La hausse de la TIC sur les cigarettes pourrait-elle freiner la consommation régulière du tabac ? Etendre une telle disposition à d’autres produits nocifs serait d’un intérêt général.
Dans le cadre du PLF 2019, il a été proposé que la taxe intérieure de consommation TIC sur les tabacs ne puisse être inférieure à 58% du prix de vente TTC. Cette mesure, n’est pas sans impact sur le budget général de l’Etat en générant plus de recettes financières. Les recettes prévisionnelles de la taxe sur les tabacs manufacturés s’élèveront à 11 MDH contre 9,55 MDH en 2018, soit une augmentation attendue de 15,18%.
Une telle hausse pourrait également se traduire par un effet notable sur la santé des citoyens. Personne n’est censé ignorer que la consommation régulière de tabac a des effets désastreux sur la santé du fumeur, mais également son entourage, notamment les enfants, la génération future.
Les méfaits du tabac sont nombreux, du vieillissement prématuré, en passant par les graves risques de bronchite, de pneumonie, de cancer du poumon, de l’oesophage… C’est dire que la consommation de tabac se traduit par des dépenses supplémentaires en matière de santé grevant le Budget de l’Etat. L’arrêt de la cigarette fait par contre croître l’espérance de vie, et de vie en bonne santé.
A notre sens, si la hausse de la TIC va engraisser les comptes de l’Etat dans un court terme, les effets dans le long terme, en réduisant le nombre de fumeurs, pourraient être plus conséquents au cas où elle parvient à dissuader les fumeurs et, partant, vaincre l’addiction. Des économies en dépenses de santé vont certainement se dégager.
Cet objectif ne peut être atteint que si des mesures draconiennes sont déployées pour limiter l’effet contrebande qui permet l’achat des cigarettes à un prix nettement inférieur.
Pourquoi ne pas appliquer de pareilles dispositions aux produits riches en sucre ?
Cette disposition doit être étendue à d’autres produits aussi nocifs que la cigarette pour la santé publique. Il s’agit du sucre, appelé communément poison blanc, qui malheureusement continue de bénéficier de subventions. Instaurer des taxes se traduisant par des hausses des prix des boissons gazeuzes ou énergétiques serait d’un grand intérêt aussi bien économique que social.
Un autre mal se propage de plus en plus dans la société marocaine est celui de l’obésité qui résulte du recours massif à la restauration rapide (fast food). L’idéal serait de taxer ces produits dans l’objectif de réduire drastiquement leur consommation.
Il faut dire que les dispositions fiscales de la Loi de Finances ne doivent plus être l’œuvre des coulisses de l’administration fiscale, mais l’émanation de tous les départements ministériels tels que la santé, l’éducation, la famille…