Bien que la commercialisation des produits du programme intégré d’appui et de financement des entreprises ait démarré le 4 février, ce n’est que deux semaines plus tard que le programme Intelaka a été présenté aux Walis, aux CRI, aux Chambres professionnelles ainsi qu’aux différentes institutions opérant sur le plan régional. C’est le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec celui des Finances et du GPBM, qui a initié cette rencontre dans l’objectif d’associer tous les acteurs concernés pour relever le challenge.
Il faut dire qu’il va falloir bien plus que l’engagement des banques, du ministère des Finances et de la CCG pour atteindre les objectifs escomptés. Un constat qui a été soulevé par certains acteurs lors de cette rencontre notamment les Chambres professionnelles qui ont regretté le fait qu’elles ne soient pas associées en amont de cette dynamique alors qu’elles sont un acteur incontournable dans l’émergence des TPE et PME.
Le Président de la Fédération des Chambres marocaines de Commerce, d’industrie et de services (FCMCIS), Omar Moro, a regretté, dans son intervention lors de cette rencontre que le Directeur de la Caisse Centrale de Garantie (CCG), Hicham Zanati Serghini, n’ait pas évoqué le rôle que les chambres professionnelles sont amenées à jouer dans la composante accompagnement.
En effet, les Chambres n’ont pas été mentionnées spécifiquement en tant que membre du comité Régional de Coordination de l’Accompagnement (CRCA) qui sera en charge du suivi de ce programme. Ledit comité est présidé par le CRI et composé des représentants de Bank Al-Maghrib, de l’OFPPT, du GPBM, de la CGEM et de la CCG bien qu’il reste ouvert à d’autres partenaires comme précisé par le DG de la CCG y compris les Chambres.
Ce qui n’a pas été au goût des Chambres qui estiment que leur rôle est bien plus important notamment auprès des TPE et PME qu’elles accompagnent sur le terrain.
« Des réformes importantes sont en phase d’être menées au niveau des chambres professionnelles et particulièrement les Chambres de commerce, de l’industrie et de services qui œuvrent dans l’accompagnement des TPE notamment sur le plan de la formation », a-t-il précisé lors de cette rencontre
Pour en savoir plus sur le rôle des Chambres, nous avons contacté Omar Moro qui a souhaité une implication plus dynamique des Chambres, en tant qu’acteur majeur au niveau des régions, dans la réussite de ce projet.
« Dans le cadre de la réforme engagée, les chambres de commerce, de l’industrie et de services jouent un rôle beaucoup plus important notamment auprès des TPE avec qui elles sont très actives. Le cas des marchands ambulants que nous avons accompagnés par la formation ou encore les autoentrepreneurs que nous accompagnons afin de bien les orienter », a souligné O. Moro à d’EcoActu.ma.
Et d’ajouter « les Chambres ont une couverture territoriale. Elles sont présentes sur tout le territoire et au contact des TPE et des porteurs de projets. Leur proximité vis-à-vis de ces derniers constitue une clé de réussite de ce programme. Bien entendu, cela passera par la concertation avec les Walis et les directeurs des CRI ».
D’un autre côté, Omar Moro appelle les banques à accompagner également les jeunes entrepreneurs ayant déjà lancé leur projet notamment durant les 2 à 5 premières années du lancement qui sont les plus critiques pour la survie et le développement d’une entreprise. Mais aussi pour les entreprises en difficultés.
« Ce programme est une opportunité pour les banques afin de rétablir la confiance avec le citoyen et les entrepreneurs », a-t-il martelé.
En effet, le système bancaire marocain est bien verrouillé par une réglementation prudentielle très rigide. Ce qui explique la difficulté d’accès aux financements notamment pour les jeunes entrepreneurs qui manquent de garantie.
Une contrainte qui a été levée dans le cadre du programme Intelaka puisque les banques vont se limiter à l’étude de la viabilité et la pertinence du projet lui-même sans trop s’attarder sur le risque ou les garanties personnelles. C’est d’ailleurs l’une des ruptures par rapport à ce qui a été pratiqué jusqu’à présent.