Saad Eddine El Otmani a annoncé le lancement dans les prochains jours d’une réflexion concertée pour l’élaboration et le développement d’une politique nationale intégrée pour l’amélioration de l’environnement des affaires au Maroc.
Le Chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani a présidé ce mardi 23 juin, la 11ème réunion du Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) consacrée au bilan 2019 et à l’approbation du plan d’action 2020.
El Otmani a annoncé qu’en application des instructions royales contenues dans le message adressé aux participants en marge du deuxième congrès international de la Justice organisé à Marrakech, le CNEA travaillera cette année sur l’élaboration et le développement d’une politique nationale intégrée pour l’amélioration de l’environnement des affaires au Maroc.
Dans un esprit de concertation, et pour assurer les chances de succès de ce chantier qui démarre dans les prochains jours, un comité de direction composé des différents départements et acteurs concernés, du public comme du privé, sera mis en place pour en assurer la préparation et le suivi.
Cette réunion a été ponctuée de plusieurs interventions, notamment du Wali de Bank Al Maghrib, du représentant du GPBM, du président de la fédération des chambres de commerce et de services et du secteur privé représenté par Chakib Alj, président de la CGEM sur les perspectives d’amélioration de l’environnement des affaires surtout dans le contexte actuel marqué par les aléas de la crise sanitaire.
Les propositions de la CGEM
« Notre volonté commune, la confiance mutuelle et notre intelligence collective doivent également animer les travaux de ce Comité en faveur de la concrétisation des objectifs que nous nous sommes fixés sur le moyen terme », assure Chakib Alj dans son allocution.
Le président de la CGEM a salué les importantes avancées et réformes réalisées sur le plan légal, notamment les sûretés mobilières, la réforme des CRI… mais il a pointé du doigt certains verrous qui pèsent sur la vie des entreprises et, par conséquent, sur l’économie nationale.
Plus particulièrement, le projet de Loi relatif à l’arbitrage et la médiation conventionnelle qui, dans sa mouture actuelle, ne permet pas de positionner le Maroc parmi les grands pays d’arbitrage ; la modernisation du système judiciaire avec la dématérialisation des tribunaux et une meilleure justice des affaires ; ou encore l’amendement du texte relatif aux entreprises en difficulté.
D’autres freins persistent notamment la multiplicité des acteurs dans le domaine d’appui à l’entreprise essentiellement le financement, les garanties, la mise à niveau et les subventions.
« À ce titre, la CGEM recommande fortement l’agrégation de ces mécanismes en activant le guichet unique 2.0 et la généralisation du système de création d’entreprises par voie électronique dans tous les CRI », explique-t-il.
La crise sanitaire ne fait exacerber les difficultés des entreprises que si le déploiement de certains chantiers n’est pas accéléré, les entreprises notamment les TPE et PME, encore plus affaiblies aujourd’hui par la crise, risquent carrément de mettre la clé sous la porte, soutient le président de la CGEM.
Il cite dans ce sens l’assouplissement du Code du Travail et son adaptation aux réalités du marché, entre autres le droit de grève et l’intégration de l’informel doit être au centre de nos priorités. Il s’agit d’un enjeu majeur pour l’avenir de l’économie de notre pays et se hisse parmi les chantiers prioritaires.
Concernant la commande publique, composante incontournable de l’activité économique, Chakib Alj a appelé à imposer la préférence nationale, quand cela est possible, et à faciliter l’accès des TPE-PME aux marchés de l’État.
Il a également insisté sur la dématérialisation et la mise en place définitive d’un e-gov au profit du citoyen, de l’entreprise et du secteur public.
Pour sa part, le chef de gouvernement a insisté qu’un esprit collaboratif et de concertation va présider aux travaux d’élaboration de ce chantier qui intervient dans un contexte très délicat et pourrait être une opportunité d’accélération de plusieurs réformes prioritaires.