Ecrit par Soubha Es-Siari |
Au moment où le Maroc s’apprête à lancer les jalons d’un nouveau modèle de développement, le contexte aussi bien national qu’international s’assombrit et plusieurs zones d’ombre apparaissent.
Après les années sévères du Covid, voilà que surviennent la chute de 70% du rendement agricole et une hyperinflation importée suite à une hausse vertigineuse des cours affectant aussi bien les biens énergétiques que les produits alimentaires de première nécessité dans le sillage du conflit russo-ukrainien.
Ces contraintes ont pour toile de fond la faible progression du PIB sur la période 2021-2023. Partant de là, les politiques publiques ne disposeraient que de peu de marge de manœuvre pour mettre le pays sur les rails du développement durable.
Comment dès lors aider à la libération de l’économie nationale du diktat des crises sévères se succédant chacune avec son lot de déconvenues. Comment sortir des sentiers battus pour parvenir à une croissance territoriale équitable.
Trois principales orientations stratégiques pourraient être explorées pour aller de l’avant et garantir le développement du pays. La première est la sécurité alimentaire qui dépend outrancièrement des ressources hydriques. D’où l’impérieuse nécessité d’adopter une politique de rationalisation dans l’utilisation de l’eau. La réalisation des objectifs du plan Maroc vert passe nécessairement par une politique de l’eau adaptée. La poursuite du chantier d’envergure de dessalement de l’eau de mer pourrait s’avérer fructueuse en la matière.
En matière d’énergie, le Maroc a intérêt à mener à bien la diversification de ses sources d’énergie pour réduire sa dépendance des énergies fossiles qui pèsent lourdement sur ses finances. La crise en Ukraine a encore ravivé les problèmes inhérents à cette dépendance qui s’est traduite ipso facto par des coûts exorbitants. En sus des renouvelables, l’Etat pourrait investir dans d’autres énergies complémentaires.
Last but not least le volet sanitaire. Le Maroc a tiré les enseignements qu’il faut de la pandémie en prenant la décision de renforcer l’écosystème de la pharmacopée nationale par la création de nouvelles unités industrielles destinées à la fabrication de toutes sortes de vaccins pour répondre aussi bien aux besoins du marché national que celles provenant de l’extérieur. Mais dans ce domaine le chemin à parcourir est encore long et est semé d’embûches.
Ces orientations ont été bien amorcées par les pouvoirs publics mais elles doivent être de plus en plus renforcées et surtout rythmées. Le temps presse et le contexte est de plus en plus empreint d’incertitudes.
Le leitmotiv est de réduire l’impact de tous ces chocs exogènes sur la dynamique des ressorts internes de la croissance pour in fine installer l’économie nationale sur la voie d’une croissance forte et durable.
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