Après le rebond de 8% en 2021 et la décélération à 1,3% en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,4% cette année puis s’améliorer à 3,3% en 2024.
En dépit de la poursuite du resserrement monétaire, la décélération de l’activité économique au niveau mondial serait légèrement moins rapide que prévu en mars. Aux Etats-Unis, la croissance reculerait de 2,1% en 2022 à 1% en moyenne en 2023 et en 2024, et dans la zone euro, après un taux de 3,5%, elle s’établirait à 1,4% cette année et à 0,8% en 2024.
Au niveau national, la succession de deux années de sécheresse conjuguée à un environnement externe globalement défavorable continuent de peser sur l’activité économique. Avec une production céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux, la croissance de la valeur ajoutée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023 après une contraction de 12,9% un an auparavant. En 2024, elle devrait, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, croitre de 5,5%.
Pour les secteurs non agricoles, la progression de leur valeur ajoutée ralentirait de 3% en 2022 à 2,5% en 2023 avant de s’accélérer à 3,2% en 2024.
Au total, après le rebond de 8% en 2021 et la décélération à 1,3% en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,4% cette année puis s’améliorer à 3,3% en 2024.
Sur le plan des comptes extérieurs, après la dynamique enregistrée en 2022, les échanges de biens devraient ressortir en baisse cette année. Ainsi, les exportations reculeraient de 2,8%, reflétant essentiellement le repli des ventes de phosphate et dérivés, avant de s’accroitre de 6% en 2024, portées par la hausse des expéditions du secteur automobile. En parallèle, les importations diminueraient de 2,2%, sous l’effet notamment de l’allégement de la facture énergétique, et afficheraient une augmentation de 2,9% en 2024, en lien principalement avec l’accroissement prévu des achats de produits finis de consommation et de biens d’équipement.
Par ailleurs, avec la poursuite attendue de la reprise de l’activité touristique, les recettes voyages devraient progresser de 14,9% à 107,6 milliards de dirhams en 2023, et connaitre une quasi-stabilité en 2024. Concernant les transferts des MRE, leur évolution reste entourée de fortes incertitudes, mais les données les plus récentes laissent présager une dynamique positive à moyen terme, avec des hausses annuelles autour de 3,5% pour atteindre un montant de 114,7 milliards de dirhams en 2023 et de 118,7 milliards en 2024.
Dans ces conditions, le déficit du compte courant avoisinerait 2,5% du PIB en 2023 et en 2024 après 3,5% en 2022. En matière d’IDE, les recettes se situeraient à hauteur de 3,3% du PIB sur l’horizon des projections. Au total, et tenant compte des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve s’établiraient à 361,2 milliards de dirhams à fin 2023 puis à 357,9 milliards à fin 2024, représentant une couverture autour de 5 mois et demi d’importations de biens et services.