La Bourse suisse devrait tenter une timide ouverture positive lundi, à quelques heures de l’investiture de Donald Trump comme 47e président des Etats-Unis. Ses annonces fracassantes, notamment de relever les taxes douanières, vont mettre les investisseurs en alerte ces prochains temps.
A midi précise, heure de Washington (18h00 en Suisse), le 47e président de la première puissance mondiale débutera son second mandat, succédant au démocrate Joe Biden. Dès ce lundi, le républicain a annoncé un déferlement de décrets, notamment pour endiguer ce qu’il qualifie d' »invasion » de migrants sans papiers.
L’entrée en fonction du milliardaire marque « un tournant majeur après une victoire électorale inattendue. Son investiture mettra l’accent sur l’unité, mais les analystes restent sceptiques quant à sa capacité à dépasser ses positions polarisantes et à traduire cette ambition en actions concrètes », a averti Jon Plassard.
Selon l’expert de Mirabaud Banque, « les premiers jours de sa présidence s’annoncent chargés, avec des promesses audacieuses sur l’immigration, les taxes, l’énergie et la politique étrangère, mais de nombreuses initiatives pourraient être entravées par des contraintes légales, le Congrès et des défis juridiques ».
Dans ce contexte marqué par de nombreuses incertitudes, les indices européens devraient ouvrir en légère hausse ce matin, a estimé M. Plassard. Selon ce dernier, « la volatilité pourrait cependant monter d’un cran à partir de demain, lorsque le 47e président américain aura commencé à signer ses premiers décrets qui pourraient notamment concerner le Vieux continent ».
Vers 08h08, l’indice vedette SMI de la Bourse suisse s’apprêtait à démarrer la séance en hausse de 0,03% à 11’993,33 points, après avoir clôturé vendredi en progression de 0,40%, selon les indications avant-Bourse compilées par la banque Julius Bär.
La majorité des valeurs vedettes était dans le rouge, à l’exception notable de Richemont (+1,0%). Les analystes de Barclays ont relevé l’objectif de cours et confirmé la recommandation à « overweight » du géant du luxe. Le groupe genevois a déjoué tous les pronostics jeudi en annonçant des recettes en nette hausse au troisième trimestre de son exercice décalé 2024/25, clos fin décembre. Les ventes ont augmenté de 10% avec et hors effets de change, pour atteindre 6,15 milliards d’euros.
SGS (stable) a annoncé l’acquisition de l’américain RTI Laboratories, spécialisé dans les études environnementales et les tests de matériaux. Aucun détail financier n’a été dévoilé.
En l’absence d’autres annonces d’entreprises, le reste des « blue chips » reculait, les poids lourds Nestlé, Novartis et Roche (tous les trois -0,4%) n’échappant pas à la tendance.
Hors SMI, Schindler, qui s’est trouvé un nouveau président à temps partiel pour son conseil d’administration cédait tout juste 0,05%.
Le marché élargi était un peu plus animé, avec Belimo (+4,5%) qui était recherché. Le spécialiste des servomoteurs et clapets d’aération a enregistré une solide hausse du chiffre d’affaires l’année dernière, notamment dans la région Amériques, dépassant les prévisions du marché. L’entreprise de Hinwil a vu se recettes augmenter l’année dernière de 9,9%, ou de 13,1% hors effets de changes, à 943,9 millions de francs suisses.