Ecrit par la RĂ©daction I
La question du stress hydrique a été au centre d’une conférence-débat organisée par l’Alliance des ingénieurs Istiqlaliens en coopération avec la Fondation Konrad-Adenauer au Maroc sous le thème “La guerre de l’eau: Le stress hydrique, qui gagnera”.
La question de l’eau continue d’accaparer la scène médiatique, politique ainsi qu’économique. La sècheresse qui frappe notre pays pour la 5ème année consécutive a eu des conséquences drastiques sur tous les plans.
La question du stress hydrique a été au centre d’une conférence-débat organisée par l’Alliance des ingénieurs Istiqlaliens en coopération avec la Fondation Konrad-Adenauer au Maroc sous le thème “La guerre de l’eau: Le stress hydrique, qui gagnera”.
Le ministre Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a rappelé, lors de cette rencontre, les défis que notre pays est amené à relever pour faire face au stress hydrique notamment dans un contexte dominé par le réchauffement climatique et un déficit en pluviométrie de l’ordre de 58% par rapport à l’an dernier.
Et les dernières pluies n’ont pas arrangé les choses. « Nous sommes à seulement 4 milliards de m3 d’eau au niveau des barrages avec un taux de remplissage de 25% contre 23,4% à fin janvier », a déclaré le ministre.
Une légère amélioration de la situation hydrique mais qui reste largement insuffisante. Le Maroc est toujours en zone rouge d’où l’impératif de doubler les efforts avec l’implication de tous les acteurs de la société.
Nizar Baraka a rappelé les mesures d’urgence prises par le gouvernement pour rationaliser l’utilisation de cette denrée qui se fait de plus en rare.
Dans ce contexte, il a souligné que les actions du plan d’urgence pour la gestion de l’eau s’inscrivent dans une vision stratégique arrêtée par SM le Roi Mohammed VI qui vise à mettre en œuvre une véritable politique intégrée de l’eau, à travers une planification et des projections qui prennent en compte la donne des changements climatiques et le cycle de l’eau, et surtout à travers une mobilisation de tous les acteurs concernés, et des partenaires aussi bien publics que privés.
Relevant que l’action du gouvernement s’inscrit dans une logique de rupture répondant “au court terme au service du long terme”, N. Baraka a mis en évidence les efforts déployés pour accélérer la réalisation des barrages (18 grands barrages sont en cours de construction), ainsi que pour la mise en réseau des différents barrages, particulièrement des bassins, notamment à travers les autoroutes de l’eau.
« Il s’agit d’une mesure rĂ©alisĂ©e conformĂ©ment aux Hautes Orientations Royales et sans laquelle Casablanca aurait Ă©tĂ© dans l’obligation d’opĂ©rer des coupures d’eau le 18 dĂ©cembre dernier », a-t-il expliquĂ©.
Et d’ajouter que ce transfert va se poursuivre pour arriver jusqu’au bassin de l’Oum Er Rabia, “dont la situation est très critique”, afin d’assurer l’eau potable, mais surtout l’irrigation dans les régions de Tadla, des Doukkalas en partie, ainsi que la zone de Tensift.
S’arrêtant sur l’exploitation des eaux non-conventionnelles, le ministre a affirmé que le Maroc vise à multiplier par dix le dessalement de l’eau de mer pour passer de 140 millions de mètres cubes actuellement à 1,4 milliard mètres cubes à l’horizon 2030.
L’objectif de ce chantier, selon le ministre, est d’assurer 50% des besoins en eau potable des zones côtières grâce aux stations de dessalement, avec un moindre coût en se basant sur les énergies renouvelables.
Dans la même optique, le ministre a relevé que le département de l’eau va continuer à accélérer la collaboration avec le ministère de l’Intérieur et les autorités locales pour l’exploitation des eaux usées, “un axe très important qui vise à limiter la pression sur les barrages afin de les consacrer exclusivement à satisfaire les besoins en eau potable et d’irrigation”, rappelant que toutes les parties prenantes, citoyens, agriculteurs, industriels, acteurs du tourisme, ou encore les administrations sont concernées par les efforts visant une meilleure valorisation de l’eau et la limitation du gaspillage de cette ressource vitale.