L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a présenté, mercredi à Rabat, son rapport annuel et les rapports thématiques l’accompagnant, élaborés au titre de l’année 2022, ainsi que les conclusions de “L’étude nationale de terrain sur la corruption au Maroc”.
Ce rapport annuel est le premier du genre publié par l’Instance après l’entrée en vigueur de la loi n° 46.19 portant sur l’INPPLC, suite à la nomination des membres de son Conseil et l’achèvement de ses structures le 24 octobre 2022.
Ces sujets ont été traités parce qu’ils sont étroitement liés aux domaines d’intervention de l’Instance et traduisent l’approche holistique qu’elle adopte pour infléchir durablement la courbe de la corruption.
Présentant les grandes lignes de ces rapports et les conclusions de l’étude de terrain, le président de l’INPPLC, Mohammed Bachir Rachdi, a indiqué que “le rapport annuel de l’Instance au titre de l’année 2022 vient souligner que la prévention et la lutte contre la corruption représentent une priorité nationale pour un développement soutenu et intégré”.
Il ressort du rapport que la situation ne semble pas s’améliorer pour la lutte contre la corruption. Le Maroc a encore perdu des points dans le dernier indice de perception de la corruption. Le rapport de l’Instance de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a pointé l’impact sur l’accès équitable aux moyens de production et sur la concentration des richesses entre les mains d’une minorité. C’est dans ce contexte qu’une étude de terrain a montré que 72% des Marocains estiment que la corruption reste très répandue au Maroc.
Pour lutter contre la corruption, “un changement d’approche s’impose dans le sens d’une plus grande complémentarité institutionnelle, une meilleure convergence et une articulation plus forte des rôles et des responsabilités des différentes parties concernées”, a-t-il préconisé. L’Instance a entamé son action par un diagnostic et une évaluation précise et objective des politiques suivies, avant de passer à l’étude et l’analyse approfondies des chantiers prioritaires et terminer par l’élaboration de directives et de recommandations, dans le cadre d’une vision globale, harmonieuse et ambitieuse, a expliqué le président de l’INPPLC.
Concernant “L’étude nationale de terrain sur la corruption au Maroc”, M. Rachdi a souligné que l’Instance a adopté une approche participative en s’ouvrant sur les représentants des différents acteurs concernés durant toutes les étapes de réalisation de l’étude.
Cette enquête de terrain, a-t-il précisé, a permis la collecte des données auprès d’un échantillon représentatif composé d’environ 5.000 citoyens résidant au Maroc entre octobre et décembre 2022, en plus d’un échantillon de 1.000 MRE lors de leur séjour au Maroc durant les mois de juillet et d’août 2022.
Concernant l’enquête de terrain relative aux entreprises et aux porteurs de projets, M. Rachdi a expliqué qu’elle a porté sur un échantillon de 1.100 entreprises et a été menée entre le 2 mai et le 3 août 2023.
Le rapport annuel de l’INPPLC pour l’année 2022 comporte cinq axes portant sur le diagnostic de la situation de la corruption, le suivi de l’exécution, la coordination et l’évaluation des stratégies et politiques publiques, la gouvernance institutionnelle de l’Instance, les activités fonctionnelles de l’Instance et le renforcement de ses capacités et les recommandations et propositions de l’Instance pour une meilleure réactivité dans le cadre de la convergence et de la complémentarité institutionnelles.