Ecrit par L.Boumahrou |
Grâce à sa stratégie industrielle axée sur l’émergence de l’industrie automobile, le Maroc est parvenu à se forger une place de choix sur le podium des pays africains de production de véhicule. Dans un rapport publié récemment par le Forum économique mondial, il est mis en évidence les exploits de l’industrie marocaine qui devrait servir d’exemple aux autres pays africains.
Succès de la croissance automobile du Maroc durant ces dernières années, le Maroc a fait des pas de géant en matière d’émergence de l’industrie automobile. Une performance qui lui a permis de se forger une place de choix sur le podium du secteur au niveau continental. Dans son dernier rapport de janvier 2021 sur « Connecter les pays et les villes pour l’intégration de la chaîne de valeur régionale de la ZLECAF », le World Economic Forum (WEF) a mis en évidence les avancées réalisées par le Royaume dans le domaine de l’automobile.
Pour le WEF, l’expérience automobile marocaine est un bel exemple à suivre par d’autres pays africains.
Réalisations à l’appui, le Maroc est arrivé en 2ème position après l’Afrique du Sud en matière de production de véhicules en 2019. Le chiffre d’affaires de la production de véhicules automobiles au Maroc a été de 10,5 Mds de dollars, soit 25% des exportations totales du pays en 2019. « L’Afrique du Sud et le Maroc sont les constructeurs automobiles primaires, avec une contribution du secteur au PIB de respectivement 7,5% et 16% », lit-on dans le rapport.
Grâce à la stratégie industrielle qui a fait du secteur automobile une réelle locomotive industrielle de la croissance, le Maroc est parvenu à créer une plateforme automobile de choix au niveau de l’Afrique. Une Afrique dont la capacité de fabrication automobile locale reste limitée d’après le WEF sauf dans l’Afrique du Sud et le Maroc qui ont pu mettre en place des fournisseurs de niveau 1 et 2.
Le développement d’un écosystème complet du secteur automobile, les infrastructures et une politique d’accompagnement taillée sur mesure, ont permis au Royaume de renforcer sa compétitivité et son attractivité dans ce domaine. Ce qui s’est traduit par l’installation de deux constructeurs et tous les écosystèmes qui les entourent. Et ce n’est pas fini.
WEF met en évidence le succès de la croissance automobile au Maroc
Un succès qui se traduit dans la construction de quatre hubs sur six écosystèmes à savoir l’écosystème de câblage ; du métal et emboutissage ; de batterie ; de l’intérieur du véhicule et du siège ; du moteur et de la transmission ainsi que celui de la carrosserie de véhicule. Des écosystèmes mis en place en collaboration avec de grands équipementiers mondiaux notamment Renault et PSA.
Le WEF attribue le succès de ces hubs à 6 facteurs :
Premièrement à la mise en œuvre des politiques dans les zones franches qui permettent aux entreprises d’exporter 85% en plus de l’exemption de production des taxes et TVA sur les entreprises. Rappelons que les entreprises bénéficient d’une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pour cinq ans ainsi qu’un taux d’imposition de 15% pour les années suivantes. Aussi elles sont exonérées de la taxe d’occupation et d’affaires pour une durée de 15 ans.
2ème point relevé par le rapport les banques offshore actives dans les exportations marocaines zones franches qui offrent des services financiers personnalisés pour les investisseurs locaux et étrangers dans l’industrie automobile. Des banques qui soutiennent également les projets offshores.
3ème facteur de succès, le développement de réseaux de chaîne d’approvisionnement efficaces pour gérer la logistique en temps opportun ce qui permet d’améliorer les délais d’expédition et donc la productivité.
Le co-investissement d’infrastructures arrive à la 4ème place puisqu’il constitue une clé d’exigence dans le hub de la production. Autre performance et pas des moindres celle des ressources humaines. Le Maroc a mis en place des programmes de développement des compétences axé sur les employés à différentes étapes de la chaîne de production qui sont alignés sur les exigences de production des hubs.
Dernier point, la facilitation de commerce ou d’échanges commerciaux avec des partenaires potentiels d’exportation sans droit de douanes est de nature à permettre de créer une économie d’échelle. « Au-delà de cela, le succès peut être attribué à la volonté de leadership visant à créer une industrie ancrée sur l’avenir de la mobilité, comme l’a précisé le ministre de l’industrie Moulay Hafid Elalamy », précise le rapport du WEF.« Nous avons également anticipé sur les technologies de demain. À l’avenir, nous travaillerons davantage sur les véhicules connectés et nous continuerons à construire des écosystèmes dans cette direction », a déclaré MHE.
Cela crée la confiance que les investissements effectués produiront des rendements qui sont orientés vers la transition mondiale de l’industrie vers la Quatrième Révolution industrielle.