Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni s’est très légèrement contracté au troisième trimestre et est resté inchangé au second trimestre, selon des estimations officielles révisées, publiées vendredi, qui donnent une image plus sombre qu’attendu de l’économie britannique.
Le PIB a reculé de 0,1% entre juillet et septembre, alors qu’une première estimation le donnait inchangé, a indiqué l’Office national des statistiques (ONS). Au deuxième trimestre, l’ONS enregistre désormais une économie sans croissance, contre une première estimation d’une activité en hausse de 0,2%.
La révision à la baisse pour ces deux trimestres est venue des secteurs de la production de films, de l’ingénierie, du design et des télécommunications, note l’ONS.
Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l’ONS, estime toutefois que « le paysage plus large que cela dépeint est celui d’une économie qui n’a pas beaucoup évolué depuis un an ».
« La plus douce des récessions a peut-être commencé au troisième trimestre », avance Ashley Webb, de Capital Economics, mais « le plus important, c’est que nous projetons une croissance réelle toujours très maigre en 2024″.
En prenant en compte la révision de la croissance au deuxième trimestre, cet économiste remarque que le Royaume-Uni, qui pensait avant cette révision avoir doublé la France en termes de croissance depuis la pandémie parmi les pays du G7, se retrouve derrière tous les sept pays les plus riches, à l’exception de l’Allemagne.
D’après A. Webb, « le poids des taux d’intérêt plus élevés commence à se faire sentir sur les ménages » et se traduit par une érosion des dépenses de consommation, ce qui devrait s’accentuer d’après lui pour la fin 2023 et le premier trimestre 2024.
Petite lueur: les ventes au détail en novembre ont augmenté de 1,3% sur un mois en novembre, bien meilleures qu’attendu, les Britanniques ayant plébiscité les promotions du Black Friday, donnant tort à certaines prévisions pessimistes.
« Mais avec les taux d’intérêt élevés qui minent l’économie, nous doutons qu’il y ait une poursuite de la hausse des volumes de ventes au détail en début d’année prochaine », conclut Capital Economics.