Que réussisse la Commission Spéciale en charge du nouveau Modèle de Développement, autant que réussisse la communication autour de la Commission Spéciale pour le Développement.
Nous l’avions promis, nous nous y étions engagés: nous allions arrêter de vitupérer, le temps que la Commission Spéciale pour le Modèle de Développement , vienne à fin juin livrer ses propositions pour le changement.
Nous nous devons donc l’exigence de réserve contre toute parole zélée, pour ne pas « spoiler » ce que les 35, eux seuls, commencent à entrevoir par la perspective d’experts privilégiés. Nous avons promis de laisser la CSMD, accomplir son don prométhéen.
Néanmoins, néanmoins, nous parviennent par ci et par là, par rythmes erratiques, diverses articles de presse venant à peu près rendre compte, de quelques unes des activités de cette commission hautement spécifique.
Nous sommes au même lieu, surtout happés, interrogés et interloqués, par les photos prises, et transmises, autour des activités de tous, ou de certains membres de cette commission, en activité.
A lire les articles, nous retrouvons le goût du déjà vu, connu et combattu, mais gardons confiance dans la possible mue. Par contre, à voir photos et images, nous commençons néanmoins à nous méfier du plausible et tant souhaité remue-ménage, et on repart refaire l’étalage, du trublion de nos suspicions.
Et si la réussite du travail de la commission passait par la réussite de sa commission de communication ?
En professionnels reconnus, ses membres-de la commission communication ont la pleine conscience de la sensibilité de leur mission ardue. Mais ont-ils conscience que leur mission ne revient pas tant à faire ce qu’il y’a à faire, en domaines de communication, autant que ne réside plutôt leur mission dans la construction progressive d’un partage de croyances, dans les divers possibles de ce nouveau modèle de développement ? N’est-ce finalement pas cela que nous tous recherchions ? Ou alors, à quoi sert cette commission de la communication ?
La force communicative d’un corpus de communication déploie en lui sa fonction phatique qui, par sa charge sémantique, entrainera l’énonciation de l’attention à l’adhésion, de la connivence à la conjonction. Sans cohérence sémantique sur l’ensemble du corpus, l’attention ne portera pas, et rien de l’adhésion ne s’emportera.
La mise en place de cette commission pour le développement fait foi de miracle pour certains, qui voient en elle l’accomplissement de nouveaux destins.
Nous nous serions attendus à ce que la communication, si tant elle existe, soit coextensive à la foi portée en cette optative consécration .
Car en fin de l’histoire et elle est bien là l’histoire, les programmes ne valent que ce que valent ceux qui les exécutent.
Sans l’aide de mots et de photos, bien à propos, les exécuteurs finiront, à nouveau et très vite, par sommer le programme de la Commission, d’une funeste et tout aussi rapide exécution.
Par Soraya Kettani, présidente FOMAGOV, chercheur, analyste en com politique et publique