Les investissements directs marocains dans le continent, d’une valeur cumulée de 37 milliards de dirhams entre 2003 et 2017, constituent l’essentiel des IDE sortants du Maroc, avec une part moyenne de 60% des flux sortants totaux.
Ces flux sont adressés principalement aux pays d’Afrique de l’Ouest (avec une part moyenne de 55%), suivis de l’Afrique du Nord, de l’Afrique Centrale (25% et 15% respectivement) et de l’Afrique Australe (5%). C’est ce qui ressort de l’étude sur le thème : « Développement des entreprises marocaines en Afrique : réalité et perspectives » menée par la Direction des études et prévisions financières.
Les investissements directs du Maroc sont présents dans 30 pays d’Afrique. L’Égypte et la Côte-d’Ivoire arrivent en tête des pays récipiendaires des IDE marocains dans la région, avec une part respective de 20% et de 19% des flux en moyenne sur la période 2003-2017, suivis du Mali (13%), et dans une moindre mesure du Burkina-Faso et du Sénégal (7% chacun) et du Gabon (6%).
Les secteurs de la Banque et des Télécommunications ont été les premiers en quête de relais de croissance à l’international. En effet, grâce aux réformes menées par le passé, le Maroc est parvenu à édifier un système financier solide qui a donné naissance à des groupes bancaires compétitifs, capables de s’implanter en Afrique et de contribuer favorablement au financement des économies africaines. Il en est de même pour le secteur des Télécoms, au vu des réformes pionnières engagées par le Maroc dans ce secteur depuis les années 1990.
Ainsi, la répartition sectorielle des investissements marocains en Afrique, au cours de la période 2007-2017, indique une prépondérance des flux portant sur ces secteurs, avec une part de 53% et de 17% respectivement, et dans une moindre mesure, sur l’Industrie (11%) et les Holdings (5%).
Il y a lieu de souligner que la part du secteur de l’Industrie s’est élevée à 5,1% seulement entre 2007 et 2015, alors qu’elle a atteint sur la seule année 2016 près de 53% des flux sortants du Maroc vers le continent, avec près de 2,5 milliards de dirhams qui ont été investis, essentiellement, en Côte-d’Ivoire, au Bénin et au Cameroun.
Cette dynamique est appelée à se poursuivre si on tient compte des accords importants signés récemment et qui devraient générer des flux financiers importants dans les années à venir. Ces projets portent notamment sur la production d’engrais (Gabon, Rwanda, Éthiopie et Nigéria), le Ciment (Côte-d’Ivoire, Ghana et Mali), l’industrie pharmaceutique (Côte-d’Ivoire, Rwanda), le montage de camions (Sénégal) et l’industrie agroalimentaire (Guinée, Bénin, Cameroun, Côte-d’Ivoire, Mauritanie ou Tanzanie).
Sur la base d’une enquête de terrain menée, avec l’aide du cabinet international Bearing Point, auprès d’un échantillon d’entreprises marocaines ayant choisi d’opérer en Afrique, l’étude a permis, également, de cerner les principales motivations à l’origine de ce choix, la place de l’Afrique dans la stratégie de croissance actuelle et future de ces entreprises ainsi que le mode d’insertion emprunté pour y parvenir.
Cette étude, fruit d’un travail collaboratif avec l’Agence Française de Développement (AFD), a été consacrée au passage en revue des développements récents que connait l’Afrique sur le plan économique et social et à la mise en relief des gisements d’opportunités qui en découlent tant pour les firmes étrangères que pour celles relevant du continent.
L’étude a été enrichie de quelques recommandations d’ordre stratégique visant à maximiser les retombées de la présence économique marocaine en Afrique, conformément au schéma de coopération gagnant-gagnant prônée par le Maroc dans ses relations avec les pays partenaires du continent.