Ecrit par la Rédaction |
En dépit du ralentissement de l’inflation, les prix restent encore élevés pour une population salariale notamment celle dont les revenus n’ont pas bougé d’un iota. Dans le cadre du dialogue social, il est prévu une hausse du salaire minimum. Les TPME sont-elles prêtes à cette hausse ?
Ladite hausse intervient dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes aussi bien sur le plan national qu’international. Elle est donc un boulet à gérer par les entreprises en l’occurrence les PME et les TPE.
Ces entités ne sont pas forcément en mesure d’absorber une hausse supplémentaire de la masse salariale même sous l’hypothèse d’une amélioration de leurs marges commerciales.
« Leur tentation à l’embauche sera de ce fait considérablement limitée. Cette augmentation du coût de travail a pour répercussion également d’affaiblir la compétitivité des entreprises exposées à la concurrence », notent les conjoncturistes.
D’après eux, seules les firmes exerçant dans les activités de la restauration, l’hôtellerie, le bâtiment et les services peuvent résister à ces différents impacts.
Ces chocs ont pour effet de comprimer vers le bas la distribution des salaires
Cependant si les entreprises répercutent ces hausses sur les prix, la consommation des ménages sera négativement affectée ce qui ne permet pas de soutenir la croissance ce qui pourrait se traduire par une perte d’emploi.
Depuis le début de l’année 2022, les entreprises marocaines ont subi la pression inflationniste des coûts d’exploitation induits par des facteurs exogènes auxquels s’ajoute la hausse des salaires, les augmentations successives des taux d’intérêt, les difficultés d’approvisionnement engendrées par le conflit Russo-Ukrainien et la pénurie de main-d’œuvre rendent difficiles la satisfaction des attentes des entreprises qui globalement ont vu leur production croitre d’à peine 0,8% en 2022 malgré une accélération à deux chiffres observés pour certaines activités.
Face à tous ces obstacles les entreprises marocaines les plus pénalisées sont les PME et les TPE plus particulièrement celles opérant dans le secteur du textile, de l’habillement, du papier et carton, la fabrication des autres minéraux métalliques et de la réparation des machines d’équipement.
Elles doivent supporter une masse salariale plus importante due à un Smig proche de 15 dirhams de l’heure auquel s’ajoutent d’autres charges comme les cotisations patronales. Cette augmentation de 5% correspond à une hausse supplémentaire de 0,78 dirhams se l’heure soit plus de 141 dirhams par mois et par salarié. Notons enfin que selon l’Organisation internationale du travail, le Maroc détient le salaire minimum le plus élevé d’Afrique du Nord.
Ce dernier est néanmoins bien moins important que celui des pays européens. Par ailleurs, le salaire moyen au Maroc connaît de fortes disparités, essentiellement entre le secteur public et le secteur privé, un écart parmi les plus élevés de la région.
En effet, sur la base des données disponibles le salaire moyen au Maroc dans le secteur public est passé de 5.333 dirhams nets en 2007 à 8.237 dirhams en 2021, soit une augmentation de 54%. Le SMIG dans le secteur public quant à lui est passé de 1.586 dirhams en 2007 à 3300 dirhams en 2022, ce qui revient à dire que celui-ci a plus que doublé au cours des 17 dernières années. En 2023 ce salaire passera à 3500 dhs.
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