Dernier rebondissement suite à la décision du CNOM d’autoriser les médecins du public d’exercer dans le privé : Dr Badredine Dassouli, le président du Syndicat national des médecins du secteur libéral vient de présenter sa démission ce dimanche 16 février 2020.
La diffusion du procès-verbal de l’assemblée générale du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), tenue les 10 et 11 janvier 2020 à Tanger continue de provoquer des remous.
Pas plus tard que ce dimanche 16 février, Badredine Dassouli, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral vient de présenter sa démission du bureau national du CNOM.
Le chirurgien-urologue souligne tout d’abord, que l’injustice et l’exclusion dont est victime le secteur libéral l’empêche de remplir sa mission. Il dénonce par ailleurs la trajectoire anti-démocratique qu’emprunte le CNOM suite à sa décision non concertée à l’issue de l’assemblée générale tenue à Tanger.
Cette démission fait suite à une première réaction en date du 11 février, du bureau exécutif du Collège syndical national des médecins spécialistes privées (SNMSP) qui, suite à une session extraordinaire, a décidé de demander des éclaircissements au président du CNOM suite à la décision d’autoriser les médecins, les fonctionnaires et les enseignants de médecine, relavant du secteur public à pratiquer dans le privé à partir de 16h.
Par la même occasion le SNMSP interpelle le ministère de la Santé et le Secrétaire général du gouvernement à « se prononcer sur les attributions réelles du président du CNOM et l’institution du CNOM, et particulièrement le fait de légiférer ».
Aussi, le bureau a-t-il décidé de convoquer un conseil d’administration le 26 février en vu d’approfondir le débat en se basant sur les réponses attendues des différentes institutions susmentionnées.
L’Association nationale des cliniques privées (ANCP) n’est pas en reste. Dans un communiqué en date du 13 février, le bureau de l’association rappelle au CNOM son rôle : veiller sur la déontologie du métier et sur le respect de la loi.
« L’association a observé tous les dépassements et les déviations du CNOM pour devenir un législateur qui autorise les médecins, les fonctionnaires et les enseignants médecins du public à exercer dans le privé, cabinets et cliniques », tout en appelant au strict respect de la loi 131.13.
L’ANCP ne s’arrête pas en si bon chemin, puisque tout en manifestant son soutien aux différents syndicats du privé, a appelé à mutualiser les efforts pour changer le mode du scrutin au sein du CNOM pour qu’il soit une instance « indépendante, qui garantit la représentativité équitable pour chaque secteur, contrairement aux agissements qui avaient été observés lors des élections des instances ordinales en 2018 ».
Jusqu’à présent, le CNOM n’a toujours pas réagi à cette levée de bouclier à son encontre.
Par contre, c’est au ministère de la Santé de se manifester et trancher sur cette question qui avait valu à ses prédécesseurs, particulièrement El Houssaine El Ouardi des mandats tumultueux.