Au terme des 6 premiers mois de l’année, les revenus agrégés des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca s’améliorent de +5,2% à 144,6 Mds de DH tirés principalement par l’orientation favorable du PNB des financières (+12,5% à 40,9 Mds de DH) et, dans une moindre mesure, par la hausse du CA des valeurs industrielles (+2,8% à 93,8 Mds de DH).
Toutefois et quoiqu’en progression sur l’ensemble du 1er semestre, les revenus des valeurs industrielles affichent une hausse moins marquée qu’au T1 2023 dénotant d’un ralentissement de l’activité commerciale sur le 2ème trimestre de l’année.
Au volet opérationnel, le résultat d’exploitation global enregistre une hausse notable de 16,5% à 39,4 Mds de DH comparativement au S1 2023 profitant toujours de la dynamique positive des Financières (+20,7% à 22,8 Mds de DH).
Au volet opérationnel, le résultat d’exploitation global enregistre une hausse notable de 16,5% à 39,4 Mds de DH comparativement au S1 2023 profitant toujours de la dynamique positive des Financières (+20,7% à 22,8 Mds de DH).
Pour les seuls industries et compte tenu de la non-récurrence de la provision d’IAM sur l’astreinte de l’ANRT ( 2,45 Mds de DH), comptabilisée one shot sur les comptes du S1 2022, le résultat opérationnel progresse de +11,7% à 15,3 Mds de DH).
Néanmoins retraitée de ladite provision, la performance opérationnelle de la côte industrielle ressort négative avec un REX agrégé en repli de -5,2% à 15,3 Mds de DH au S1 2023. D’après les analystes de BKGR, cette évolution défavorable est notamment imputable :
- A la dépréciation du résultat opérationnel de Managem (-51% à 643 MDH au S1 2023) pâtissant (i) d’un effet prix négatif suite à l’importante baisse des cours des métaux de base et (ii) du recul de la contribution de l’activité Or à l’international en raison de la suspension des activités opérationnelles au Soudan et de la diminution de la production d’Or de la mine TRI-K au S1 2023 ;
- Au repli du REX de TOTALENERGIES MARKETING MAROC de -65% à 175 MDH compte tenu d’un effet de stocks négatif dans le sillage de la baisse des cours internationaux des produits pétroliers (moyenne des cours du Brent en baisse de -24% comparativement au S1 2022) ;
- Et, à la dépréciation du résultat opérationnel de LESIEUR CRISTAL de -78% en glissement annuel à 89 MDH principalement en raison de la dégradation des marges dans le sillage de la politique de baisse des prix déployée tout au long de ce semestre afin d’atténuer l’impact de la pression inflationniste sur le pouvoir d’achat des ménages.
Par conséquent et retraitée de l’impact IAM, la marge opérationnelle des industries se dégrade de -1,4 pt comparativement au S1 2022.
Ainsi sur les 54 valeurs industrielles passées sous revue, 31 d’entre elles ont vu leurs marges se détériorer notamment en raison de l’évolution défavorable du cours des matières premières et/ou du maintien des charges d’exploitation à des niveaux élevés compte tenu d’un contexte inflationniste persistant.
Pour leur part, les financières affichent un RBE en forte hausse de +20,7% à 22,8 Mds de DH, tiré principalement par un très bon comportement de leur PNB combiné à une augmentation maîtrisée des charges générales d’exploitation (+3,7%) ayant conduit à une amélioration du coefficient d’exploitation à 44,3% (contre 48,4% au S1 2022).
Enfin, le Résultat Technique des compagnies d’assurances et de courtage s’améliore de 4,1% à 1,3 Md de DH, porté principalement par WAFA ASSURANCE (+ 45 MDH) suite à la progression de +22,7% de son résultat financier s’expliquant par l’appréciation de +6,6% des profits sur réalisation de placements en Vie.
Vu de ce qui précède, la capacité bénéficiaire semestrielle de la cote casablancaise ressort en appréciation de +16,9% à 17,3 Mds de DH portée principalement par (i) la non-récurrence de la provision d’IAM sur l’astreinte imposée par l’ANRT pour un montant de 2,45 Mds de DH couplée à (ii) une bonification de +21,4% du RNPG des financières redevable à la bonne tenue du PNB.
Hors impact de la provision sur l’astreinte d’IAM, le RNPG global aurait enregistré une timide hausse de +0,2% à 17,3 Mds de DH.
Compte tenu de l’effet mécanique induit par la non-récurrence de la provision d’IAM, la capacité bénéficiaire des sociétés industrielles affiche une progression de +13,7% à 7,8 Mds de DH.
Retraité de cet élément exceptionnel, le RNPG des industries aurait reculé de -16,4% à 7,8 Mds de DH impacté principalement par :
- MANAGEM dont la capacité bénéficiaire accuse une baisse de -75% à 305 MDH sous l’effet combiné (i) du repli de ses revenus pâtissant d’un effet prix défavorable sur les métaux de base (recul des cours internationaux) et volume sur l’activité Or (arrêt de la production au soudan et baisse de la production de TRI-K) et (ii) du retrait du résultat financier qui creuse son déficit à -266 MDH compte tenu de la non-récurrence des gains de change réalisés à fin juin 2022 avec une parité de change USD/MAD moins avantageuse en 2023 pour l’opérateur ;
- TOTALENERGIES MARKETING MAROC dont le RNPG se contracte de -70% à 96,8 MDH consécutivement à (i) la baisse de la demande en raison du niveau élevé des cours internationaux des produits pétroliers ayant généré un effet de stocks négatif et dans une moindre mesure à (ii) la dégradation du coût financier de l’endettement brut à -23,9 MDH contre -16,2 MDH à la même période une année auparavant ;
- LESIEUR CRISTAL qui affiche un Bottom line en chute de -90% en y-o-y à 23 MDH en raison de la politique de baisse des prix mise en œuvre par l’opérateur au S1 2023 et de la dégradation de ses marges compte tenu d’un faible pricing power ;
- Et, TAQA MOROCCO qui enregistre un RNPG repli de -24% à 458 MDH imputable au (i) manque à gagner induit par la baisse de l’indice API2 comparativement au prix moyen d’achat du charbon combiné à (ii) la constatation d’une perte de change exceptionnelle suite à l’évolution défavorable de la parité USD/MAD durant le premier semestre 2023
- Le RNPG des financières progresse de +21,4% à 8,5 Mds de DH en raison essentiellement de la forte hausse du PNB ayant permis de compenser l’alourdissement du coût du risque (+30,6% à 7 Mds de DH) s’expliquant vraisemblablement par l’adoption par les Banques d’une politique de provisionnement plutôt prudente. Dans ce sillage, le taux du coût du risque s’établit à 1,3% au S1 2023 (contre 1,1% au S1 2022).
Enfin, la capacité bénéficiaire du secteur Assurances/Courtage s’apprécie de +6,4% grâce notamment à la croissance à deux chiffres (+16,2%) du RN de Sanlam Maroc s’expliquant uniquement par la baisse de l’impôt sur les résultats (-88%). (Avec BKGR).
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