ceux des IPP agissant dans le cadre de la LER (valable même étalé sur plusieurs années).
QUELLES ÉMISSIONS DE GES PAR kWh CONSOMMÉ PAR LES ABONNÉS EN 2023 ?
Ce chapitre fait exception aux autres car il comporte un très grand nombre de chiffres estimés. La Figure 5 montre un diagramme simplifié des probables flux d’électricité par niveau de tension sur le réseau électrique marocain. Les flux sont dits « probables » car, pour établir le chiffrage du diagramme, il a fallu estimer les chiffres entre parenthèses, indispensables, et qui ne sont pas communiqués.
Figure 4 Marché de l’électricité et intensité des émissions de GES pour chaque niveau de tension en 2023
Après l’entrée de 44’049 GWh dans le réseau de l’ONEE-BE :
- Aux 145 clients du réseau THT-HT sont livrés 3’108 GWh (estimés) et vendus 2’654 GWh. Compte tenu des rendements estimés, chaque kWh consommé ici émet 696 grammes d’équivalent CO2.
- Aux 29 mille clients de son réseau MT sont vendus 8’487 GWh. Compte tenu des rendements estimés, chaque kWh consommé ici émet 748 grammes d’équivalent CO2.
- Aux 7,2 millions de clients de son réseau BT sont vendus 9’043 GWh. Compte tenu des rendements estimés, chaque kWh consommé ici émet 813 grammes d’équivalent CO2,
- 14’128 GWh sont vendus aux 12 distributeurs d’électricité qui, eux-mêmes, sont supposés vendre :
- 6’585 GWh (absents de la Figure 2) à leurs 6’277 clients MT et, compte tenu des rendements estimés, chaque kWh consommé ici émettant 725 grammes d’équivalent CO2,
- 6’614 GWh (absents de la Figure 2) à leurs 4,5 millions de clients BT et, compte tenu des rendements estimés, chaque kWh consommé ici émettant 763 grammes d’équivalent CO2.
Ces calculs sont indispensables à tout chiffrage de décarbonation de l’énergie marocaine, décarbonation objet de nombre de réunions qui n’évoquent aucun de ces chiffres.
QUE DIT LA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?
Si certains chercheurs se penchent sur la causalité du nexus énergie – PIB en essayant de savoir lequel des deux est la cause de l’autre, la causalité peut être ignorée avec l’existence d’une forte corrélation entre le PIB en valeur constante et l’énergie finale consommée dans le pays, comme confirmé par les ronds et la courbe bleue de la Figure 5 qui montrent comment le PIB annuel des quarante dernières années (en Dh constants de 2007) est à 99.72% corrélé, par un polynôme, aux livraisons annuelles d’électricité de l’ONEE-BE avec des erreurs qui, conjoncturellement, n’atteignent pas 4%.
Figure 5 Corrélation entre l’électricité livrée et le PIB en Dh constants de 2007
L’électricité nette appelée annuellement n’est pas la meilleure approximation de la consommation finale d’énergie électrique car elle dépend trop de l’évolution des rendements de transport et de distribution[11], [12]. Par contre, les livraisons d’électricité assurées annuellement par l’ONEE-BE représentent un meilleur Proxy de cette consommation finale d’énergie électrique puisque la surestimation n’est faite qu’aux pertes dans les réseaux des autres distributeurs d’électricité (elles-mêmes globalement inférieures à 8% tout en n’atteignant pas 40% du marché).
Du point de vue conjoncturel, on peut voir que les données de 2020, année somme toute atypique, ne s’écartent pas du comportement global de la corrélation polynomiale représentée par la courbe en bleu.
Pour 12 mois glissants (et non l’année civile) des 14 dernières années, la Figure 6 montre l’évolution du PIB (en GDh, milliards de Dh constants de 2007) des 12 mois précédents (carrés bleus) calculée avec la corrélation établie dans la Figure 5 mais sur la base des livraisons d’électricité de l’ONEE-BE durant les 12 mois précédents. Pour chacun des 12 mois précédents, le rythme de la croissance annuelle glissante du PIB est représenté par les cercles rouges sur cette mêmeFigure 5 et se rapporte à l’échelle de droite.
Figure 6 Evolution du PIB calculé par corrélation polynomiale des 12 derniers mois et sa croissance
Malgré toutes les incertitudes liées à la méthode utilisée, on peut tout de même dire que l’analyse de la demande d’électricité du Maroc indique que :
- L’inversion de signe de la croissance se serait produite en mai 2020 (« début d’effet » COVID).
- Le retour à la croissance positive se serait produit en avril 2021 (« fin d’effet » COVID) suivi d’un maximum entre +4.5 et +5.5% à fin 2021 autour de 3% jusqu’au début de 2023.
- A la fin 2023, le PIB s’est sans doute situé autour de 1’060 milliards de Dh constants de 2007 et le rythme de sa croissance annuelle se serait situé autour de 2.4% par an, chiffre identique à celui annoncé à Marrakech le 10 Octobre 2023 par Daniel Leigh, Chef du Département des Etudes du FMI, et mais plus bas que d’autres prévisions :
Combien de fois n’a-t-on pas déjà, très légitimement, révisé les calculs et prévisions de la croissance ?
Éléments pouvant causer des erreurs sur cette méthode
Extraire une corrélation du comportement structurel (comportement sur 40 ans) et l’utiliser sur le conjoncturel (douze mois glissants) est, en lui-même, source d’erreur. Ensuite, même s’il est vrai que tout ceci se fait avec une certaine inertie, le conjoncturel contient lui-même des fluctuations inter annuelles liées à la météorologie mais aussi à la structure du PIB qui influence la corrélation entre énergie et PIB. Toutefois, tant que la corrélation énergie – PIB persiste, l’observation de l’économie par le biais de l’énergie consommée n’est pas aussi farfelue que l’on pourrait le penser, même si l’économie marocaine est telle que ce sont sans doute les fluctuations excessives du PIB agricole qui perturbent le plus ce genre de corrélations.
Références
[1] Banque Mondiale, https://donnees.banquemondiale.org/pays/maroc?view=chart
[2] Royaume du Maroc, Ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Portail qui a été désactivé des statistiques de l’Observatoire Marocain de l’Energie (OME), https://www.observatoirenergie.ma/data/
[3] Royaume du Maroc, Ministère de l’Economie, des Finances, et de la Réforme de l’Administration, Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), Notes de Conjoncture, http://depf.finances.gov.ma/etudes-et-publications/note-de-conjoncture/
[4] Royaume du Maroc, Ministère de l’Economie, des Finances, et de la Réforme de l’Administration, Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE), Notes de Conjoncture, https://www.finances.gov.ma/fr/Nos-metiers/Pages/notes-conjoncture.aspx
[5] Royaume du Maroc, Bank Almaghrib, Revue de la Conjoncture Economique, http://www.bkam.ma/Publications-statistiques-et-recherche/Documents-d-analyse-et-de-reference/Revue-de-la-conjoncture-economique
[6] Haut Commissariat au Plan, Annuaire Statistique du Maroc, Version électronique après 2013 https://www.hcp.ma/downloads/Annuaire-statistique-du-Maroc-version-PDF_t11888.html, Version papier ou scannées avant 2013 https://cnd.hcp.ma/
[7]Amin Bennouna, « Pas de gaz naturel algérien ? – Pas de problème, le Maroc continue à exporter de l’électricité !« , EcoActu, 03 Février 2022, https://www.ecoactu.ma/gaz-naturel-algerien-maroc-ectricite/
[8] Amin Bennouna , « Energie : 2022 année du grand chamboulement ou d’une transition ? », EcoActu, 12 Juin 2023, https://ecoactu.ma/energie-2022-annee-du-grand-chamboulement-ou-dune-transition/
[9] Amin Bennouna, « Les échanges d’électricité avec l’Espagne prévus sous de très bons auspices pour 2024« , EcoActu, 08 Février 2024, https://ecoactu.ma/echanges-electricite-maroc-espagne/
[10] Amin Bennouna, « Au 3ème trimestre 2023, de nouvelles parts de vente en THT et HT passent de l’ONEE aux privés de la LER« , EcoActu, 25 Janvier 2024, https://ecoactu.ma/onee-11-trimestre/
[11] Amin BENNOUNA, « Les ‘pertes non-techniques’ dans le réseau électrique de l’ONEE engloutissent plus que l’électricité solaire produite à Ouarzazate !« , Webmagazine EcoActu, 28 février 2020, https://DOI.ORG/10.13140/RG.2.2.34602.98248
[12] Amin BENNOUNA, « Plus d’un milliard de Dh par an engloutis dans les pertes ‘non techniques de l’ONEE-BE », Webmagazine EcoActu, 5 juin 2023, https://ecoactu.ma/plus-de-1-md-de-dh-an-engloutis-pertes-non-techniques-onee-be/
[13] Royaume du Maroc, Haut Commissariat au Plan, « Budget Economique Exploratoire« , 11 Juillet 2023, https://www.hcp.ma/Budget-economique-exploratoire-2024_a3736.html
[14] Royaume du Maroc, Haut Commissariat au Plan, « Projet de Loi de Finances 2024 », Octobre 2023, https://www.finances.gov.ma/fr/vous-orientez/Pages/plf2024.aspx