Le Front National pour la Sauvegarde de la Raffinerie Marocaine de Pétrole revient à la charge au sujet du dossier de suspicions d’ententes sur les prix des hydrocarbures. Un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre mais qui n’est malheureusement pas encore clos.
Rappelons que le 2 juin, le Conseil de la Concurrence annonçait le renvoi à l’instruction le dossier relatif aux éventuelles pratiques anticoncurrentielles dans le marché de la distribution d’hydrocarbures.
Une réouverture du dossier qui intervient après l’adoption des amendements de la loi sur le Conseil de la Concurrence et de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence à la suite de la nomination par le roi d’un nouveau président du Conseil de la concurrence.
Mais cette réouverture n’est pas totalement conforme. Réuni ce 4 juillet, le Bureau Exécutif du Front National pour la Sauvegarde de la Raffinerie Marocaine de Pétrole, dénonce d’abord le fait que le gouvernement n’ait pas désigné de nouveaux membres du Conseil ni révisé l’article 10 de la loi sur le Conseil de la Concurrence.
Le Front estime que la libéralisation des prix des hydrocarbures, tout en sachant parfaitement que les conditions minimales de la concurrence ne sont pas réunies, constitue un crime parfait qui a été commis à l’encontre du peuple marocain par les gouvernements successifs depuis la fin de l’année 2015 jusqu’à nos jours.
« En effet, l’inflation, la hausse des prix des biens et services et la dégradation du pouvoir d’achat de l’ensemble des citoyens, proviennent largement de la hausse des prix des hydrocarbures après leur libéralisation et des profits obscènes accumulés par les leaders du marché des carburants, estimés à 50 milliards de dirhams à la fin de l’année 2022 selon les analyses du Front et après qu’ils ont atteint la somme de 17 milliards de dirhams au début de l’année 2018 selon le rapport de la mission d’information parlementaire constituée sous le gouvernement El Othmani« , lit-on dans le communiqué du Front.
Le Front National pour la Sauvegarde de la Samir insiste sur la nécessité de préserver la crédibilité et le prestige des institutions constitutionnelles, et notamment le Conseil de la Concurrence afin qu’il puisse jouer son rôle de police et de dissuasion, et non pas simplement celui de l’explication ou de la justification de toutes les pratiques préjudiciables aux droits des consommateurs et aux intérêts de l’économie nationale.
« Nous refusons de continuer à perdre davantage de temp, tantôt par des modifications superficielles de la loi ou préjudiciables à celle-ci, et tantôt par le retour à la case de départ au niveau de l’enquête sur les soupçons d’ententes sur les prix. Nous demandons avec insistance que la plainte déposée depuis l’année 2016 par le syndicat des professionnels du transport soit examinée urgemment, avec la volonté de faire face avec audace et courage à toutes les pratiques contraires aux dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, qui vise en premier lieu à protéger les consommateurs« , martèle le Front.
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Aussi, et tenant compte, comme le précise le Front, du contexte de malédiction des conflits d’intérêts au sujet du dossier des hydrocarbures étant donné que le chef du gouvernement est considéré comme le premier investisseur dans le secteur, il est absolument nécessaire de garantir l’indépendance et l’impartialité du processus d’examen des soupçons d’ententes sur les prix des carburants après leur libéralisation.
« Cette nécessité impérieuse requiert le remplacement des membres du Conseil nommés par décret de l’autorité gouvernementale compétente, après le changement de président décidé par le roi. En effet, il est totalement inapproprié et inconvenant que les mêmes membres soient appelés à statuer sur la même plainte qui a fait l’objet d’une controverse et d’une polémique entre l’ancien président et ces membres lors des délibérations précédentes », précise le Front.
Ceci dit, ce dernier réitère dans son communiqué son appel à limiter les conséquences de la hausse des prix des hydrocarbures sur le coût de la vie quotidienne des citoyens et sur la compétitivité de l’entreprise marocaine, en rétablissant la régulation des prix des carburants à travers le plafonnement des profits des principaux opérateurs qui contrôlent le marché marocain, la suppression ou la réduction de la pression fiscale, notamment la taxe sur la valeur ajoutée dont le rendement croît avec la hausse des prix, et à travers la renaissance de la raffinerie marocaine de pétrole en transférant ses actifs à l’État marocain par conversion de la dette publique et en mettant un terme à la passivité et à l’immobilisme face à la détérioration continue de la richesse nationale que constitue la société SAMIR.