Les marchés mondiaux étaient en baisse vendredi, digérant une semaine nourrie par plusieurs décisions des banques centrales et les investisseurs craignant que ces politiques monétaires ne pèsent sur la croissance économique mondiale.
Les Bourses européennes enchaînent leur cinquième séance consécutive de baisse et se dirigent vers leur pire semaine depuis mi-mars. Vers 07H45 GMT, Paris cédait 0,81%, Londres 0,68%, Francfort 1,04% et Milan 1,02%.
En Asie, Hong Kong reculait alors que les banques centrales mondiales durcissent le ton et la Bourse de Tokyo a terminé en nette baisse (-1,45%), gagnée par les prises de bénéfices avant le weekend.
Par ailleurs, l’inflation au Japon a légèrement décéléré en mai (+3,2% sur un an hors produits frais), selon des données du gouvernement nippon publiées vendredi. Le consensus d’analystes sondés par Bloomberg s’attendait toutefois à un ralentissement plus important, à +3,1%, après +3,4% en avril.
Les investisseurs attendent aujourd’hui une série d’indicateurs pour la France, l’Allemagne, la zone euro et les Etats-Unis.
L’économie française a enregistré en juin « sa plus forte contraction » en 28 mois, pénalisée par un repli de l’activité dans les services tandis que le secteur manufacturier a poursuivi sa contraction, selon l’indice PMI provisoire publié vendredi par l’agence S&P Global.
L’indice Flash composite, qui mesure l’activité du secteur privé, s’est établi à 47,3 en juin, contre une valeur révisée en légère baisse à 51,2 en mai, atteignant un point bas depuis février 2021. Une valeur supérieure à 50 est synonyme d’expansion, tandis qu’une valeur inférieure à ce seuil est synonyme de contraction.
Durcissement de ton des banques centrales
Du côté des banques centrales, le patron de la Fed, Jerome Powell, a averti mercredi devant une commission du Congrès américain que le relèvement des taux d’intérêt, mis en pause mi-juin, était encore d’actualité afin de juguler l’inflation.
En Europe, le président de la Banque fédérale d’Allemagne Joachim Nagel a redit jeudi qu’il ne pensait pas que le taux directeur actuel de la Banque centrale européenne (BCE) « soit encore à un niveau assez élevé ».
Le même jour, les investisseurs ont été surpris par les annonces de fortes hausses des taux de la Banque d’Angleterre (BoE) de 50 points de base alors que les analystes s’attendaient à une hausse de 25 points de base.
Par ailleurs, la banque centrale turque, a fortement remonté son taux directeur, le passant de 8,5% à 15%, et les analystes estiment qu’un niveau encore plus haut est nécessaire.
« Les investisseurs commencent à craindre qu’une éventuelle récession ne devienne un effet secondaire nécessaire pour ramener l’inflation autour de l’objectif cible des 2% », estime Michael Hewson de CMC Markets. (Avec AFP)