Les mesures d’aide et de soutien aux populations défavorisées (non concernées par les mesures en faveur des affiliés à la CNSS ni celles prévues pour les Ramedistes) dans notre pays tardent à voir le jour. C’était d’ailleurs prévisible en l’absence d’une data fiable !
Lors de l’annonce du confinement combien sommes nous, à nous être demandés qu’adviendrait-il des plus démunis et des personnes travaillant dans l’informel ? D’autant plus que les mesures d’aide et de soutien aux populations défavorisées (non concernées par les mesures en faveur des affiliés à la CNSS ni celles prévues pour les Ramedistes) dans notre pays tardent à voir le jour. C’était d’ailleurs prévisible en l’absence d’une data fiable, malgré toute la bonne volonté du Comité de veille économique qui planche toujours sur la question.
Le projet pour le « mapping des populations vulnérables » de l’association Tafra, dévoilée le 25 mars, essaye d’apporter une solution à cette question.
Les objectifs de cette proposition de Loi, sont donc de trouver des solutions viables pour les tranches les plus vulnérables pendant le confinement, en mobilisant les ressources publiques. Ce qui est à première vue positif.
Pourquoi un projet concernant la population vulnérable est-il nécessaire ?
Cela permettrait de chiffrer de manière exacte les travailleurs informels et les populations défavorisées qui représentent déjà une tranche importante de la population marocaine. La mise en place d’un programme les introduisant formellement dans l’économie était déjà nécessaire. En temps et en situation aussi exceptionnels que ceux du confinement et de la crise sanitaire actuelle, la mise en place de mesures de prise en charge de ces populations se révèle plus que nécessaire.
La Covid-19 est un virus à fort pouvoir de propagation, sur tout le territoire et touche l’ensemble de la population, sans distinction de classe sociale. Ainsi, le développement de ce virus au sein des populations vulnérables, nous concerne directement. Le risque de propagation étant par ailleurs plus élevé chez les populations ayant un faible accès à l’information et aux traitements médicaux. Seule une prise en charge sanitaire et financière de cette part de la population, nous permettrait d’éviter une large propagation dans les milieux défavorisés et, par conséquent, dans tout le pays.
D’ailleurs, en plus de faire parvenir l’aide directe à bon port, le projet a également pour objectif de faciliter l’opération de confinement de la population, notamment des franges les plus vulnérables en termes socioéconomiques et épidémiologiques ; et d’identifier les clusters potentiels de propagation de l’épidémie et orienter une éventuelle politique de testing ciblé.
Comment la proposition de Tafra, répond au problème ?
La proposition se décline en six étapes. La première est la « collecte des bases de données », la seconde est le « nettoyage et harmonisation des bases de données ». En troisième lieu, il est proposé la « construction des indicateurs de vulnérabilité socioéconomique et épidémiologique », avant d’aboutir à une quatrième étape de “l’identification des zones/clusters de vulnérabilité socio-économique et épidémiologique». Intervient ensuite «le développement de l’application web et mobile” pour qu’in fine l’aide directe arrive là où elle est très attendue.
Le projet propose qu’au niveau des autorités locales (pachalik, caïdat, cercles et annexes administratives), des rosters de volontaires âgés de 18 à 40 ans, en bonne condition physique, pourraient être créés, et se voir confier la gestion d’une zone géographique restreinte, entourant le périmètre de leur domicile.
Pour résumer, il s’agit de répertorier sur une carte les zones socio-économiques les plus vulnérables, notamment par le biais d’une application et de classer dans une base de données.
Concernant le respect des données personnelles et de la vie privée, Tafra explique dans son projet que l’application permettra de renseigner uniquement des points géographiques en lien avec la propagation. Ces points seront ceux des domiciles, lieux de travail et lieux de contacts significatifs identifiés par les autorités. Les usagers de l’application auront donc accès à des points indiquant des zones de vulnérabilité épidémiologiques n’incluant aucune donnée personnelle sur les personnes infectées.
Ce projet est certes intéressant, mais doit être effectif dans le respect des libertés individuelles de ces personnes.
Par Amira Mai Moussa (Stagiaire)