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Ecrit par la Rédaction |
Après plusieurs tentatives de redressement financier, le cabinet de courtage ACECA s’est vu retirer le mardi 7 décembre l’agrément par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). Le cas de l’ACECA n’est pas unique, d’autres intermédiaires pourraient tomber comme un jeu de cartes.
Il s’agit donc de l’un des plus gros courtiers du secteur des assurances qui vient de perdre son agrément. Depuis quelques années, ACECA vivait des difficultés financières. Un malheur ne vient jamais seul : entre crise de Covid, mauvaise gestion, et retraite du PDG, tous les ingrédients sont réunis pour aboutir à une situation financière des plus délicates.
La crise a débuté fin décembre-début janvier 2021 quand les compagnies d’assurances, notamment Axa Assurance Maroc, ont réclamé le paiement d’anciennes primes émises et encaissées. Il s’agirait d’un montant avoisinant les 47 millions de dirhams. La crise s’est accélérée quand le management du groupe a émis des chèques impayés.
Selon un confrère de la place, le groupe avait des impayés importants avec les compagnies d’assurance. On parle de montants dépassant les 100 MDH.
Après l’ACECA, au suivant…
Le cas de ACECA n’est pas unique en son genre. Plusieurs cabinets de courtage se débattent dans les méandres des difficultés financières. Le problème des impayés chez les intermédiaires en assurance est une monnaie courante qui risque d’asphyxier d’autres cabinets notamment ceux de petite taille.
Malgré les circulaires d’avril 2016 et de janvier 2019, le problème de l’encaissement des primes collectées par les intermédiaires se pose avec acuité pour les compagnies d’assurance. En 2016, un certain nombre de créances étaient protocolisées même celles avant 2016. Mais vainement. Ajoutons à cela, les arriérés qui se cumulent au fil de l’eau et que les compagnies d’assurance continuent à provisionner. Le fractionnement des paiements par l’intermédiaire aux assurés est la source de tous les maux,
Le régulateur a pu réduire la créance des intermédiaires vis-à-vis des compagnies d’assurance de 40% soit de 5 Mds de DH à 3 Mds de DH. Mais cela va encore repartir à la hausse parce que la solution adoptée n’est pas définitive et c’est juste un colmatage de brèches.
Les intermédiaires en assurance souffrent du commissionnement qui reste faible à leurs yeux eu égard aux mutations économiques que nous connaissons. « Il ne faut pas que le courtier ou l’agent brade la qualité du service par manque de moyens », a alerté récemment Farid Bensaid, président de la FNACAM qui rappelle que durant la crise sanitaire plusieurs cabinets ont mis la clé sous le paillasson à cause des difficultés financières.
D’où la pertinence pour les intermédiaires en assurance d’aller sur des rémunérations en fonction des performances. Pour ce faire, et pour qu’ils vendent plus, il faut leur donner les outils et moyens. Et d’enchaîner sur un ton grave : « Aujourd’hui, nous avons besoin de choses concrètes, les déclarations d’intention ne nous nourrissent pas ».
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