Le Fonds monétaire international, comme d’autres institutions de prévisions table sur un taux de croissance de 3,9% de l’économie mondiale.
Des facteurs défavorables comme la montée du protectionnisme, l’unilatéralisme américain, l’envolée des prix du baril de pétrole … pourraient tout balayer d’un revers de main.
Après plusieurs semaines d’attente, la lettre de cadrage est enfin publiée. Comme on pouvait s’y attendre, suite au dernier discours du Roi à l’occasion de la fête du Trône, la lettre de cadrage se décline en plusieurs mesures à caractère social. Au-delà de la portée de ces mesures, il est tout de même légitime de s’interroger sur le degré de réalisation d’un taux de croissance de 3,2% au titre l’exercice 2019.
Si l’on se réfère aux projections des institutions internationales, l’économie mondiale connaîtrait une embellie en 2019. Le Fonds monétaire international, comme d’autres institutions de prévision table sur un taux de croissance de 3,9%. Les Etats-Unis et la Chine continueraient à jouer les moteurs de la croissance planétaire au moment où les économies européennes retrouveraient les sentiers de la croissance économique. « La nette performance globale de la zone attendue de 2% ferait aussi oublier partiellement la fêlure causée par le Brexit et les problèmes de la dette grecque », informent les analystes du Centre marocain de conjoncture. Le Maroc pourrait ainsi profiter de la reprise européenne et gagner quelques points en termes de commerce extérieur. La demande extérieure pourrait présenter un profil important pour le prochain exercice. Elle pourrait booster les échanges extérieurs et, partant, réduire le déficit commercial qui ne cesse de grimper, soit 118,30 Mds de DH à fin juillet 2018.
Un autre point en faveur du Maroc est la hausse de la croissance dans le continent africain (4%). En effet, les étroites relations aussi bien publiques que privées entre le Maroc et les pays du continent africain, consolidées ces dernières années, par le biais des conventions, de projets et de chantiers, augurent d’importants profits gagnant-gagnant et produiraient plus de dividendes mutuels.
Au-delà des contraintes…
Toutefois, ces performances ne doivent pas occulter quelques zones d’ombre.
Sur le plan international, des facteurs défavorables comme la montée du protectionnisme, l’unilatéralisme américain, l’envolée des prix du baril de pétrole, les mauvaises conditions climatiques… pourraient survenir à tout moment et balayer d’un revers de main les objectifs escomptés.
Sur le plan national, il est important de souligner que notre économie est tributaire des aléas climatiques et de la pluviométrie. Elle se base sur l’hypothèse de nécessité d’une récolte céréalière moyenne et sur un comportement vigoureux des autres branches d’activité. Les industries manufacturières devraient reposer sur une amélioration du climat des affaires. Elles tireraient également profit de la relance de la demande extérieure que présenterait l’exercice 2019.
Au-delà des contraintes aussi bien internes qu’externes, les pouvoirs publics sont appelés à accélérer la cadence, à mener à bon escient les réformes entamées et surtout à une rationalisation de la dépense publique.
C’est dans cette configuration que le Maroc pourrait réaliser un taux de croissance de 3,2% et une partie importante des objectifs sociaux qu’il s’est fixés dans la lettre de cadrage.