Interviewé par Soubha Es-Siari I
La 8e édition du Digital Payment Africa forum tenue ce mardi 17 octobre se veut une occasion pour les différents acteurs pour réfléchir sur les outils nécessaires à mettre en place afin de faire de l’inclusion financière un moyen de développement économique et social. Les débats ont permis de poser les bonnes questions pour relever les défis liés à l’essor de la monétique au Maroc. Ismael Belkhayat, Directeur Général de CHARI MONEY nous liste les atouts du Maroc en la matière tout en faisant le focus sur les défis à relever.
D’aucuns considèrent que les banques sont en général réticentes aux fintechs craignant ainsi la concurrence. Ismael Belkhayat, DG de Chari Money ne partage pas cet avis et annonce que les fintechs sont des partenaires de plusieurs banques.
« En tant qu’établissements de paiement, nous devons ouvrir des comptes de cantonnement auprès des banques », souligne I.Blekhayat. Il cite l’exemple de CIH Bank qui met aujourd’hui à disposition des différentes fintechs des outils leur permettant d’exercer leur métier.
Le Maroc est très en avance lorsqu’il s’agit de métiers bancaires. Il a à son actif des banques qui rayonnent sur le continent africain. Le taux de bancarisation ainsi que celui des cartes en circulation sont élevés. Là où le bât blesse, c’est essentiellement par rapport à l’utilisation des cartes. En effet près de 85% des cartes ne sont utilisées que pour le retrait d’argent et seulement 15% pour les paiements.
Par ailleurs, malheureusement le mobile banking, le wallet ne décollent pas encore. Pour ce faire, trois outils sont nécessaires : l’éducation (communiquer sur l’intérêt de cette typologie de services ), la formation en vue d’envoyer des ambassadeurs chez les populations pour leur expliquer le fonctionnement desdits services. Et enfin le dernier outil est l’incentive à savoir donner des raisons même financières (le cash back) qui permettent à toute personne qui réalise des paiements digitaux de pouvoir récupérer une partie sur son compte.
Obliger des commerçants à se doter de terminaux de paiement à l’instar d’autres pays pour ne citer que l’Arabie Saoudite ne peut être transposable au Maroc. Il suffit d’éduquer les utilisateurs pour leur expliquer comment le paiement digital est en leur faveur. « La transaction moyenne par carte est beaucoup plus élevée que la transaction moyenne par paiement cash », rappelle à juste titre le DG de Chari Money.