Face à l’augmentation prévue de la taxation sur les billets d’avion dans le budget 2025, la compagnie aérienne Ryanair envisage de réduire ses opérations dans les aéroports français. Son patron, Michael O’Leary, a mis en garde contre une perte de compétitivité du secteur aérien en France, alors que d’autres pays européens baissent leurs taxes.
Ryanair hausse le ton contre la politique fiscale française. La compagnie irlandaise à bas coûts a averti mercredi qu’elle pourrait réduire sa capacité de vols au départ et à destination des aéroports français si la hausse de la taxation sur les billets d’avion, prévue dans le budget 2025, était appliquée.
« La France est déjà un pays à forte fiscalité et, par conséquent, si elle augmente encore des taxes déjà élevées, nous réduirons probablement notre capacité », a déclaré Michael O’Leary lors d’une conférence de presse à Lisbonne. Il déplore que la France prenne une direction opposée à celle d’autres pays européens, qui cherchent au contraire à alléger la pression fiscale sur l’aviation.
Le projet de budget prévoit en effet une augmentation significative de la taxe sur les billets d’avion, qui passerait de 2,63 euros à 7,30 euros pour un vol en classe économique vers la France ou l’Europe. Initialement estimée à un milliard d’euros de recettes supplémentaires par le précédent gouvernement, cette mesure rapporterait finalement entre 800 et 850 millions d’euros à l’État, selon un parlementaire.
Depuis plusieurs mois, le secteur aérien français, qu’il s’agisse des compagnies ou des aéroports, exprime son opposition à cette hausse fiscale. Les acteurs du secteur alertent sur ses conséquences potentielles : une perte de compétitivité face aux autres marchés européens et des répercussions négatives sur l’économie.
« L’Europe ne deviendra pas plus efficace ou plus compétitive en taxant à outrance les tarifs aériens », a insisté Michael O’Leary. Reste à voir si ces avertissements influenceront la décision du gouvernement français.