Ecrit par la Rédaction |
Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les crédits bancaires ont bien progressé pour soutenir les agents et ménages en difficulté. Cette hausse cache toutefois celle des créances en souffrance dont l’enveloppe s’est alourdie de 14,4% à fin décembre.
Au terme du mois de décembre 2020, l’encours des crédits bancaires s’est établi à 958.145 MDH soit une hausse de 2,1% par rapport au mois précédent. Comparativement à la même période de l’année 2019, la hausse est de 4,5%.
Par objet économique, les statistiques publiées par la Banque Centrale font ressortir que les crédits immobilier ont affiché une progression de 2,5% par rapport à décembre 2019 s’établissant à 283.8 MDH de DH. Les crédits à l’habitat ont augmenté de 3,4% à 222.270 MDH. Ceux destinés aux promoteurs immobiliers ont par contre régressé de 1,8% à 58.286 MDH et ce pour des raisons liées entre autres à la pandémie Covid-19 qui s’est traduite par une atonie de la demande.
Pour ce qui est du financement participatif à l’habitat, on note une hausse de 45,3% à 11.328 MDH.
Concernant le crédit à la consommation, l’encours a baissé de 4,2% à 54.227 MDH.
Les crédits à l’équipement, attestant d’un ralentissement de l’investissement, a baissé de 3% à 178.531 MDH.
Par secteur institutionnel, les crédits octroyés au secteur non financier ont progressé de 3,9% à 816.169 MDH. Ceux destinés au secteur public ont grimpé de 2,1% à 75.159 MDH. Les crédits octroyés aux sociétés financières ont augmenté de 7,8% à 141.976 MDH.
Les créances en souffrance ont bondi de 14,4% à 80.019 MDH par rapport à décembre 2019 en raison notamment de la montée des risques liés aux impacts de la crise Covid-19. C’est dire que l’envolée des défauts de paiement continue.
Interpelé sur cette question lors du dernier Conseil de BAM tenu le 15 décembre 2020, le Wali de Bank Al Maghreb, Abdellatif Jouahri, a précisé que la question a été soulevée en urgence lors de la réunion annuelle qu’il a tenue le 9 décembre avec le GPBM en présentiel.
Une réunion d’autant plus importante pour dresser un bilan d’accompagnement et celui du rôle que le secteur bancaire est censé jouer durant la période post-crise..
Le Wali de BAM n’a pas caché son inquiétude tenant compte de l’augmentation inquiétante des créances en souffrance. Il a précisé que les banques craignent une fragilisation du système ce qui peut constituer un réel frein.
Alors pour répondre à cette préoccupation BAM doit résoudre une équation à 3 variables.
Le Wali a précisé que BAM encourage d’une part les banques à restructurer les dettes des entreprises (jusqu’à 3 fois dans certains cas) à condition que les problèmes dont elles souffrent soient d’ordre conjoncturel et non pas structurel.
Deuxièmement, le gouverneur a rappelé que sur le plan institutionnel, l’Etat, dans le cadre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, renforce le haut du bilan des banques pour pouvoir améliorer leur capacité d’endettement et ainsi financer les entreprises afin qu’elles restructurent leurs dettes.
Troisièmement, A Jouahri a précisé qu’il est impératif de garder l’œil sur la solidité des banques.