Le Rif a été particulièrement présent ces jours-ci dans l’agenda des partis politiques marocains. Après le meeting de Nizar Baraka, le SG du PI, organisé à Al Hoceima, la marche de soutien aux détenus du Hirak menée par Nabila Mounib, SG du PSU à Casablanca, c’était autour de du SG du PAM, Hakim Benchamach, d’évoquer le sujet lors d’une rencontre d’information, organisée par le secrétariat régional du parti à Tanger. Les détails.
Le vendredi 6 juillet, à Al Hoceima, Nizar Baraka le Secrétaire général du parti de l’Istiqlal, est intervenu dans la rencontre avec les militants du parti dans la ville, où il a évoqué sans détour les problèmes qui plombent cette région du royaume. Faisant allusion également au passé douloureux de cette région, il a souligné que « le chantier de réparation des dommages collectifs à Al Hoceima n’était pas achevé et que les projets programmés à cette fin avaient eu une portée limitée et n’ont pas abouti ».
Et d’ajouter que le projet « Al Hoceima Manarat Al Moutawassit » sous le haut patronage du Roi Mohammed VI est réponse forte pour y remédier afin d’aboutir à la pleine réconciliation et réparer les dommages collectifs. En même temps, il faut travailler sur les aspects symbolique et culturel de la préservation et de la valorisation de la mémoire et de la spécificité de la région le cadre de l’identité nationale unifiée et caractérisée par la diversité de ses composantes, préconise le SG du PI.
Nizar Baraka va encore plus loin en affirmant que l’Istiqlal est prêt à toute forme d’autocritique dans la perspective d’une réconciliation avec la population de la région sur la réalité de ce qui s’est passé dans les années 1958 et 1959 dans la région du Rif, tout en corrigeant toutes les erreurs sur la responsabilité du parti dans ces événements passés. L’objectif étant de tourner la page du passé pour se tourner vers l’avenir.
Le PSU a choisi sans camp
Le dimanche 8 juillet, à 10h se regroupait à la Place de la liberté à Derb Omar à Casablanca, plus d’un millier de manifestants répondant à l’appel de Plusieurs organisations politiques et syndicales, notamment la Fédération de gauche démocratique (FGD), Annahj Addimocrati et la Confédération démocratique du travail (CDT), à une marche nationale en solidarité avec les détenus du Hirak du Rif. Au lendemain du 26 juin, jour de la condamnation par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, de plus de 50 détenus du Hirak d’Al Hoceima, à des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme, Nabila Mounib, la Secrétaire général du Parti socialiste unifié s’est dite mortifiée par la condamnation de Zefzafi et de ses compagnons. Elle s’était engagée à mener un combat jusqu’à la libération des détenus du Hirak. Lors de cette marche elle a encore une fois revendiqué l’annulation du verdict à l’encontre des détenus du Hirak, estimant que ces derniers sont victimes de Hogra de «de la prolifération de l’économie de rente ».
Benchamach tance El Othmani et Mounib
En début d’après-midi de ce dimanche toujours, Hakim Benchamach, le Secrétaire général du parti Modernité et authenticité animait la journée d’information et de concertation organisée à Tanger, par le secrétariat régional « Tanger-Tétouan-Al Hoceima » du PAM.
Hakim Benchamach a soulignée que la persistance du discours « des opprimés » tenu par le Chef de gouvernement, Saâdeddine El Othmani n’est plus acceptable, puisqu’il doit assumer ses responsabilités. Le SG du PAM a appelé à faire face à cette situation que vit la région par un effort collectif et une coopération avec un « sens patriote ». Il a néanmoins déploré que l’absence d’encadrement des populations par les partis politiques, ait eu un impact négatif sur les événements qui ont secoué cette région ces derniers mois.
«Il y a ceux qui ne veulent pas voir réussir la réconciliation et préfèrent régler des comptes aux dépens des gens du Rif au nom des slogans gauchistes ! Nous sommes bien conscients de l’ampleur de l’injustice et nous sommes convaincus de l’élan de l’équité et de la réconciliation, mais malheureusement il y a ceux que dérange cette conciliation du Rif avec le passé », martèle-t-il.