Se prononçant au nom du GPBM à l’occasion de la conférence organisée le 4 novembre par la CGEM sous le thème : « PLF 2020 : pour la consolidation de la confiance et la relance de l’investissement », Mohammed Kettani, PDG de AWB a transmis des messages importants. Verbatim
« Le secteur bancaire a toujours été et sera encore plus à l’avenir, après le Discours royal du 11 octobre 2019, derrière l’entreprise.
Nous collectons 864 Mds de DH de dépôts à fin septembre 2019. De ce montant, nous avons distribué et consommé 819 Mds de DH. Nous sommes à un taux de transformation de 95% des dépôts. C’est aussi l’un des ratios les plus élevés de toute la région MENA et de tout le continent africain.
Au sein de cette masse de capitaux déjà employée au niveau de l’économie marocaine, 24% sont alloués aux TPME. Le deuxième pays qui vient après le Maroc, selon la SFI, est le Liban avec 16%, la Tunisie avec 15%, la Jordanie avec 10%... C’est pour dire que le Maroc est en bonne position aussi bien en Afrique que dans toute la région MENA en matière de financement de la TPME.
Autre chiffre important qu’il faut retenir est celui du contentialité au niveau de la profession bancaire qui est de 7,9%, soit 65 Mds de DH sont immobilisés auprès des entreprises en difficulté. Si l’on additionne les crédits qui se sont transformés en actifs immobiliers à travers le jargon technique des banques, nous sommes à 10%. Au niveau international, le point d’alerte, c’est qu’au-delà de 2%, la banque a le droit de s’inquiéter sur le comportement de ses crédits. Dire que le secteur bancaire marocain est frileux à l’égard de l’entreprise n’est pas vrai. Au contraire nous sommes fortement engagés dans le financement de l’économie. Ce qui est important aujourd’hui, comme précisé par les deux ministres M. Benchaâboun et A. Laftit, ce sont les 450 Mds de DH bloqués dans le crédit interentreprises du secteur privé. Je ne parle même pas de la dette publique. Le taux de rotation de crédits qui était de 3 ans au maximum (masse de crédits) dans certains secteurs d’activité est passé à 6 voire 7 ans. En d’autres termes, l’argent ne tourne pas à une vitesse économique qui permet une implication très forte du secteur bancaire en faveur des TPME.
Quant aux startups, face à l’effervescence en ce qui concerne l’accompagnement du secteur bancaire au financement de l’économie notamment le capital investissement, il faut savoir qu’aucune banque commerciale américaine ne donne 1 dollar aux startups.
Ces dernières sont financées par des investisseurs institutionnels, des spéculateurs ainsi que par des Business Angels.
Malheureusement ce marché est quasi-inexistant au Maroc. Il faut donc que les startups soient financées par d’autres modes alternatifs. C’est pourquoi le ministre des Finances travaille avec les institutionnels financiers et le secteur bancaire pour approfondir le marché des capitaux et trouver des financements alternatifs aux startups et PME à forte connotation technologique ayant des fonds propres extrêmement limités.
Je pense que nous sommes à la veille d’un déclic important. Si nous arrivons à sortir de l’argent (monnaie fiduciaire qui a explosé ces 2 dernières années passant entre 2 à 3% et à 7%) et pouvoir récupérer le cash à travers des déclarations et contributions volontaires, cela permettrait de réanimer la machine du financement. A noter que depuis le samedi 12 octobre, et après la tenue d’une réunion, le GPBM a constitué des groupes de travail et travaille d’arrache-pied avec la Banque Centrale et le ministère des Finances pour finaliser le plan d’action offensif du financement des TPME se traduisant par un certain nombre d’actions multi-formes qui seront lancées sur le marché dans les semaines à venir. Des actions qui s’inscrivent dans le cadre du Fonds d’appui aux financements de l’entrepreneuriat de 6 Mds de DH prévu dans le PLF 2020 pour mieux financer les TPME ».