L’impact socioéconomique des investissements publics reste en-deçà de ce qui est espéré. Et ce n’est pas nous qui le disons mais le Chef de gouvernement Saâddedine El Othmani himself lors de la séance des questions orales au Parlement. Il avoue que l’impact économique et social des investissements est bien inférieur à ce qui est prévu. Cet état des lieux n’est pas nouveau mais c’est l’une des vieilles casseroles que l’Etat traîne depuis plusieurs années.
En effet, le faible impact de l’investissement sur la croissance économique et, par ricochet, sur le cours de la vie des Marocains a été relevé à plusieurs reprises dans les Discours royaux ainsi que dans les rapports de la cour des comptes qui ont mis l’accent sur l’inefficacité de l’investissement public. Preuve en est, le taux de croissance ne décolle pas et reste tributaire en grande partie de la campagne agricole.
D’après le Chef du gouvernement cet état de fait n’est pas uniquement la responsabilité du gouvernement mais c’est une question de contrainte structurelle héritée des gouvernements précédents. « Durant les dernières années, il y a eu un débat public sur l’efficience de cet investissement public en raison de son faible impact sur la croissance économique, la création de la richesse, la création de l’emploi… », a-t-il précisé.
Et pourtant, l’investissement public a augmenté de façon continue durant ces dernières années. Le volume total des investissements (public et privé) est passé de 16,5% du PIB en 2011 à 31% en 2019 permettant ainsi au Maroc de se hisser parmi les pays les mieux placés en terme d’investissement public à l’échelle de la région MENA.
Saaddedine El Othmani a précisé que l’effort de l’investissement a doublé cette dernière décennie passant de 90 Mds de DH en 2007 à 198 Mds de DH en 2019.
Quant au taux des crédits relais, il a également connu une amélioration remarquable passant de 84% en 2013 à 86% en 2017 soit une baisse moyenne annuelle de 19% durant 4 années. Ce qui témoigne d’après le Chef du gouvernement de l’amélioration du pourcentage des réalisations et d’exécution des investissements publics.
Mais cela reste insuffisant. C’est pourquoi il faudra revoir la façon de faire pour commencer à percevoir l’impact des milliards de dirhams injectés dans l’investissement public. Pour y parvenir, le Chef du gouvernement a insisté sur le renforcement du partenariat entre le public et privé qui doit jouer un rôle important pour augmenter la rentabilité de l’investissement publics.
Il a ainsi appelé le secteur privé à s’impliquer davantage dans la réalisation des projets de développement notamment dans le secteur des infrastructures.
« Ceci ne veut pas dire que l’Etat se désengage de ses responsabilités dans l’investissement public. Mais le partenariat avec le privé est un choix volontaire que nous considérons comme étant un axe important pour plus d’efficience de l’investissement public, de transparence, de pérennité et d’amélioration de la gouvernance », a-t-il précisé.
Pour cela, et afin de renforcer l’arsenal juridique, le Conseil de gouvernement a approuvé la loi 46-18 modifiant et complétant la loi 86.12 relative aux contrats de partenariat public-privé qui permettra de pallier certains freins qui entravent le recours à ce mécanisme.
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