Après plusieurs exercices de décélération de la croissance de son encours bancaire, BMCI semble poursuivre l’accélération entamée depuis 2019, parvenant même à son meilleur taux de croissance annuel de l’encours bancaire en 2022, suivi d’une amélioration de 0,8% au T1-2023. Avec ce sursaut commercial de BMCI, un redressement des profits est-il encore possible ? La réponse avec Valoris Securities qui analyse l’opportunité d’investissement dans le titre.
Après plusieurs exercices de décélération de la croissance de son encours bancaire, la filiale de PNB Paribas semble poursuivre l’accélération entamée depuis 2019 (freinée temporairement en période de COVID-19), parvenant même à son meilleur taux de croissance annuel de l’encours bancaire en 2022, suivi d’une amélioration de 0,8% au T1-2023.
Ainsi, l’encours des crédits a grimpé de 7,5%, à 45,7 Mds de DH dépassant même le rythme de progression de l’encours agrégé des banques cotées (de +6,6% pour 2022), parvenant par la même occasion à stabiliser sa part de marché dans l’ensemble des crédits bancaires nationaux à 4,32%, pour la première fois depuis 7 ans.
Cette performance a été confirmée par les récentes publications, qui témoignent d’une bonification de l’encours bancaire entre décembre 2022 et mars 2023 de +0,8% à 44,9 Mds de DH, contre une baisse sectorielle de l’encours bancaire de 2% sur la même période, selon BAM.
Ceci dit, ce sursaut commercial de BMCI (avec un renforcement du portefeuille des crédits de trésorerie et de consommation (+21% à 18,1 Mds de DH en 2022) a été accompagné d’une modification de la structure des crédits de la banque, en parallèle à une contraction continue de la marge d’intermédiation bancaire, un renforcement du taux de provisionnement et une marge impactée par les charges de transformation.
La collecte s’est également améliorée avec une hausse des dépôts de 3,5% à 43,1 Mds de DH en 2022, tirée principalement par la croissance des dépôts rémunérés de 17,1% à 12,1 Mds de DH. Cette tendance d’amélioration de la collecte s’est poursuivie au T1-2023, matérialisée par une progression des dépôts de +3,1% sur 3 mois seulement.
A cet effet, la part des ressources non rémunérées dans la structure des dépôts s’est réduite à 71,8% en 2022 (Vs. 75,1% en 2021), en parallèle à une légère baisse de la PDM des dépôts de la BMCI de 9 pts à 4,05% des dépôts bancaires au Maroc en 2022.
Dans ces conditions, le taux de transformation s’accentue de 4 pts à 103,4% en 2022 contre une moyenne de 93,5% pour le secteur coté, avant de s’alléger au T1-2023 à 101%.
Ceci dit, et sur la base des comptes sociaux, le PNB de la banque ne s’est apprécié que légèrement en 2022 (+ 1,5% à 2.934,7 MDH,) et au T1-2023 (+3,8% à 694,9 MDH).
La société de bourse, Valoris Securities, qui a consacré une note de recherche portant sur le titre « BMCI », avec un cours cible à 523 DH/Action analyse les facteurs d’un possible redressement des profits de la banque lors des prochains exercices.
Sur la base des comptes sociaux, le coefficient d’exploitation en 2022 a atteint 67,1% (vs. 67,9% en 2021), soit à un niveau nettement supérieur à son niveau moyen entre 2009 et 2019 de 49,8%, qui s’est même apprécié de 3,9 pts au T1-2023 (par rapport au niveau du T1-2022), rappelle la société de bourse.
Cet écart significatif du poids des charges d’exploitation malgré la relance de la croissance du PNB de la banque depuis 3 ans s’explique essentiellement par les charges engagées pour la transformation et mutation digitale de la banque.
Pour rappel, BMCI s’est investie dans un processus de refonte de son core banking system à travers la modernisation de son infrastructure informatique. De ce fait, nous constatons une forte appréciation des charges externes lors des deux derniers exercices à 841,6 MDH en 2022 et 853 MDH en 2021, contre une moyenne de 450 MDH entre 2011 et 2019.
Un effort de provisionnement soutenu malgré un taux de provisionnement supérieur à 82%
En 2022, le taux de provisionnement des créances en souffrance s’est à nouveau amélioré pour atteindre 82,7% des créances en souffrance bruts (Vs. 82,2% en 2021). La filiale de BNP Paribas s’approprie ainsi le meilleur taux de couverture des créances en souffrance parmi les banques cotées, à un niveau supérieur à la moyenne de l’ensemble des banques cotées de 14,7 pts en 2022.
Le maintien de ce taux à un niveau supérieur à 82% traduit la prudence de la banque vis-à-vis de son risque Clients, nettement plus prononcée que ses confrères cotés, mais pénalise le niveau de rentabilité de la banque, estime Valoris Securities.
En effet, le coût du risque représente près de 0,69% de l’encours brut en 2022, en amélioration par rapport au niveau de 2021 de 1,13%, mais légèrement supérieur à la moyenne des diverses banques cotées (0,67%).
D’ailleurs, les récentes publications du T1-2023, confirment l’allègement continu de la charge de risque au niveau des comptes sociaux, puisqu’on assiste à une contraction des dotations aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables de 10,1% à 200,7 MDH.
Ceci dit, la marge d’intermédiation bancaire après coût du risque s’est améliorée en 2022 à 3,99% (Vs. 3,69% en 2021 et 3,67% en 2020), sans pour autant revenir à son niveau avant crise (4,18% en 2019).
Des indicateurs de risque en amélioration significative
La filiale de BNP Paribas a poursuivi l’allègement du solde net des créances en souffrance sur ses comptes sociaux à 1.197 MDH, en baisse de 1,3% par rapport à 2021 et de 8,4% par rapport à 2020.
En effet, la banque a poursuivi l’allègement de sa part de marché en termes de créances en souffrance, constatée tout au long des derniers exercices : 6,9% des créances en souffrance du secteur bancaire coté en 2022 (Vs. 7,1% en 2021 et 8,5% en 2020), parvenant ainsi pour la première fois depuis des années, à détenir une PDM des créances en souffrance, inférieure à celle de son encours nets des crédits sur la clientèle.
Cet allègement a bénéficié de deux principaux éléments. D’abord un rythme de progression des créances en souffrance brut (avant provisionnement) de +1,8%, inférieur au rythme de croissance de l’encours brut de +7,5%; Ensuite, une augmentation du taux de provisionnement de 0,54 pt à 82,7% (Vs. 82,2% en 2020).
L’ensemble de ces éléments ont conduit à l’enregistrement d’un coût de risque en pourcentage de l’encours brut en baisse de 441 pbs à 0,69% (Vs. 1,13% en 2021) soit la deuxième meilleure amélioration du coût de risque parmi les banques cotées. Ce niveau demeure largement inférieur à la moyenne de 0,97% entre 2018 et 2021.
La rentabilité en social nettement impactée
En 2022, malgré la légère hausse du PNB, le résultat net affiche une dégradation significative de 53% à 244,3 MDH, ramenant ainsi le ROE à son plus bas niveau depuis 2016 à 3,3%.
Outre, à la suite des éléments cités précédemment (hausse du coefficient d’exploitation et le maintien d’un taux de provisionnement élevé), le résultat net de l’année 2022 a été impacté aussi par la non récurrence d’une plus value sur cession de 465,7 MDH enregistrée en 2021 (OPCI Cleo Pierre).
Au T1-2023, la profitabilité s’est redressée au niveau des comptes sociaux (hausse du RN de 33,1% à 24,4 MDH), profitant des retombées de l’amélioration progressive de l’activité sur le RBE de la banque, en parallèle à l’allègement de la charge de risque.
Valoris Securities relève des réalisations en consolidé, en contraste avec les réalisations en social en 2022, qui semblent s’ajuster à partir du T1-2023. En effet, au niveau des comptes consolidés la filiale de BNP Paribas a marqué une hausse du RNPG de 17,8% à 228,6 MDH en 2022, tandis qu’en comptes sociaux, le résultat net de l’exercice s’est replié de 53,1% à 244,3 MDH.
La différence des réalisations entre le résultat net social et le RNPG provient selon Valoris et en premier lieu, du traitement comptable différent de la plus-value de cession des agences BMCI au profit de l’OPCI Cleo-Pierre en 2021, contribuant principalement à la baisse du résultat net social (non récurrence de la plus-value), en parallèle à une hausse du RNPG en 2022. Ensuite, d’une baisse des dotations aux amortissements et aux provisions des immobilisations incorporelles et corporelles au niveau des comptes consolidés de 4,1%, en parallèle à une hausse au niveau des comptes sociaux de +4,3% ; Et enfin, de l’accentuation de la charge de risque en social de +30,4% à 421,5 MDH, en parallèle à un allègement du coût du risque en consolidé de 2,4% à 561,6 MDH.
Il convient de signaler que les deux résultats semblent de mieux en mieux s’aligner à partir de 2023, puisqu’on assiste à une hausse du RN consolidé (+7,1 MDH supplémentaires au T1-2023, par rapport au T1-2022) proche de celle du résultat net social (+6 MDH supplémentaires au T1-2023, par rapport au T1-2022).
L’analyse de Valoris Securities
Malgré plusieurs évènements exceptionnels (cession de l’OPCI Cleo et de la filiale de gestion d’actifs) pour la société de bourse estime que la valeur BMCI représente une bonne opportunité d’investissement actuellement, compte tenu de plusieurs éléments notamment, une marge d’intermédiation bancaire, nette du coût du risque, très résiliente.
Selon Valoris Securities, en dépit de la concurrence entre banques à la suite d’un niveau de distribution de crédits post- covid19 à un rythme relativement modéré, BMCI continue de bénéficier de la meilleure marge d’intermédiation bancaire du secteur coté à 4,68%, loin devant CDM à 4,2% et Attijariwafa bank à 3,9% en 2022, qui s’est même maintenue au T1-2023 malgré le renchérissement du coût des ressources après les récentes hausse des taux de BAM.
Malgré son niveau plus élevé que celui des confrères, cette marge devrait se maintenir, voire même s’améliorer grâce à la poursuite de l’élan constatée sur les crédits à la consommation, soutient la société de bourse.
En 2022, BMCI a distribué plus de crédits à la consommation que le secteur (taux de croissance de +6% pour BMCI, contre +4% pour le secteur selon BAM). Cette tendance s’est poursuivie au T1-2023, avec une croissance de ce type de crédits +3,6%, dépassant ainsi le rythme de hausse des créances sur la clientèle durant la même période de +0,8%.
Compte tenu des taux débiteurs élevés des crédits à la consommation (6,40% au T4-2022, selon l’enquête de BAM) par rapport au taux débiteur global (4,5% sur la même période), le renforcement sur ce segment devrait améliorer la marge, à condition que le risque y afférent soit maitrisés.
Autre élément sur lequel Valoris Securities base son appréciation du titre est le redressement de la distribution des crédits à l’équipement. En effet, après avoir clôturé 2021 sur un repli de l’encours de crédits à l’équipement de -16,7%, la banque a marqué une croissance de l’encours de ce type de crédit de 5,7% en 2022, montrant ainsi l’aboutissement de la banque à bien se positionner pour profiter de la croissance des crédits à l’équipement dans un contexte de redressement de l’investissement post-covid.
Ceci s’est confirmé dès le début de cette année, puisque ce type de crédit a bénéficié d’une amélioration de l’encours de +2,9% sur les 3 premiers mois de 2023.
Il est à noter que l’encours de crédits à l’équipement de BMCI se maintient à son plus bas niveau en pourcentage de l’encours total de la banque à 16,3% contre une moyenne de 20,8% entre 2010 et 2019.
BMCI représente une bonne opportunité d’investissement en raison également de la baisse des créances en souffrance et du taux de provisionnement élevé. Sur la base des données financières publiées, BMCI est la seule banque à enregistrer une baisse de l’encours des créances en souffrance en 2022 par rapport à 2019 de -7,1% contre une hausse pour le secteur coté de 32,1%.
En parallèle, le taux de provisionnement de BMCI s’est apprécié sur cette période de 2,5 pt à 82,7%, soit à son plus haut sur les six derniers exercices.
A la suite des efforts menés par la banque en termes de provisionnement lors des derniers exercices, Valoris Securities relève que la part de marché de la banque en termes de créances en souffrance est dorénavant en-dessous de son poids en termes d’encours bancaire.
Compte tenu de la nouvelle configuration des créances en souffrance de BMCI, la société de bourse soutient que la banque ne devrait plus avoir à sur-renforcer ses provisions (comme en témoigne l’allégement constaté en 2022 par rapport à 2021 avec une hausse limitée à 0,5 pt), ce qui devrait se refléter par une stabilisation de son taux de provisionnement lors des prochains exercices, voire même son allègement en cas de dénouement positif des dossiers en litige.
Par ailleurs, la note de Valoris Securities rappelle qu’à fin 2021, la banque affiche un taux de transformation de ses dépôts Clientèles en crédit Clientèles de 103,4%, en hausse de 4,1 pts, qui s’est amélioré au T1-2023 à 101%.
En cas d’absence d’un allègement de ce ratio par un renforcement des dépôts clientèles du réseau de la banque en 2023, la banque serait amené soit à se financer par d’autres voies (interbancaires, Titre émis…) entrainant une hausse de son coût moyen des ressources, et par conséquence à réduire sa marge d’intermédiation bancaire ; soit à ralentir la cadence de distribution des crédits, ce qui permettrait de maintenir la marge d’intermédiation bancaire mais impacterait le rythme de croissance des revenus.
D’ailleurs, Valoris Securities constate une perte de part de marché en termes de collecte des dépôts depuis 5 ans, ce qui renforcerait encore plus la pression sur le coût des ressources, à moins que la récente politique menée par la banque, en termes d’innovation et de digitalisation puisse apporter ses fruits.
Pour rappel, la banque a annoncé le lancement de deux nouveaux produits d’épargne (Patrimoine Optimis Multisupport & Allianz Selektissimo Kapital), ainsi que l’émissions de nouveaux moyens de paiement innovant (Bracelet Contactless Woop, Carte Visa Biométrique…), ce qui devrait théoriquement insuffler une nouvelle dynamique quant à l’évolution de la collecte des dépôts.
Quant à la session de BMCI Asset Management et l’impact prévu sur les réalisations consolidées, la banque avait annoncé le 17 février 2023 la cession de sa filiale de gestion d‘actifs « BMCI Asset Management » à CIH Bank pour un montant de 70 MDH.
La société de gestion gérait 40 OPCVM avec un total actif sous gestion d’un montant de 7,966 Mds de DH, selon le communiqué de l’opération.
Cette opération ne devrait pas impacter significativement les réalisations consolidées de la banque, puisque la filiale de gestion d’actifs ne représente que moins de 2% du résultat net consolidé (1,8% en 2022), soutient Valoris Securities.
Concernant le Ratio réglementaire et la capacité de distribution des dividendes, il est à rappeler que BMCI dispose d’un ratio Tier 1 de 11,05%, tandis que le ratio de solvabilité s’élève à 13,67%.
Le niveau de ces deux ratios supérieurs aux contraintes réglementaires de BAM (Ratio Tier 1 de 9% et un ratio min de solvabilité de 12%) permettraient à la banque de rémunérer ses actionnaires sans impacter sa solidité.
En parallèle, l’atteinte d’allègement anticipée du rythme de provisionnement des créances en souffrance devrait permettre à la banque de disposer de levier supplémentaire quant à la poursuite de l’amélioration de sa capacité bénéficiaire, et par ricochet ses fonds propres.
Dans sa note de recherche, Valoris Securities soulève la question de l’accélération du poids des crédits à la trésorerie, pouvant peser sur le coût du risque. En effet, le poids des crédits de trésorerie sur l’encours total de crédits à l’économie s’est accentué depuis l’éclatement de la crise sanitaire, avec l’octroi de crédits de trésorerie garantis par Tamwilcom. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie représentent 24,9% à fin décembre 2022 contre 20,7% à fin décembre 2019.
La filiale de BNP Paribas a su en tirer profit, en enregistrant une hausse de l’encours de crédits de trésorerie de 70,8% entre 2019 et 2022. Ce type de crédit pèse pour près de 39,6% de l’encours total de la banque à fin décembre 2022.
L’analyse en profondeur permet de constater que la banque a gagné 7,1% de la hausse de l’encours de crédits de trésorerie du marché entre fin 2019 et fin 2022, soit plus que sa part de marché totale, selon la société de bourse.
Ceci dit, le renforcement de la part des crédits de trésorerie devrait peser sur la marge d’intermédiation bancaire de la banque étant donné que le rendement de crédits de trésorerie est le moins important par rapport aux autres types de crédit.
En parallèle, il est rappelé que ce type de crédit est octroyé généralement aux entreprises en difficultés de trésorerie, afin de financer leur cycle d’exploitation, renforçant ainsi le risque de contrepartie d’une bonne partie de ces contractants par rapport aux autres types de crédit.
Un des points qui renforcent l’opportunité d’investissement est que la banque a lancé sa stratégie de développement 2022-2025, mettant la finance durable au centre de ses priorités, avec trois axes d’intervention clés : la transition énergétique, l’entrepreneuriat à impact positif et l’inclusion financière.
Dans ce sens, un nouveau type de financement a été lancé pour les entreprises socialement responsables, dénommé «Sustainability Linked Loan» qui permet à ces entreprises de bénéficier d’un allègement du coût de financement, en fonction de leur niveau de maturité sur les aspects Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance, renforçant l’ambition de la BMCI à devenir le leader marocain de la finance durable.
Selon Valoris Securities, l’engagement de la banque dans ce type de financement, lui permettrait de répondre à la demande croissante sur ce dernier, étant donné que l’économie marocaine devrait devenir plus sensible aux questions ESG à l’image des benchmark à l’international.
De plus, les entreprises qui adoptent des pratiques durables et respectueuses de l’environnement sont souvent perçues comme plus responsables et mieux gérées, comme confirmé dans la théorie par l’impact positif significatif de l’adoption des critères ESG sur la performance financière, et par conséquent sur la solvabilité de ces sociétés, et leur capacité au remboursement de leurs échéances.
Enfin, la banque en gagnerait aussi en image de marque, ce qui lui permettrait de gagner un avantage concurrentiel sur ce segment.
Au final, la transition vers une économie verte est une tendance majeure des marchés financiers. En tant que telle, l’engagement de la BMCI dans la finance verte est susceptible de la rendre plus attractive pour les investisseurs souhaitant investir dans des entreprises durables et soucieuses de l’environnement, étant donné que la valeur est intégré dans l’indice MASI.ESG.
Valorisation du titre BMCI
En date du 28 juin 2023, le titre BMCI cote à un cours de 458 DH, enregistrant ainsi une performance Y-t-D de 29,2%, s’adjugeant par ricochet la 6ème meilleure performance parmi les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca depuis le début de l’année.
Afin de mesurer le potentiel de croissance disponible de la valeur, Valoris Securities s’est basée sur la méthode de l’excess equity.
Son évaluation intègre plusieurs hypothèses opérationnelles pour les comptes sociaux de la BMCI :
- Un taux de croissance économique de 2,6% en 2023 et de 3,5% en 2024, suivi d’une croissance moyenne de 3% entre 2025 et 2027 ;
- Un retour du poids du financement du secteur bancaire sur l’économie à 84% à horizon 2027 ;
- Maintien de la part de marché de BMCI, en termes de collecte de dépôts et de distribution des crédits ;
- Renforcement de la part des ressources non rémunérées dans le total des ressources à 75% à horizon 2027 ;
- Un taux de contentieux brut de 13,9%, à horizon 2026 ;
- Un retour du coefficient d’exploitation à 64% en 2023, suivi d’une amélioration à 55% à horizon 2026 ;
- Un taux de provisionnement à 82,1% à horizon 2026 ;
- Amélioration de la marge d’intermédiation bancaire à 4,74% en 2023, suivie d’une appréciation à 4,93% à horizon 2026 ;
- Maintien du coût du risque inchangé sur la période 2023-2026.
Paramètres de valorisation :
Taux d’actualisation de : 10,6% Taux de croissance à l’infini : 1,5%
Compte tenu de tous ces éléments la valorisation ressort à 523 DH / action, d’où la recommandation de Valoris Securities d’acheter le titre, compte tenu de son cours au 28 juin 2023.
A noter que parmi les risques et facteurs de sensibilité pouvant peser sur la valorisation : la Baisse du taux sans risque : Impact de -0,5 pt => Cours cible de 553 DH / action ; la hausse de la prime de risque marché : Impact de +0,5 pt => Cours cible de 496 DH / action ; et l’amélioration de la marge d’intermédiation bancaire : Impact de +0,1 pt en 2023 => Cours cible de 563 DH / action