Près de 20.000 TPME ont dû déclarer faillite en 2021. L’année suivante fut plus dure sachant que 25.000 y ont fermé leurs portes sans oublier que 250.000 TPE sont toujours menacées de faillites à cause des effets de la crise liée à la pandémie dont cette catégorie d’entreprises, pourtant la plus majoritaire dans le pays, peine à se relever.
Le communiqué ci-dessus publié par la confédération des TPME fait suite aux différents dysfonctionnements qui n’ont eu de cesse de peser lourdement sur l’écosystème des TPE surtout en ce qui concerne l’état réel des TPE-PME et des autoentrepreneurs.
Force est de constater que nombreuses sont les entreprises, notamment les TPE, qui ont fait faillite et continuent de mettre les clés sous la porte.
Près de 20.000 ont dû déclarer faillite en 2021. L’année suivante fut plus dure sachant que 25.000 y ont fermé leurs portes sans oublier que 250.000 TPE sont toujours menacées de faillites à cause des effets de la crise liée à la pandémie dont cette catégorie d’entreprises, pourtant la plus majoritaire dans le pays, peine à se relever.
A cela s’ajoutent la sècheresse, l’inflation et l’augmentation des prix du gasoil, des matières premières et des produits alimentaires. Une conjonction périlleuse qui menace la survie de ces entreprises.
« Dans une telle conjoncture, l’augmentation de l’IS et le manque d’accompagnement du gouvernement ne peuvent qu’empirer la situation. Il est étonnant de constater l’absence du ministère de tutelle et des organismes de l’État qui se sont tournés vers le patronat dès l’arrivée de ce gouvernement alors qu’il leur incombe d’accompagner avec plus d’attention les TPE-PME et les Auto-entrepreneurs », déplore la confédération. Par ailleurs, elle constate avec étonnement la querelle des chiffres relatifs aux TPME au Maroc qu’elle avait signalée il y a longtemps.
Nous récusons fermement les données publiées par les bureaux privés ou associations qui, de notre point de vue sont contre les intérêts des TPE spécialement et ne correspondent à aucune réalité. Prenons l’exemple des données publiées par l’association observatoire de la TPME qui sont erronées et qui ne reflètent nullement la réalité.
« Pour définir la TPE marocaine l’approche entamée par l’observatoire est loin d’être réaliste puisque cette association s’est basée sur des benchmarks de plusieurs pays qui sont loin d’avoir les mêmes caractéristiques que le Maroc. Ce qui nous a donné des micro-entreprises avec des millions dirhams de chiffres d’affaires. Ceci est très loin de notre réalité et la même chose pour notre TPE marocaine vis-à-vis des TPE des autres pays développés », annonce la même source.
L’OMTMPE défini la TPE suivant un chiffre d’affaire entre 3 millions DH et 10 millions DH. Ce qui rend le nombre de ces entreprises très minime et qui n’a pas beaucoup d’intérêt dans l’économie du Maroc. Alors que la réalité est tout à fait le contraire vu que la définition réelle de la TPE marocaine est l’entreprise qui fait un chiffre d’affaire de moins de 3 millions DH et qui emploie moins de 10 personnes.
Cette définition a été élaborée suite à un consensus lors de l’élaboration de la Stratégie TPE de 2012 à 2013 et qui a était lancée le 17 mai 2013 dans la bibliothèque Nationale à Rabat avec la présence de 8 ministres et presque tous les partenaires de la TPE y compris notre Confédération Marocaine de TPE- PME où il a été prévu dans les recommandations la création d’un Observatoire de la TPE et non pas de la TPME.
Suite à cette définition réelle de la TPE on constate que la tranche des entreprises qui font un chiffre d’affaire moins de 3 millions DH est de 4 millions formelles et informelles. Ce qui rend nos TPE plus importantes, participent activement à l’économie du Maroc et les premiers employeurs au Maroc etc.. Et si on revient aux chiffres publiés dernièrement par l’Observatoire lorsqu’il dit que 45% des TPME bénéficient de l’encours total des crédits, ce n’est pas vrai puisque ces millions de TPE n’ont pas accès au financement et les 30 milles PME trouvent aussi des difficultés à se financer surtout les PE .
Déjà le crédit de restructuration destiné au TPME lancé le 1/7/2014 a été arrêté, celui de Intelaka est toujours en stand-by alors que les crédits normaux sont devenus très difficiles à les avoir avec l’augmentation du taux directeur 3 fois par Bank Al-Mghrib. Alors la confédération pose la question à cet observatoire : « d’où vous nous avez sorti ce chiffre de 45% des TPME qui ont obtenu un crédit bancaire ?
La confédération signale par ailleurs le dysfonctionnement de l’écosystème entrepreneurial d’un côté monopolisé par les grandes entreprises du patronat et de l’autres côte avec ses différents cabinets et associations qui faussent les données pour garder la main mise des lobbys du patronat qui est à la base de ses cabinets et associations …
La Confédération Marocaine de TPE-PME constate le nombre important des observatoires sans aucun résultat, pire que ça elle n’est pas membre de ni de l’observatoire de la TMPE, ni de celui des Délais de Paiement, ni de l’industrie, ni de la Transformation Numérique, etc …
Beaucoup d’administrations publiques et observatoires nationaux travaillent seulement avec leurs réseaux de connaissances et de contacts comme une entreprise privée alors qu’ils doivent s’ouvrir et fédérer la majorité des partenaires de la TPME s’ils veulent continuer à s’intéresser à cette catégorie d’entreprises.
Autre constat de la confédération : la majorité d’entreprises et spécialement les TPE fond face de plus en plus au retard de paiement âpres Covid-19. Ce phénomène est la cause selon elle de la fermeture de 40% des entreprises qui ont fait faillite. Ce qui nous donne 10.000 TPE ont fait faillite en 2022 et 8.000 en 2021. Ces chiffres prennent en compte les TPE personnes morales et personnes physiques.
« Le constat est alarmant : ces chiffres ne sont publiés par ces cabinets et association ou observatoire vu qu’ils négligent et ne recensent pas les TPE personnes morales. Si on continue comme ça, le taux du chômage grimpera plus vite il est déjà à 12,9% et c’est très grave. La tension est au maximum et on espère que les pouvoirs publics entendront notre voix pour éviter le pire », alerte le président de la confédération, Abdellah El fergui.
Et d’enchaîner : » Nous demandons que le ministère de l’Economie et des Finances relance le fonds de soutien aux TPE-PME lancé le 1er juillet 2014 à savoir le crédit de restructuration pour soutenir les entreprises en difficulté. Ce crédit vient en aide aux TPE-PME qui ont des difficultés financières passagères et qui peuvent continuer leur activité si elles sont soutenues. Ce fonds étant géré par l’Ex-CCG actuellement Tamwilcom est financé conjointement entre Bank Al-Maghrib et GPBM avec un taux d’intérêt inférieur au crédit normal ».