Ecrit par la Rédaction I
Bien que le Maroc ait réalisé des avancées remarquables sur le plan des échanges commerciaux avec un quasi triplement du trafic portuaire global en 10 ans, beaucoup reste à faire pour renforcer davantage la compétitivité de notre économique notamment en matière de stratégie de développement d’une flotte maritime nationale.
Parmi les priorités, le renforcement de la maîtrise de la connectivité maritime à travers le développement d’une flotte nationale à la hauteur des ambitions en matière de coopération. C’est le constat relevé par les économistes du Centre Marocain de conjoncture (CMC) dans la dernière note.
Le Nouveau modèle de développement avait précisé que pour faire baisser le coût de la logistique de 8 points à l’horizon 2035 passant de 20% actuellement à 12%, il est impératif de doter le pays d’un pavillon maritime marocain.
Faut-il rappeler que la quasi disparition de la flotte marocaine de navires a exposé le Maroc à des coûts du fret très élevés qui plombent la compétitivité de l’entreprise marocaine et par ricochet l’économie.
« Le déficit en la matière apparait aujourd’hui d’autant plus important qu’il fait courir à l’économie nationale de multiples risques en termes de sûreté des flux de transport, de sécurité de la chaine logistique et de coûts d’approvisionnement », fait état le CMC.
Et d’ajouter « dans un contexte international instable et soumis à de nombreux facteurs d’incertitudes, la flotte nationale constituée actuellement d’à peine seize navires opérationnels (10 navires de charge et six navires de passagers) se révèle d’un potentiel nettement insuffisant pour faire face aux besoins actuels en matière de transport maritime et de ses perspectives de développement futur ».
En effet, la stratégie logistique marocaine a doté le pays d’infrastructures portuaires aux standards internationaux mais dont l’économie ne tire pas entièrement profit en raison du maillon manquant à savoir une flotte nationale.
Les ambitions du Maroc d’ouverture, de diversification de ses partenariats et d’élargissement de ses espaces de coopération imposent l’adoption d’une stratégie intégrée pour le renforcement de sa connectivité.
Les économistes du CMC recommandent de mettre l’accent sur la mise en place d’un système maritime performant à travers des programmes visant le développement de la flotte marchande nationale et le renforcement des métiers dans ce domaine dans le but de répondre aux besoins sans cesse croissants du pays, d’accompagner l’expansion de ses flux commerciaux et de mieux positionner le pavillon marocain sur la scène internationale.
« Le développement de la flotte marchande devrait par ailleurs être renforcé par la mise en œuvre de multiples actions en faveur du transport maritime afin d’en assurer la maîtrise et réduire les risques encourus sur le marché du transport international dans un contexte d’instabilité grandissante », lit-on dans la note du CMC.
Ces actions devraient également viser la promotion d’un cluster maritime qui permet au pays, vu sa situation géostratégique à la croisée des grandes routes maritimes, de développer les métiers performants dans ce domaine afin de pouvoir jouer un rôle plus important dans les réseaux du commerce mondial.