En vue de mener Ă bien la transition Ă©nergĂ©tique, lâoption de lâeÌlectronucleÌaire ne peut eÌtre envisageÌe sans la mise en place au preÌalable des conditions favorables aÌ lâimplantation de lâeÌcosysteÌme de lâeÌnergie nucleÌaire en termes dâinfrastructures, de savoir-faire, de maitrise organisationnelle et de compeÌtences reÌpondant aux meilleurs standards dâefficaciteÌ.
Quelques semaines aprĂšs la Cop28, la  FeÌdeÌration de lâEÌnergie et ENGIE North Africa ont organisĂ© mardi dernier une confeÌrence sous la theÌmatique « AcceÌleÌration de la transition bas-carbone au Maroc ». Cette rencontre reveÌt une dimension toute particulieÌre en rassemblant les acteurs de la transition eÌnergeÌtique au Maroc et des experts internationaux et nationaux.
Le but Ă©tant de dĂ©battre de la stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique du Maroc, des enjeux dans un contexte marquĂ© par le changement climatique et de procĂ©der Ă une Ă©valuation Ă mi-parcours des objectifs arrĂȘtĂ©s.
A rappeler que le Maroc, pays historiquement deÌpendant dâeÌnergie fossile a entameÌ sa transition eÌnergeÌtique deÌs 2009. Depuis, sa politique eÌnergeÌtique vise aÌ promouvoir les eÌnergies renouvelables, aÌ deÌvelopper lâefficaciteÌ eÌnergeÌtique et aÌ renforcer lâinteÌgration reÌgionale.
Le pays dispose aujourdâhui de nombreux atouts pour atteindre cet objectif.
Mohammed Rachid Idrissi Kaitouni, PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration marocaine de l’Energie rappelle les avancĂ©es de la stratĂ©gie Ă©nergĂ©tique nationale tout en s’arrĂȘtant sur les dĂ©fis Ă relever.
Lâexemple du complexe solaire Nour reÌaliseÌ dans le cadre de la strateÌgie eÌnergeÌtique marocaine visant aÌ porter la part des eÌnergies renouvelables dans le mix eÌlectrique national aÌ plus de 52 % aÌ l’horizon 2030 illustre bien la volonteÌ du pays dâaller de lâavant dans ce processus de changement en cours au niveau mondial.
Cette politique tient compte du potentiel des ressources renouvelables disponibles sur le territoire national. Celui-ci se compose dâun potentiel solaire journalier de 6,5 kWh par meÌtre carreÌ et dâun potentiel eÌolien deÌpassant les 25.000 MW en onshore et les 250.000 MW en offshore.
A travers cette strateÌgie, le Maroc ambitionne aussi de porter lâefficaciteÌ eÌnergeÌtique aÌ 20% aÌ lâhorizon 2030 au lieu de 12% en 2009.
Actuellement, le pays dispose dâune capaciteÌ totale installeÌe de ressources renouvelables en eÌnergie eÌlectrique de 3.700 MW dont 1.215 MW dâorigine eÌolienne, 705 MW dâorigine solaire et 1.770 MW dâorigine hydro-eÌlectrique portant ainsi la part de ce type de ressources dans le mix-eÌlectrique aÌ 34%.
Pour un pays fortement deÌpendant de lâexteÌrieur en ressources eÌnergeÌtiques primaires, le deÌveloppement des capaciteÌs eÌlectronucleÌaires pourrait prĂ©senter de nombreux avantages. Outre la reÌduction de sa deÌpendance aux importations dâeÌnergie et le renforcement de la seÌcuriteÌ eÌnergeÌtique du pays, lâinvestissement dans la production de lâeÌnergie nucleÌaire pourrait contribuer aÌ la diversification du mix-eÌnergeÌtique et se conformer aux engagements pris en matieÌre de lutte contre le changement climatique aÌ travers la reÌduction des eÌmissions de gaz aÌ effet de serre.
Tenant compte des complexiteÌs technologiques mais aussi des risques inheÌrents, lâoption de lâeÌlectronucleÌaire ne peut eÌtre envisageÌe sans la mise en place au preÌalable des conditions favorables aÌ lâimplantation de lâeÌcosysteÌme de lâeÌnergie nucleÌaire en termes dâinfrastructures, de savoir-faire, de maitrise organisationnelle et de compeÌtences reÌpondant aux meilleurs standards dâefficaciteÌ.
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