Les enseignants de l’enseignement supérieur ont boycotté la première rencontre pédagogique Nationale sur le Bachelor et accusent le ministère d’aller trop vite dans la réforme pédagogique. Retrouvez la réaction du ministère de tutelle Said Amzazi.
La première rencontre pédagogique Nationale sous le thème : « Le Bachlor : une université renouvelée pour un étudiant plus épanoui, acteur de son apprentissage et de son cursus » s’est tenue ce samedi 8 février présidée par Saaïd Amzazi, ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et par Driss Ouaouicha, ministre Délégué chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Cette rencontre fait écho aux orientations de la feuille de route tracées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans son discours du 20 août 2018, pour favoriser l’adéquation des formations avec les besoins du marché de l’emploi et l’intégration des diplômés dans la vie active.
Elle vient aussi en application des dispositions de plusieurs articles de la loi-cadre N° 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, stipulant la nécessité d’adopter un système pédagogique répondant aux exigences du développement national et ouvert aux expériences internationales.
Toutefois, cette rencontre a été marquée par une manifestation du syndicat national de l’enseignement supérieur au Maroc (SNESUP-Maroc) sur le lieu de la rencontre. L’appel à manifestation a été lancé le 5 février pour dénoncer une entrée en vigueur trop rapide de la réforme, une réduction des durées de formation dans le cadre du programme « Bachelor », un changement du rôle principal des enseignants chercheurs dans le processus de réforme, le non respect du ministère de ses engagements envers le syndicat…
Le syndicat a appelé à la mobilisation des enseignants et au boycott de cette première étape dans une série de rencontres de concertations et d’échanges entre tous les acteurs concernés.
Said Amzazi n’a pas manqué de clarifier la position du ministère vis-à-vis de ce mouvement de contestation.
« Nous respectons la position du Snesup et du Smasup qui sont dans leur rôle et nous sommes dans le nôtre. Le syndicat revendique une approche globale et c’est parfaitement notre approche sauf qu’aujourd’hui nous communiquons davantage sur la réforme pédagogique. Ce qu’il faut savoir c’est que le statut de l’enseignant chercheur est en cours d’élaboration. Que le chantier de la loi 01-00 est déjà ouvert. D’ailleurs la loi-cadre 57-17 nous impose d’amender cette loi. Sans oublier que le dossier revendicatif est également en cours de traitement », a précisé le ministre.
Dans ce sillage, S. Amzazi a rappelé aux manifestants la signature par le ministre délégué le 27 décembre du décret de grade exceptionnel relatif aux Professeurs de l’enseignement supérieur grade C. A noter qu’arriver ce stade, les enseignants n’ont plus le droit à la promotion ni à l’augmentation de salaire. C’est pour répondre à cette revendication des enseignants que le ministère a élaboré ledit décret actuellement au Secrétariat général du gouvernement.
Aussi le département d’Amzazi a-t-il préparé le décret pour l’élucidation définitive des problèmes des doctorats français ainsi que d’autres chantiers sur lesquels il travaille en collaboration avec les partenaires sociaux.
Quant au rythme de la réforme pédagogique que les partenaires sociaux jugent de trop rapide, S. Amzazi a répondu qu’il n’y a pas lieu de retarder la réforme étant donné que l’échéance 2020 s’approche à grand pas. « C’est pourquoi il est impératif d’activer la cadence de la réforme pour être dans les délais », ajoute le ministre.
Il faut dire que l’enjeu est de taille pour réussir cette énième réforme, pour réconcilier les Marocains avec l’école et l’université marocaine et pour faire de l’enseignement supérieur un réel pont entre l’enseignement secondaire et le monde du travail. La réforme vise également à favoriser l’adéquation des formations avec les besoins du marché de l’emploi et l’intégration des diplômés dans la vie active.
« Notre objectif est d’améliorer la transition secondaire-supérieur, donner à l’étudiant l’envie de venir à l’université et de pouvoir réussir son parcours universitaire et améliorer le profil de l’étudiant pour garantir son employabilité », a conclu S. Amzazi.
Cela dit, cette première rencontre est préliminaire à caractère technique qui sera suivie par une rencontre nationale à laquelle seront conviés partenaires sociaux et acteurs du système et qui permettra d’asseoir les fondements du système du Bachelor.