En 2024E, les analystes de CFG Bank anticipent une légère accélération de la croissance économique par rapport à 2023E (+3,2% vs. 2,7%). Une performance qui demeurerait toutefois inférieure à la moyenne tendancielle d’avant crise et tributaire du bon déroulement de la saison des pluies.
L’inflation devrait, rappellent les analystes, poursuivre son orientation baissière et s’établir à 2,4% en 2024E, selon les projections de Bank Al-Maghrib. La poursuite du mouvement baissier de l’inflation, plaiderait en faveur d’un statu quo au niveau de la politique monétaire à court terme. Sur le moyen terme, il n’est pas exclu un retour vers une politique plus accommodante.
En 2024E, le solde budgétaire devrait poursuivre son amélioration tendancielle et s’établir à -4,0% du PIB (vs. -4,5% en 2023), et se rapprocher davantage de son niveau cible de -3,5% du PIB.
En 2024E, nous devrions assister à une consolidation des réserves de changes grâce à une quasi-stabilité de la balance des biens et services et au maintien des transferts des MRE à des niveaux très élevés. Les réserves de changes devraient s’établir à un niveau confortable de 361 Mds de DH, soit environ 5 mois et 6 jours d’importations (versus 5 mois et 16 jours en 2023). Ainsi, des pressions sur la valeur du Dirham ne sont pas envisageables.
Selon le scénario central de CFG Bank, la masse bénéficiaire de l’ensemble des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca devrait s’établir en progression de 21,3% en 2023E. Retraitée des éléments à caractère exceptionnel enregistrés en 2022 et 2023E, la masse bénéficiaire ajustée devrait croître de 11,6% en 2023E.
En 2024E, la masse bénéficiaire devrait, selon les prévisions, s’établir en progression de 10,6%. Retraitée des éléments à caractère exceptionnel, la masse bénéficiaire ajustée devrait croître de 8,1%.
Tenant compte de (i) la nette atténuation de l’inflation depuis le pic enregistré en février 2023, (ii) la bonne concordance entre les anticipations du marché et les taux d’émissions du Trésor sur les maturités à long terme, et (iii) la quasi-stabilisation des besoins nets du Trésor en 2024E par rapport à 2023 et sous réserve du maintien de la même quotité de financements intérieure et extérieure, les taux souverains devraient demeurer stables en 2024E.
Sur la base du taux sans risque actuel de 3,7%, le PER théorique du marché serait de 18x les bénéfices 2024E.
« Selon nos prévisions de croissance de la masse bénéficiaire ajustée, le marché traiterait actuellement à un PER de 16,6x les bénéfices 2024E. Ainsi, si le PER venait à tendre vers son niveau théorique, le marché enregistrerait une progression annuelle de 11% au titre de l’année 2024E », annoncent les analystes. Et d’enchaîner : « Si les taux souverains venaient à se contracter, nous devrions assister à une baisse du earnings yield, une dilatation du PER théorique et donc une progression du marché boursier plus importante que prévue ».