Dans l’exploration des entraves à l’inclusion socio- économique des jeunes femmes, le Maroc se trouve confronté à un enjeu significatif. En effet, 37,3% des femmes âgées de 15 à 24 ans se trouvent dans une situation de NEET. Cette réalité, particulièrement accentuée en milieu rural (51,5% contre 28,2% en zone urbaine), soulève des interrogations fondamentales quant à l’inclusion socio-économique des jeunes femmes.
Selon un nouveau numéro des Brefs du Plan (HCP) relatif aux Profils et déterminants des jeunes NEETS au Maroc à partir de l’enquête nationale sur l’emploi 2022, on relève que quatre régions abritent plus de la moitié des femmes NEET (57,6%) : Marrakech-Safi, Casablanca- Settat, Fès-Meknès et Rabat-Salé-Kénitra. En outre, six régions présentent des taux de NEET supérieurs à la moyenne nationale (37,3%), mettant en évidence des disparités territoriales substantielles nécessitant une attention particulière.
La majorité des femmes NEET (87,5%) sont inactives, principalement en raison de leurs responsabilités familiales (94,5% sont des femmes au foyer). Par ailleurs, une proportion significative de ces femmes inactives réside dans des zones rurales (60%), ce qui témoigne d’une prévalence notable de NEET dans les milieux ruraux du pays.
Quant aux jeunes femmes NEET inactives, une majorité considérable déclare ne pas être disponible pour travailler. Les raisons principales invoquées incluent l’implication dans l’éducation des enfants et les tâches ménagères (74,8%), ainsi que l’opposition manifestée par le conjoint, le père ou d’autres membres de la famille (8%).
Le désintérêt pour l’emploi est ainsi évoqué comme un facteur, mettant en évidence l’impact des normes socioculturelles sur les aspirations professionnelles des femmes, soulignant la nécessité d’une approche holistique pour promouvoir leur inclusion socio-économique.
Par ailleurs, l’éducation est identifiée comme vecteur d’émancipation. Une corrélation marquée entre le niveau d’éducation et le statut NEET est observée, où 85% des femmes dépourvues de diplôme se trouvent dans cette situation, tandis que seulement 17,3% de celles disposant d’un diplôme supérieur sont NEET. L’accès à l’éducation formelle apparaît donc comme un levier essentiel pour atténuer la « NEETitude » et offrir des opportunités d’emploi et de formation.
Le taux de NEET varie considérablement en fonction de l’âge, atteignant 22,9% chez les 15-19 ans et 55,9% chez les 20-24 ans. Cette disparité met en lumière les divergences dans les parcours éducatifs et professionnels des femmes à différentes étapes de leur vie.