Tout comme le changement climatique, le risque de perte de biodiversité est l’un des risques systémiques majeurs posés à l’existence humaine, à l’économie, à la société et aux marchés de capitaux. Aussi, les entreprises ne peuvent plus ignorer les limites posées par la disponibilité des ressources naturelles et hydriques, qui impactent leurs structures de coûts et la durabilité de leurs chaînes d’approvisionnement.
Alors que le monde a les yeux rivés sur la COP28, l’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique a publié, lundi 11 décembre 2023, un Policy Paper intitulé « Biodiversité : pourquoi le Secteur Privé Marocain doit miser sur le nouveau carbone ».
Elaboré par Lamia El Bouanani, avec la participation du Président de l’IMIS, Abdelmalek Alaoui, et du Directeur de la Recherche au sein du même institut, Professeur Ahmed Azirar, cette analyse vise à faire la lumière sur la crise de biodiversité qui ne reçoit pas autant d’attention que le changement climatique, ou qui lorsqu’elle en reçoit, est encore figée dans le vieux paradigme des dons philanthropiques destinés à protéger les aires naturelles et les espèces en voie d’extinction.
Le Royaume étant fortement exposé aux risques de perte de biodiversité, ce document est une invitation à la réflexion et au changement de paradigme sur le rapport des acteurs économiques à la nature. Dans ce sillage, les experts de l’IMIS proposent des grilles de lecture et des pistes d’action concrètes pour permettre une appropriation du sujet par les entreprises ainsi qu’un engagement du secteur privé.
Au Maroc, comme ailleurs, si les entreprises ne peuvent plus faire l’économie de la question de la durabilité, de leur mode de production et de consommation, et de leur contribution à la réduction des gaz à effet de serre, elles ne peuvent pas non plus ignorer les limites posées par la disponibilité des ressources naturelles et hydriques, qui impactent leurs structures de coûts et la durabilité de leurs chaînes d’approvisionnement.
Ainsi, pour donner au secteur privé sa place dans les efforts de conservation des politiques nationales, l’étude préconise « une démarche biodiversité » afin d’assurer la croissance et la viabilité des entreprises dans un monde aux « ressources limitées ».
Enfin, les auteurs de ce document appellent le secteur privé, acteur incontournable dans la conservation de la biodiversité, à jouer un rôle clé dans la transition bas carbone du Royaume ainsi que dans son nouveau modèle de croissance, en se positionnant non comme un usager passif, mais comme un acteur proactif à part entière pour permettre un changement transformateur.