Réalisé par Soubha Es-Siari |
Le RDV de Casablanca de l’assurance est devenu au fil de l’eau un rendez-vous international. Chaque année, l’évènement reçoit de grosses pointures du secteur de l’assurance avides de débattre de l’actualité qui touche de près ou de loin le secteur. La thématique choisie cette année est : « L’assurance auto entre développement technologique et évolution des mobilités ». Le choix de la thématique pour cet évènement est souvent délicat.
Pour certaines éditions, il s’agit de thèmes transverses, pour d’autres il s’agit de thèmes spécialisés comme c’est le cas aujourd’hui. Pour le cas de cette 9e édition qui va traiter de l’assurance Auto, il faut tout d’abord rappeler que cette branche représente la part léonine de l’assurance Non Vie, elle est obligatoire RC.
Ajoutons à cela que de nouveaux modes de mobilité apparaissent pour ne citer que la trottinette qui, il y a quelques années, était un sujet de préoccupation pour les assureurs européens. Et pour cause, il n’y avait pas d’assurance obligatoire, elle était source d’accidents… L’assurance de la trottinette est désormais obligatoire à partir du moment où elle est électrique, dépasse une certaine vitesse. Autre nouveaux modes de mobilité sont l’ubérisation des transports comme c’est le cas aujourd’hui au Maroc avec trois ou quatre acteurs.
La question qui se pose d’emblée : ces nouveaux modes de véhicules auront-ils moins d’impact sur l’utilisation de nos véhicules personnels ? Vont-ils générer moins d’accidents… autant de questions qui se posent.
Autre réalité et pas des moindres qui frappe aujourd’hui le secteur de l’assurance Auto est l’inflation ou la hausse des prix des composants automobiles. » L’inflation est un sujet mondial qui ne concerne pas uniquement le Maroc. Si on pose la question à n’importe quel assureur, il va vous dire que l’inflation est un vrai sujet avec une problématique concurrentielle. », annonce Bachir Baddou DG de la FMSAR. Et d’enchaîner : « Les assureurs suivent de près le coût moyen de la réparation. Si l’inflation persiste, il ‘est pas exclu que les tarifs seraient ajustés en matière d’assurance dommages ».
Il y a quelques années, la dématérialisation de l’assurance auto ou l’attestation électronique était un chantier sur lequel se sont penchés l’ACAPS et la FMSAR. Toutefois, valeur aujourd’hui, le chantier n’a pas encore abouti. Au-delà des crises qui se sont succédé mettant en avant d’autres priorités, l’attestation électronique a pris du retard à cause de la réglementation.
Selon le DG de la FMSAR, l’attestation électronique est impérative pour le secteur des assurances au Maroc. Il n’y a aucune raison pour qu’elle ne soit pas opérationnelle d’autant plus que le Maroc est très développé en assurance auto que ce soit en matière d’innovation, d’indemnisation rapide. Sans oublier la dématérialisation depuis quelques mois du constat à l’amiable.
L’attestation électronique pourrait remédier définitivement au problèmes de l’accumulation des créances entre les compagnies d’assurances et les intermédiaires qui ne font que s’accumuler année après année. Et que ni les circulaires d’avril 2016 ou de janvier 2019 n’ont pu résoudre. Il suffit selon Bachir Baddou de l’accompagner par de nouveaux instruments en faisant appel à la monétique.
Cette attestation électronique pourrait même limiter la fraude dans la branche assurance Auto qui a atteint des seuils intolérables.