Le projet d’une stratégie nationale de l’entrepreneuriat est en gestation dans l’objectif de donner une réponse plus globale et soutenue aux différentes problématiques identifiées qui entravent l’entrepreneuriat au Maroc. On apprend par ailleurs que des prêts ont d’ores et déjà été accordés.
L’accompagnement territorial et régional du « Programme intégré d’appui et de financement de l’entreprenariat » est crucial pour atteindre les objectifs assignés à ce programme.
Dans ce sens, le ministre de l’Economie, des finances et de la Réforme de l’administration qui co-présidait ce lundi 17 février une séance de présentation du « Programme Intelaka » a souligné que pour réussir ce chantier de portée stratégique pour notre pays, l’offre d’accompagnement dans le cadre de ce programme est bâtie sur plusieurs leviers.
Le premier levier repose sur la réalisation d’une cartographie exhaustive desdites offres en premier, et ensuite les mutualiser, les rationnaliser et les accélérer. « A ce titre, le rôle des CRI est central pour assurer la coordination de l’offre d’appui au profit des segments ciblés, tout en tenant compte des spécificités de chaque région et de ses particularités économiques ».
Le ministre a également ajouté que « dans le cadre d’une démarche plus structurée, il y a lieu de développer une vision intégrée qui permet d’accompagner durablement l’entrepreneur. Selon le ministre, cette vision devrait être fondée particulièrement sur le renforcement du partenariat tant avec le secteur privé que la société civile pour la mise en place de l’infrastructure d’un accompagnement professionnel tout au long du parcours de l’entrepreneur et du cycle de vie de l’entreprise. Des dispositifs de labélisation seront lancés incessamment à cet effet ». Aussi, est-il important de bâtir des réseaux de partenaires qualifiés qui pourront soutenir, dans le cadre de leur responsabilité sociétale, les populations cibles. « A ce titre, je rappelle, à titre d’exemple, le soutien volontariste offert par certains grands établissements publics et privés ainsi que certaines organisations professionnelles, qui est appelé à être renforcé et accéléré », souligne Benchaâboun.
« Enfin, et pour tirer avantage de l’ensemble de cette dynamique, profiter des avancées technologiques et s’insérer dans l’ère de la dématérialisation, l’accompagnement devra recourir également aux plateformes électroniques pour toucher le maximum de la population ciblée et augmenter l’efficience des actions entreprises dans ce cadre », précise-t-il.
Par ailleurs, d’autres leviers demeurent déterminants pour la réussite de ce programme. A titre d’exemple, l’accès au foncier pour l’hébergement des activités professionnelles, l’accès aux marchés pour réaliser le premier chiffre d’affaires ou encore les délais de paiement pour préserver la trésorerie des TPE et veiller à leur survie… soutient Benchaâboun.
« C’est dans ce sens, que nous allons poursuivre et accélérer nos efforts dans ces différents domaines, avec des engagements encore plus ambitieux pour faire face au mieux à l’ensemble de ces défis. Egalement, et pour donner la cohérence d’ensemble à ces mesures, nous préparons le lancement d’une stratégie nationale de l’entreprenariat qui devra donner une réponse plus globale et soutenue aux différentes problématiques identifiées », annonce le ministre.
Il a d’ailleurs invité les Walis et les Directeurs de CRI à récupérer deux documents afin de pouvoir répondre aux porteurs de projets et les orienter vers les banques.
Pour leur part, le ministre de l’Intérieur et le Wali de Bank Al-Maghrib, ont convenu de la mise en place d’un Guide de financement pour accompagner le lancement du programme, d’accélérer la formation et ont appelé à ce que les banques mettent à niveau tout leur réseau. Un deuxième guide d’accompagnement verra le jour à destination des porteurs de projets dans toutes les phases de vie l’entreprise : de l’idée au lancement et exploitation.
Pour sa part, Othman Benjelloun, le Président du GPBM a souligné que le programme a provoqué un véritable engouement des jeunes entrepreneurs qui se sont adressés aux banques pour financer leurs projets, annonçant que des dossiers de crédit ont été traités et même autorisés.
Cette rencontre fait suite au lancement devant Sa Majesté le Roi du « Programme intégré d’appui et de financement de l’entreprenariat », marqué par la signature de plusieurs conventions portant aussi bien sur le financement de l’entreprenariat et du monde rural que sur le renforcement de la coordination des actions d’accompagnement au niveau des régions.
Ce programme devra, non seulement créer de nouvelles opportunités pour nos jeunes porteurs de projets, mais également, contribuer à améliorer les indicateurs de développement de notre pays aussi bien en termes d’emploi, de résorption des disparités territoriales et d’inclusion socio-économique, conclut le ministre.
De son côté Dounia Taarji, Présidente du Directoire du Fonds Hassn II: « Je voudrai revenir sur le point relatif à la croissance inclusive, c’est notre urgence et la croissance inclusive ne se traite pas uniquement dans les plus grandes villes mais partout sur notre territoire dont les richesses et les besoins ne sont pas les mêmes ». Et d’ajouter: « C’est dans cet esprit que la tranche des 2 Mds de DH a été rajoutée à la vision initiale pour financer l’entrepreneuriat dans le monde rural. L’idée sous-jacente est d’accompagner l’émergence d’une classe moyenne rurale. Mieux encore de fixer cette population grâce à des conditions de vie décentes au risque de tenter de refaire sa vie dans le milieu urbain. D’où le rôle que chacun est appelé à jouer pour des activités génératrices de revenus à long terme ».