Écrit par Imane Bouhrara I
Le Parlement européen a jeté un pavé dans la mare, mettant à mal les relations historiques entre le Maroc et l’Union européenne. Sa récente résolution est contradictoire avec le réel renforcement de la coopération entre les deux partenaires historiques sur la question migratoire.
Mais quelle mouche a piqué le Parlement européen ? Il s’est entremêlé les pinceaux en voulant se substituer aux organismes internationaux qui sont les plus habilités et qui ont toute la légitimité sur les questions relatives aux Droits de l’homme et des mineurs.
Les eurodéputés ont pour principale mission de décider de la législation européenne et du budget de l’UE. Ils ne peuvent, ni doivent dicter à un pays souverain non européen sa ligne de conduite, encore moins le juger.
Non seulement, le Parlement européen a outrepassé ses prérogatives et les règles de bienséance, mais il a également fait montre d’une partialité évidente. Pis, depuis l’éclatement de la crise entre le Maroc et l’Espagne, une véritable vendetta, à laquelle ont pris part responsables espagnols et européens, médias européens… est menée contre le Maroc qui a défendu haut et fort ses droits. Une hostilité sans précédent contre le Maroc qui puise ses éléments de langage de l’époque coloniale, sauf que l’époque des conquistadors est bien révolue malgré la velléité de certains nostalgiques d’une partie sombre de l’histoire commune de l’humanité. Un véritable mélange des genres !
Le timing de la résolution établit clairement le lien de causalité entre cette crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne et la résolution du parlement européen.
En effet, pourquoi les eurodéputés cautionnent-ils les violations des droits de l’homme par l’Espagne qui a privé ses propres citoyens victimes des affres et crimes de guerre perpétrés par Brahim Ghali, introduit par ailleurs dans l’espace Schengen avec de faux documents, de leur droit à un accès équitable à la Justice ?
Pourquoi les images d’enfants violentés et brutalisés par la police espagnole à Sebta, n’ont-elles pas choqué les eurodéputés ?
Parce que l’Espagne est un pays européen et qu’on ne flagelle pas les siens ? Ou bien parce que le soutien américain à la souveraineté marocaine sur son Sahara n’est pas encore digéré ?
De quel droit une partie tiers vient-elle dicter sa conduite à un pays souverain et lui imposer sa propre politique migratoire ?
Le Maroc devrait ainsi devenir le gendarme de l’Europe et un centre de détention à ciel ouvert pour les migrants qui tomberaient sous le coup de la réadmission… voilà le projet tellement humanitaire que veut pour nous le Parlement européen ?
Car à ce stade, il ne s’agit plus de négociation ou de relations diplomatiques, on tente de forcer la main au Maroc. Un chantage qui ne dit pas son nom. Que nenni !
Si une résolution doit solutionner un problème, celle votée hier par le Parlement européen ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Une résolution qui dans le fond est un ramassis de charabia et n’a aucune valeur juridique encore moins de force obligatoire.
Mais surtout, une résolution qui balaye au passage les sacrifices du Maroc et ses efforts en faisant office d’une véritable digue face aux différents trafics qui pullulent dans le Sahel et face au risque d’extrémisme et de terrorisme qu’alimentent les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc en soutenant des groupuscules voulant semer le chaos.
Cette résolution met dans l’embarras les autres organes de l’Union européenne que sont le Conseil et la commission européens, mais également toutes les agences et acteurs européens. Elle vient à contre-courant des avancées réalisées par 17 ans de coopération intense dans le cadre de la politique de bon voisinage, dont le Maroc est le principal partenaire. Et elle vient compromettre le nouvel agenda pour la Méditerranée.
En effet, pas plus que le 8 juin, l’Union européenne se félicitait de la décision du Maroc de faciliter le retour des mineurs marocains non accompagnés et dûment identifiés, tout en soulignant que pendant des années, l’UE et le Maroc ont entretenu une excellente coopération en matière de migration, aboutissant à de très bons résultats.
C’est dire que la résolution du Parlement européen est juste illogique, contradictoire et contreproductive. Mais heureusement, dans cette cacophonie, il y a encore des voix sages, conscientes des défis actuels et à venir dans la région. Des esprits animés par la co-construction et le partenariat sincère pour un développement commun et équitable.
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A y voir de près, c’est bien l’Espagne et le Parlement Européen qui ont manipulé et utilisé ‘’l’épopée’’ des enfants mineurs marocains ayant abandonné leurs écoles, collèges et lycées pour aller faire l’école buissonnière à Sebta, ville marocaine occupée illégalement, pendant les croisades, par les très catholiques rois de Castille (Ceuta n’existe que dans les petites cervelles des nostalgiques franquistes).
Les castillans n’occupent pas seulement deux villes marocaines et d’autres îles et îlots marocains, mais ils continuent à occuper illégalement la Catalogne, le Pays Basque et d’autres régions de la péninsule ibérique depuis la fin du quinzième siècle.
En outre, quelle est cette puissance supranationale qui a mandaté le Parlement Européen pour émettre des résolutions contre des pays libres, indépendants et souverains comme notre pays ? Aucune ; bien entendu. !
Ce parlement qui représente l’Union Européenne, elle-même, sous la protection militaire des USA doit faire preuve de modestie et mettre sa ‘’Résolution’’ à la poubelle de l’Histoire parce que, nous autres marocains, nous nous en moquons royalement.