Pour la 6ème année consécutive, le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank a réussi à réunir sous un même toit la sphère politique et économique africaine mais également asiatique lors de la présente édition du Forum International Afrique Développement sous le thème « Quand l’Est rencontre l’Ouest ». Organisée sous le haut patronage de SM le Roi et sous l’impulsion de son actionnaire de référence le Fond d’Investissement privé panafricain Al Mada, cette édition s’est ouverte ce jeudi 14 mars en grande pompe en présence de Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone, pays d’honneur.
2.000 opérateurs économiques et institutionnels, africains et internationaux, issus de 30 pays ont pris part à cette édition du Forum International Afrique Développement 2019 ce qui montre la place qu’occupe ce rendez-vous incontournable dans l’agenda africain.
En donnant le coup d’envoi de cette 6ème édition, Julius Maada Bio a exprimé sa sincère gratitude au Royaume pour l’accueil d’un événement aussi remarquable. Il a également félicité le Leadership et la Vision de SM Le Roi Mohammed VI tout en saluant l’engagement du groupe Attijariwafa bank pour le développement du continent africain.
Une Afrique qui malgré ses richesses naturelles, humaines et culturelle peine à décoller. Un constat désolant qui pousse certains pays à l’instar du Maroc à renforcer la coopération sud-sud dans une optique de créer une synergie pour faire émerger le continent. Et pourtant, tous les ingrédients sont disponibles pour y parvenir. Il faut juste trouver les bons dosages pour réussir à tirer profit du potentiel de l’Afrique surtout dans une conjoncture mondiale morose.
« Si l’économie mondiale a connu une phase d’expansion en 2018, le monde semble être entré à nouveau dans une phase d’essoufflement et d’incertitude grandissante. En effet, l’escalade des tensions commerciales, les interrogations autour de la croissance en Asie ou du Brexit, semblent être à l’origine de nouvelles révisions à la baisse des rythmes de croissance économique et du commerce mondial par les institutions internationales. Cela s’accompagne par une forte volatilité des cours pétroliers et produits de base depuis août 2018, sous l’effet notamment des tensions géopolitiques, mais aussi, du durcissement des conditions financières dans les pays émergents » a rappelé Mohamed El Kettani, Président Directeur Général du groupe Attijariwafa bank dans son mot d’ouverture. Et d’ajouter que « cette combinaison d’opportunités et de menaces auxquelles fait face notre continent, souligne plus que jamais l’impératif des réformes structurelles et de l’approfondissement de l’intégration économique, afin de libérer davantage les énergies créatrices de richesses et de valeur ».
L’Afrique a besoin de ses hommes et femmes, de ses richesses et de ses ressources mais surtout de la clairvoyance des politiciens à considérer l’intégration continentale comme une priorité. Cet objectif passe par la mise en place de projets concrets, porteurs d’une co-localisation bien pensée assurant création d’emplois et transferts d’expertise, comme précisé par Mohamed El Kettani.
La construction d’une Afrique mieux intégrée, plus agile et plus efficace requiert de mettre en commun les richesses des pays africains, transformer les structures économiques des pays africains dans un esprit de coopération solidaire et agissante soit par l’intégration, comme l’a précisé Mohcine Jazouli, ministre Délégué chargé de la Coopération africaine. « L’émergence de l’Afrique passe par une convergence des efforts l’ensemble des acteurs de chaque pays », a-t-il insisté.
Il n’a pas manqué de rappeler la faible interconnectivité entre les pays du continent. Chiffres à l’appui, les relations d’affaires entre les pays africains ne dépassent pas 15% alors qu’elles sont de 70% en Europe. L’intégration africaine n’est donc possible qu’en surmontant certains paradoxes et en adoptant des modèles de développement où la transformation industrielle occupe une place importante.
Le Président de la Commission Union Économique et Monétaire Ouest Africaine Abdallah Boureima a présenté l’UMOA son histoire, son évolution et son bilan. Il a également rappelé les atouts de ce regroupement régional et son rôle dans la création de valeurs au sein de l’Union et a précisé que « le secteur tertiaire, notamment les banques marocaines, a contribué à la croissance des pays de notre Union ». Et en guise de conclusion, il a exprimé ses recommandations pour faire face aux défis que l’Afrique doit surmonter pour une meilleure inclusion des populations respectives.
La séance inaugurale a été clôturée par l’intervention de Li Li, Ambassadeur de la République Populaire de Chine qui a mis en avant l’importance de la coopération est-ouest. « Le Maroc comme la Chine militent tous deux pour le pluralisme et s’attachent à soutenir l’Afrique dans son développement. Une coopération tripartite enrichira les relations bilatérales et apportera du profit aux peuples africains et chinois » a-t-il précisé.