C’est un échec pour Pékin. Les deux sujets que la Chine voulait éviter de voir émerger lors de l’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui se tient – par visioconférence – à partir de ce lundi 18 mai seront au centre des débats : le lancement d’une enquête indépendante sur le Covid-19 et la place à accorder à Taïwan au sein de cette organisation qui se veut mondiale.
Attaquée quotidiennement par les Etats-Unis qui l’accusent de mentir tant sur l’origine du virus que sur l’ampleur de la crise sanitaire en Chine, Pékin va donc se retrouver sur la défensive. Un échec pour sa diplomatie qui, depuis fin février, insiste, au contraire, sur sa maîtrise de la pandémie et l’aide que le pays apporte au reste du monde pour essayer de contenir celle-ci. Le président Xi Jinping devrait prendre la parole au cours de cette assemblée annuelle.
Ce ne sont pas les Etats-Unis, peu enclins au multilatéralisme, qui sont à l’offensive sur une enquête indépendante sur le virus, mais l’Australie. Selon la presse australienne, 62 pays soutiendraient sa motion réclamant que l’OMS lance « aussi tôt que cela est approprié » une évaluation « impartiale, indépendante et complète » de la réponse internationale à la pandémie. Une formulation que soutiendraient les Européens et qui serait donc plus large et moins accusatrice que l’enquête initialement prévue par l’Australie sur l’origine du virus. Outre l’Union européenne et l’Australie, des pays aussi différents que le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Inde, la Russie, la Turquie, l’Ukraine, le Brésil, l’Indonésie et le Japon l’auraient approuvée.
Face à ce texte, la Chine est mal à l’aise. S’il refuse obstinément d’être mis en accusation, ce pays, qui affirme soutenir le multilatéralisme, ne peut balayer d’un revers de main une enquête de l’OMS, une organisation dont il ne cesse de chanter les louanges. (Avec Le Monde)